Encore équipiers il y a deux saisons, Richie Porte et Chris Froome sont depuis plus d’un an adversaires sur la route. Et si l’Australien a voulu prendre son envol chez BMC, c’est bien pour concurrencer son ancien leader sur les courses par étapes.
Porte s’est mieux lancé
Pour les deux hommes, le grand objectif est placé en juillet. Mais les premières courses de la saison donnent toujours un indicateur de forme intéressant. Et à ce petit jeu-là, c’est Richie Porte qui possède un léger avantage. Étincelant sur ses terres du Tour Down Under qu’il a remporté pour la première fois, avec deux étapes à la clef, il a également levé les bras sur Paris-Nice, au sommet du col de la Couillole. Et s’il n’était pas tombé en panne de jambes les premiers jours, Henao et Contador auraient incontestablement bataillé avec l’homme de Tasmanie pour le général. Dans le même temps, Chris Froome est resté en retrait – 6e tout de même – sur l’Herald Sun Tour où il laissa à son nouvel équipier Kenny Elissonde le soin d’aller chercher le podium. Et piégé comme un cadet en Catalogne par Valverde et Contador, le Britannique est toujours à la recherche d’un premier succès cette saison. Rien d’alarmant, mais inédit toutefois.
Cette semaine en Romandie, ce sera donc la cinquième course à étapes sur laquelle les deux ex-partenaires s’affronteront. Et une seule fois le leader de la BMC a terminé devant le triple vainqueur du Tour, sur le Tour de Catalogne l’année dernière – respectivement 4e et 8e. Le reste n’est que domination de l’Anglais ou défaillance de l’Australien. Mais pour les six jours à venir, c’est à un match d’homme à homme auquel nous devrions avoir droit. Avec deux étapes de montagne programmées mercredi et samedi, ils ne pourront pas se cacher tant ils devraient être une jambe au-dessus de leurs adversaires. L’occasion pour Richie Porte de dominer, enfin, son copain anglais. Sauf que si la forme semble lui donner un petit avantage, l’ascendant psychologique de cette confrontation est jusque-là pour Chris Froome.
Un duel plus que symbolique
Un psychologue spécialisé en cyclisme serait ravi d’étudier la relation entre les deux anciens coéquipiers. Car au-delà des chiffres, ce sera avant tout un duel d’hommes qui se respectent au plus haut point. Peut-être même un peu trop. En course, depuis un an, on dirait qu’un accord implicite existe entre eux. Légèrement inférieur au Britannique sur le papier, l’Australien n’hésite jamais à lui passer un relais. L’exemple le plus frappant reste l’arrivée à Vaujany sur le Dauphiné, l’an dernier. Après avoir lâché tout le monde, Contador compris, Porte avait presque gardé ses réflexes de lieutenant avant de se faire aligner dans les deux cents derniers mètres. Bis repetita (ou presque) sur le Ventoux, Porte menait le groupe avant de percuter la fameuse moto. Comme s’il préférait terminer deuxième derrière le Sud-Africain d’adoption plutôt que derrière un autre coureur. Comme s’il ne fallait pas que l’élève dépasse un jour le maître, qui lui a tant appris. Comme s’il fallait attendre son accord pour le décrocher.
Ils se connaissant parfaitement. Et le fait que Froome annonce le récent vainqueur du Tour Down Under comme son plus dangereux concurrent n’est pas anodin. « Si je me base sur ce que j’ai vu en course et ce que je sais, Richie me paraît le plus fort » affirmait le Kenyan blanc lorsqu’il était interrogé sur ses plus sérieux adversaires lors de la dernière Grande Boucle. Et si ces phrases desservaient au Tasmanien, qui n’a gagné qu’une course par étapes depuis qu’il a pris ses libertés avec le Team Sky ? Et si tout était calculé par l’équipe britannique – qui calcule déjà tout – pour mettre une certaine pression sur Porte, qu’ils considèrent comme dangereux ? Sans rentrer dans une théorie du complot, le comportement de l’Australien lorsque le Britannique est présent interroge. Porte n’est plus l’équipier de Froome, mais il n’est pas devenu un ennemi pour autant.
Nos favoris
**** Chris Froome, Richie Porte
*** Rigoberto Uran, Simon Yates, Ilnur Zakarin
** Warren Barguil, Simon Spilak, Ion Izagirre, Primoz Roglic
* Louis Meintjes, Pierre Latour, Bob Jungels, Mathias Frank, Guillaume Martin
Guillaume Martin avec une étoile faut pas abuser.
C’est déjà mieux que Majka avec 3 étoiles qui ne disputera pas la course
Au temps pour moi, Majka n’est pas sur la course erreur de ma part. Merci, c’est modifié.
Comment ne pas citer ion izaguirre parmi les 5-6 favoris….
Martin?? surement pas mais on peut mettre une etoile sur Gaudu