Le chapitre des classiques flandriennes s’est refermé, celui des ardennaises s’ouvre. Et ce dimanche, c’est l’Amstel Gold Race qui ouvre le bal. La ribambelle d’ascensions courtes et intenses promet à nouveau une course spectaculaire. Avec une arrivée située un kilomètre après le sommet du Cauberg, la classique néerlandaise offre désormais la possibilité d’anticiper les débats, ce qui avait souri à Roman Kreuziger en 2013. Philippe Gilbert, lauréat l’an passé, est candidat à sa propre succession, mais une multitude de prétendants peuvent espérer faire tomber l’ancien champion du monde.

– Les Favoris

**** Philippe Gilbert : Discret depuis janvier, on a pu entrevoir un retour du Remoucastrien mercredi sur la Flèche brabançonne. Omniprésent à l’avant du peloton, il a joué au chien de garde pour favoriser la victoire de son coéquipier Ben Hermans. Le triple vainqueur de l’épreuve voudra bien évidemment s’offrir un quatrième bouquet dans une course qui ne l’a jamais vu hors du top 6 sur les cinq dernières éditions. L’ancien champion du monde connaît parfaitement les rouages de l’Amstel et sera un candidat plus que logique à la victoire.

**** Alejandro Valverde : En ce début de saison, le Murcian a le vent en poupe. Ses trois victoires sur le récent Tour de Catalogne, ponctuées d’une seconde place au général à seulement quatre petites secondes de Richie Porte en attestent parfaitement. A désormais 34 ans, Valverde retrouve une certaine jeunesse et ses qualités de finisseur seront un atout considérable dans les derniers kilomètres. Avec une équipe entièrement dévouée à son service, l’Amstel pourrait enfin tomber dans l’escarcelle de l’Espagnol.

**** Michal Kwiatkowski : Quatrième en 2013, cinquième en 2014, le champion du monde a les clés pour jouer les premiers rôles sur un parcours qui lui convient comme un gant. Rapide et explosif, le Polonais aimerait accrocher une grande classique à son tableau de chasse. Pour cela, il devra se montrer patient et attendre son heure. A moins qu’il ne décide de tenter un coup de loin comme sur le dernier Paris-Nice…

– Les Outsiders

**** Joaquim Rodriguez : Purito est en forme, sa victoire sur le Tour du Pays Basque n’a souffert d’aucune contestation. Mais à l’image d’Alejandro Valverde, l’Amstel a toujours été un obstacle pour le coureur de la Katusha, voire même un chemin de croix. Jamais verni sur le sol néerlandais, il a abandonné à trois reprises sur ses cinq dernières participations. Deuxième en 2011 derrière Philippe Gilbert, Rodriguez se présente cette fois-ci avec de véritables chances de l’emporter.

*** Daniel Martin : L’Irlandais a peaufiné sa préparation sur le Tour de Catalogne où on a pu constater que l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège répétait ses gammes. Les ardennaises sont l’un de ses objectifs majeurs. Sa faculté à multiplier les attaques incisives  est sa force, lui qui n’a pas forcément la pointe de vitesse requise pour régler un petit groupe. Il aura à cœur d’effacer sa 75e place de 2012, qui reste sa meilleure performance sur l’Amstel.

*** Bauke Mollema : Chez lui, le Néerlandais de la Trek est attendu. S’il n’a cessé de progresser depuis trois ans, l’ancien pensionnaire de l’illustre Rabobank attend toujours, à 28 ans, de remporter une grande victoire. Cumulant les accessits, son seul mot d’ordre sera l’attaque pour se défaire de ses concurrents beaucoup plus rapides. Deuxième à Eibar sur le Tour du Pays Basque et également deuxième de Tirreno-Adriatico, Mollema doit confirmer son bon début d’année 2015.

*** Rui Costa : En 2014, il n’avait pas pesé bien lourd dans l’ascension du Cauberg, lâché par les banderilles des différents favoris. A l’avant sur le Tour du Pays Basque, et quatrième de Paris-Nice, le Portugais tentera de jouer les trouble-fêtes et pourra compter sur deux hommes de choix pour l’accompagner dans sa quête : Rafael Valls, auteur de deux premiers mois étincelants en 2015, et Diego Ulissi.

– A ne pas sous-estimer

*** Tony Gallopin : Le Français offre des garanties. Hormis son chrono raté au Col d’Eze, Gallopin a toujours répondu aux attentes en ce début de saison. Avec deux kilos en moins et une préparation spécifique en altitude, le vainqueur d’Oyonnax sur le dernier Tour de France a la possibilité de décrocher son premier résultat sur les classiques ardennaises. Sa pointe de vitesse sera son principal atout.

** Tom Dumoulin : C’est une très grosse cote. Néanmoins, sa victoire sur le difficile chrono d’Aia laisse présager une belle condition physique. En un an, Tom Dumoulin a franchi un palier et le fait de ne pas être véritablement surveillé reste un facteur qui peut jouer en sa faveur. Accompagné par  un prometteur Warren Barguil, le coureur de Giant est un garçon à ne pas prendre à la légère.

** Michael Matthews : Les espoirs d’Orica viendront principalement du jeune Australien. Vainqueur d’une étape sur Paris-Nice et le Pays Basque, troisième à Milan-Sanremo, l’ancien champion du monde espoir poursuit sa brillante ascension. Douzième en 2014, il aura un rôle stratégique dans le final. En cas d’arrivée en petit comité, il pourrait mettre tout le monde d’accord.

* Simon Gerrans : Sur les quatre dernières éditions, l’Australien a décroché trois podiums. Pour autant, à cause d’une chute sur les Strade Bianche, toute sa préparation a été chamboulée, et il assure depuis quelques jours être à court de forme. S’il ne bluffe pas, difficile donc de l’imaginer jouer les premiers rôles. Mais son expérience sur l’épreuve néerlandaise en fera malgré tout un homme à surveiller.

* Vincenzo Nibali : Où en est le vainqueur de la Grande Boucle 2014 ? Difficile à dire. Si ses objectifs sont plus lointains, le Sicilien reste un coureur capable de briller les ardennaises. Toutefois, il ne paraît pas être dans une forme optimale et l’Amstel ne lui a jamais vraiment réussi avec une 20e place en 2009 comme meilleur résultat.

Mentions : Enrico Gasparotto, Greg Van Avermaet, Arthur Vichot, Davide Rebellin, Roman Kreuziger, Wout Poels, Wilco Keldermann et Warren Barguil.

Thomas Bernier

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