Comme depuis quelques années déjà, la formation tricolore est portée par ses jeunes coureurs, de plus en plus confirmés et efficaces sur les grandes épreuves. Mais cette saison, il a fallu faire des choix forts : qui envoyer sur les classiques, les grands tours, comment gérer la concurrence interne ? A l’heure de tirer le bilan, les décisions prises ont presque toutes été les bonnes.

Trois raisons d’être satisfaits

Les grandes victoires de Nacer Bouhanni. Chaque saison, le sprinteur français semble franchir un pallier. La stagnation, il ne connaît pas. Son Tour de France 2013 avait été complètement saboté par une chute en première semaine, mais il avait décroché quelques beaux bouquets sur des épreuves World Tour. On attendait donc qu’il s’affirme encore davantage cette année, sur les grands tours notamment. Et le natif d’Epinal ne s’est pas loupé. Aligné sur le Giro et la Vuelta, il a décroché cinq succès sur ces épreuves de trois semaines. Une très grande performance pour l’ancien champion de France, qui a aussi levé les bras sur Paris-Nice ou lors de l’Eneco Tour. En bref, une saison prolifique qui le place, en terme de nombre de succès, juste derrière Greipel, Démare, Kristoff et Kittel.

La moisson d’Arnaud Démare. L’ancien champion du monde espoir n’a pas brillé sur les épreuves les plus réputées du calendrier, et c’est une lacune qu’il va devoir combler dès la saison prochaine. Jamais ridicule mais trop peu souvent vainqueur face aux meilleurs, il n’en demeure pas moins un sprinteur redoutable qui lève les bras très régulièrement. Quatorze fois cette saison, il a franchi la ligne d’arrivée en première position. Seul André Greipel a fait mieux. Nouveau champion de France, il a dû cohabiter avec Bouhanni, et ce n’est plus un secret : cela ne convenait pas vraiment aux deux bolides. L’an prochain, avec le départ de son coéquipier vers Cofidis, Démare n’aura cependant plus d’excuse.

Le mois de juillet de Thibaut Pinot. Avant le départ du Tour de France en Grande-Bretagne, il était difficile d’imaginer que le Franc-Comtois serait sur le podium à Paris. Et pourtant. Au cours d’un mois de juillet incroyable pour les Français, le leader de la FDJ.fr s’est hissé au niveau des meilleurs pour finalement griller la politesse à Alejandro Valverde et ainsi monter sur la boîte aux côtés de l’intouchable Nibali et de son compatriote Péraud. Un résultat plus que remarquable pour ce garçon qui était passé au travers de l’épreuve en 2013, mais qui a su retrouver assez de confiance pour aller jusqu’à décrocher Nibali de sa roue dans le Port de Balès. Grâce à lui, la FDJ a profité d’une exposition nouvelle, récompensant finalement une fidélité rare.

Deux raisons d’être déçus

La gestion du cas Bouhanni. Prolifique cette saison, Nacer Bouhanni s’est affirmé comme le fer de lance de l’équipe, au même titre que Thibaut Pinot mais incontestablement devant Arnaud Démare. Pourtant, Marc Madiot n’a pas semblé vouloir composer, négocier, et très rapidement, on a compris que le Français irait voir ailleurs. Une grosse perte pour l’équipe au trèfle, qui a très mal géré une situation certes délicate, mais qui aurait pu demeurer plus saine. Les mots de Bouhanni dans la presse lui ont même valu de ne plus porter le maillot de la FDJ.fr en fin de saison, une sanction démesurée de la part d’un staff sans doute frustré de perdre l’un de ses meilleurs éléments, mais qui ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

Les blessures d’Arthur Vichot. L’ancien champion national avait réalisé un bon début de saison, terminant notamment troisième de Paris-Nice avec une étape en prime. Cependant, il avait du déclarer forfait pour les ardennaises à cause d’un problème au genou. Une première déception avant son premier gros objectif de l’année… Mais il y en aura une deuxième, avec cet abandon sur le Tour de France. Et une troisième, à l’entame des dernières classiques de la saison où le Franc-Comtois avait des ambitions élevées. Troisième du GP de Plouay, il chute et se blesse lourdement dans le final du GP de Québec dix jours plus tard. Il doit faire une croix sur la fin de saison, et sur des Mondiaux qui semblaient bien lui correspondre. Terrible année pour Vichot.

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