Après une belle mise en lumière sur le dernier Paris-Nice, l’équipe Bretagne-Séché Environnement continue son petit bout de chemin et dispute actuellement une semaine capitale avec un enchaînement de manches de Coupe de France. Après les courses par étapes encourageantes, place donc aux classiques jusqu’à une coupure générale qui devrait sonner la charge pour l’objectif principal de 2014, le Tour de France. Le très souriant Florian Vachon et l’Argentin Eduardo Sepulveda ont accepté de s’arrêter aux micros de la Chronique du Vélo, et livrent leurs impressions sur la marche à suivre pour l’équipe bretonne.

Sepulveda : « Il faut beaucoup communiquer »

Il s’était illustré en remportant la première étape, à l’occasion d’un sprint, du Critérium International en 2012 ; il est désormais une pièce maîtresse de l’équipe d’Emmanuel Hubert. Florian Vachon a déjà fait ses preuves au haut niveau, et compte bien continuer sur la bonne lancée collective, initiée dès le Tour de San Luis en janvier dernier. « C’est une grosse semaine, et on a assurément à cœur de briller sur les deux manches en Bretagne. » Celle-ci débutant sur Paris-Camembert, où nous l’avons rencontré, cette semaine phare du calendrier français s’est poursuivie à Denain hier, et connaîtra ses deux derniers rendez-vous à l’occasion du Tour du Finistère et du Tro-Bro-Léon. Deux dernières épreuves qui se déroulent dans le fief de cette Continentale Pro gonflée à bloc au moment de faire le point sur les tactiques à adopter. « On a tous notre chance dans l’équipe. On a un beau collectif, et il faut vraiment que cela nous serve dans le final. On se doit d’utiliser cette force », avoue le vainqueur de la Classic Loire-Atlantique 2012.

Un constat qui insiste sur la cohésion nécessaire d’une équipe afin de briller et de décrocher le meilleur résultat possible. Car en amenant Romain Feillu, Armindo Fonseca, mais aussi des coureurs très offensifs à l’image du très en forme Anthony Delaplace, les porteurs du maillot noir et blanc disposent d’un panel élargi de finisseurs et de dynamiteurs. Mais le risque d’assister à l’effet inverse demeure, surtout si l’on donne à tous un statut de coureur protégé. « Il faut pas gâcher notre force collective, c’est pour ça qu’on n’a pas vraiment d’homme protégé. Chacun à sa carte personnelle, mais on ne doit l’utiliser uniquement que si elle présente un intérêt en fonction de la situation de course. » La tactique représente visiblement un sacré casse-tête lors des briefings matinaux, d’autant plus lorsque la majorité des coureurs sont en forme, comme c’est le cas actuellement. Le plus important est donc de ne pas se marcher dessus, quitte à laisser certains ego dans le bus.

Et si l’un des possibles poils à gratter, sur le papier, fait partie intégrante de l’équipe bretonne, on peut être sur qu’il se dévouera entièrement à la machine collective. « Je suis présent sur ces épreuves de Coupe de France uniquement pour aider l’équipe. Je suis victime d’une intoxication alimentaire depuis dimanche, je ne pourrais pas jouer ma chance ; mais l’équipe est très forte, et c’est un plaisir de l’aider. Toutefois, le Tour du Finistère qui approche et j’espère y être un peu mieux. », déclare Eduardo Sepulveda. Le spécialiste des courses d’une semaine ne devrait pas pouvoir se mettre en avant, mais reste un atout précieux pour une équipe polyvalente, qui va néanmoins devoir faire des choix. « On ne peut pas se disperser les uns les autres, il faut beaucoup communiquer dans le final de ces épreuves pour pouvoir faire un résultat. » Une armada qui pêche encore dans la finition, et qui doit régler la mire pour enfin concrétiser des places d’honneur qui leur ont, malgré tout, déjà offert un sésame pour le Tour de France.

Vachon : « On espère tous que cela va nous sourire cette année »

Une invitation méritée qui résulte des progrès considérables effectués du côté de l’ex-Bretagne Schuller. Un premier cap a très clairement été franchi cette année, et ce dernier en appelle d’autres. Une vraie mue au sein d’un groupe fonctionnant autour d’une émulation positive s’est effectuée. Le final pentu de Quimper, ce samedi, pourrait d’ailleurs convenir à un breton audacieux. Coéquipier modèle sur les routes de Paris-Camembert, Sepulveda sera d’ailleurs un peu plus attendu ce week-end sur une épreuve qui tient à cœur l’équipe Bretagne. « Il y a le Tour du Finistère qui approche et j’espère y être un peu mieux, avant de faire une coupure et de m’entraîner pour le Tour de France où je suis présélectionné » Même si les pépins physiques sont toujours handicapants dans la préparation d’un coureur, il n’y a pas de quoi en faire un drame chez le récent quatrième du Tour Méditerranéen, qui ne pense pas qu’au présent. On constante au sein de l’équipe Bretagne-Séché, encline à se projeter rapidement vers les courses futures. « Le calendrier à venir peut surtout être à mon avantage, et il faudra d’abord que je puisses bien récupérer pour l’aborder de la meilleure des manière », ajoute l’Argentin.

Et dans les prochains mois, bien sûr, il y a la Grande Boucle. L’aboutissement d’une saison entamée sur les chapeaux de roue, et la consécration d’une épopée humaine. Au terme de la période des classiques, il sera d’ailleurs temps de couper trois semaines pour une bonne partie de l’effectif, afin de préparer le Tour. « Nous irons en Sierra Nevada pour nous préparer et faire des tests en altitude. J’ai vraiment hâte », confie Sepulveda, impatient. Avant cela, la suite de la saison passera par un retour sur les Quatre Jours de Dunkerque. Une course qui fait frémir Florian Vachon, deuxième en 2013. « A Dunkerque, j’avais pu faire une bonne performance l’an passé, et j’espère pouvoir l’améliorer. Il ne faut pas se le cacher, dans le vélo, seule la gagne compte ! », explique celui qui connaît bien ces routes de part son passage chez Roubaix Lille Métropole. Un petit peu présomptueux compte tenu des participants ? Le Montluçonnais s’empresse de se justifier : « Sur des épreuves de ce genre, il faut avoir cette approche, et on espère tous que cela va nous sourire cette année, on est bien partis pour ! » Le vent dans le dos des Bretons, tout semble alors possible pour ces hommes en train de réaliser collectivement leur plus belle saison. L’essentiel est en d’y mettre l’envie, et c’est l’essence même de leur large sourire. A l’aise Breizh !

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