Onze ans après Jaja, Tony Gallopin s’est offert ce samedi la Classique de Saint-Sebastien. Le début d’une longue série ? A 25 ans, Tony Gallopin est un coureur qui arrive à maturation. Après des débuts prometteurs et un transfert chez Radioshack, le Dourdannais s’est un peu trop retrouvé dans l’ombre de son oncle Alain. Mais hier, il a su se défaire d’adversaires de renom. Le “Gallopin a devancé Alejandro Valverde et Roman Kreuziger. Les équipes Movistar et Saxo-Tinkoff, que l’on peut considérer comme de grosses cylindrées, ont été surprises par le petit français. Alors certes, il a sûrement bénéficié de l’effet de surprise d’un nouveau qui arrive sur le devant de la scène. Mais maintenant, du côté de ses adversaires, on saura a quoi s’attendre quand il démarrera de nouveau.

Destiné au cyclisme

Difficile de ne pas tomber amoureux de la Petite Reine lorsque papa et tontons y ont connu leurs premières amourettes. Tony Gallopin commence donc à l’âge de neuf ans mais ce n’est que dans la catégorie juniors qu’il se révèle, en 2005. Ses débuts en équipe de France juniors sont concluants, et laissent présager un futur doré. Seulement, son passage en professionnel n’est pas de tout repos chez Auber 93. Champion du monde contre-la-montre espoirs, Gallopin s’avère être un bon rouleur, mais aussi un bon grimpeur. Transféré chez Cofidis en 2010, les choses se compliquent. Aligné sur des courses mineures, il remporte néanmoins des étapes sur le Tour du Luxembourg – à ne pas confondre avec l’Eneco Tour, NDLR – et gagne la coupe de France en 2011, signe d’une régularité sur les classiques. Il rejoint en 2012 l’équipe Radioshack de son oncle Alain Gallopin, et les critiques fusent. Le Français est alors souvent comparé à Giovanni Bernaudeau, ou à un Rémy Di Gregorio qui n’a pas fait ses preuves chez Astana. Mais en 2012, Tony endosse surtout le rôle d’équipier et montre des qualités sur les pavés, ce qui fait de lui un coureur complet. Il se classe également troisième du Tour d’Oman, véritable baromètre de forme puisque les derniers vainqueurs ne sont autres que Christopher Froome, Peter Velits et Robert Gesink. Mais surtout, Fabian Cancellara prend sous son aile le jeune français, lui donnant une crédibilité certaine. Qui attendait jusque là confirmation.

Un futur à la Jalabert ?

Ce samedi, Tony Gallopin a donc mis fin à onze années de disette sur la Clasica San Sebastien, orpheline de vainqueur tricolore depuis Laurent Jalabert, en 2002. Une course qui demande des qualités de puncheur qui viennent s’ajouter aux prédispositions du Français dans les sprints. Et c’est véritablement cette polyvalence qui peut distinguer Gallopin des autres coureurs. Offensif, passant bien les bosses et très endurant, il roule aussi très bien et peut à terme avoir des réels objectifs sur les classiques ardennaises. Le Français sort d’un Tour de France plutôt réussi et s’est aussi montré à l’aise en montagne, sur les côtes courtes et raides : en clair, il possède toutes les qualités d’un puncheur. L’année passée, il avait déjà prouvé qu’il était dangereux sur ces courses d’un jour avec une dixième place sur le GP de Montréal. Alors si l’équipe Radioshack – Leopard, qui deviendra Trek en 2014, a déjà en son sein de très bons puncheurs avec les Schleck, Hermans voire Horner, Alain Gallopin pourrait très vite compter sur son neveu pour briller lors du printemps. Ainsi, découvrirons-nous peut-être le successeur français du Bernard Hinault de 1980 et 1981 sur Liège-Bastogne-Liège et l’Amstel Gold Race ou encore du Jalabert de 1997 sur le Tour de Lombardie. Les Français portent à nouveau un intérêt à ces courses, et le futur semble prometteur. Attention, les puncheurs sont de retour.

Etienne Jacob

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