A peine le Giro terminé, ce dimanche, que tous les esprits sont tournés vers le Tour de France et le mois de juillet. La récupération d’Alberto Contador d’un côté, la préparation de ses futurs rivaux de l’autre, tout va être scruté dans les moindres détails. Le départ d’Utrecht, c’est dans un mois seulement.
Le Tour, toujours
L’engouement autour d’une course qui ne démarrera que dans un mois alors que le Tour d’Italie vient seulement de s’achever montre bien toute l’importance dont dispose la Grande Boucle. Souvent décrite comme la plus prestigieuse épreuve du calendrier, c’est incontestablement la plus suivie, et en 2015, tout concorde pour que l’épreuve réunisse encore plus. Contador, Quintana, Froome et Nibali, les quatre fantastiques qui se sont partagés sept des huit derniers grands tours seront en effet ensemble au départ, de quoi nous laisser imaginer une bagarre comme on n’en a pas connu depuis des années. Et puis bien sûr, le Tour 2014 a montré à tous que les coureurs français pouvaient jouer dans la cour des grands, et on a forcément hâte de retrouver Pinot, Péraud et Bardet, histoire de voir s’ils sont capables de confirmer malgré la pression médiatique qui pèsera sur leurs épaules.
Pour toutes ces raisons, le Giro qui s’est achevé dimanche n’occupe déjà plus vraiment les esprits. Si en juillet, on devrait reparler à foison des performances d’Alberto Contador en ce mois de mai – qu’il soit ou non au niveau espéré durant le Tour -, à l’heure actuelle, c’est comme si on avait tout dit sur la course rose. L’Espagnol a de toute façon tellement dominé que mis à part sa petite défaillance dans le Finestre, les enseignements à tirer n’étaient pas légion durant l’ultime week-end. Sauf bien sûr concernant la tentative de doublé pour le Pistolero. Dès la ligne franchie à Milan, ce fameux défi était sur toutes les lèvres. Le principal intéressé l’a joué modeste, mais son manager Oleg Tinkov n’a pas caché ses ambitions. La moitié du travail est fait, et le magnat russe ne semble même pas imaginer que son protégé puisse échouer sur les routes hexagonales.
Dauphiné, Tour de Suisse et Route du Sud
En juin, c’est donc la dernière ligne droite dans la préparation de ceux qu’on attend aux avant-postes en juillet. Chris Froome ira sur le Dauphiné pour se rassurer après un Tour de Romandie qui lui a surprenamment échappé, et il sera accompagné par Vincenzo Nibali, qui n’a pas montré grand chose en 2015 et qui devra prouver qu’il a bien calculé son coup. Les deux derniers vainqueurs du Tour seront accompagnés par Romain Bardet et Jean-Christophe Péraud, qui reprendront goût au travail d’équipe au sein d’une formation AG2R La Mondiale toujours aussi ambitieuse. Quelques jours plus tard, on retrouvera Thibaut Pinot sur le Tour de Suisse. S’il n’aura pas le loisir de se confronter à la concurrence qui l’attendra en juillet, il pourra reprendre avec moins de pression et peut-être l’ambition de remporter sa première épreuve d’une semaine. Ce serait en tout cas l’idéal avant d’entamer la grande messe estivale dans la peau du cinquième favori.
Et puis il y a les originaux, au nombre de deux, qui termineront leur préparation sur la Route du Sud. Une épreuve loin de l’exposition du World Tour, mais qui offre un parcours tout aussi compliqué, et qui fera office de véritable test pour Contador et Quintana. Le premier a fait le choix d’une reprise loin des médias sans doute parce qu’il sait qu’il ne sera pas en grande forme. Après le Giro, il va devoir gérer récupération et entraînement, s’offrant assez de repos sans perdre la condition. Pour le Colombien, c’est un peu plus surprenant : légèrement décevant au Pays-Basque et en Romandie, il n’aura pas l’occasion de jauger ses futurs adversaires. C’est le signe qu’après quelques semaines chez lui en Colombie, il a assez confiance en lui pour ne s’occuper que de lui. En tout cas, à 32 jours du grand départ, les interrogations sont aussi présentes que l’impatience. Parce que le Tour est au-dessus de tout.
Premier commentaire, après quelques lectures d’articles j’ai de suite adhéré.
Un petit conseil pour améliorer la lisibilité : l’utilisation d’un plus grand interligne et peut-être d’une police un peu plus grande. Ca manque d’aération.
En ce qui concerne le sujet, intéressant les différences de préparation. A voir si Nibali va nous gratifier d’un Dauphiné égal à celui de l’an dernier où si cette fois il sera nettement plus en forme (la formule de l’an dernier avait fonctionné à merveille).
Quintana aime bien faire ses gammes incognito avant ses grands rendez-vous. Jusqu’ici ça lui a plutôt réussi, à voir par la suite.
Pinot reste fidèle à son Tour de Suisse, je pense que ne pas courir en France lui évite de la pression. Au départ il était programmé sur le Dauphiné il le disait lui-même sur son compte Twitter, c’est donc un changement de dernière minute si on peut dire.
L’affiche du Tour fait saliver. Contrairement aux années précédentes, il n’y a pas un grand favori qui se détache des autres. SI je devais parier sur le vainqueur, je miserais sur Quintana puisque depuis 2010 le vainqueur du Tour est toujours un petit nouveau. Et vu le profil très avantageux pour les grimpeurs, il sera favorisé par rapport aux autres candidats à la victoire finale.
Si Froome veut gagner, il faut qu’il fasse déjà la différence dans les 42 km de chrono (individuel et par équipe) avant la montagne, histoire de voir venir.
Si Nibali veut gagner, il faut qu’il fasse déjà la différence en 1ère semaine où il pourra faire parler son expérience des classiques (Huy, les pavés, les bordures).
Si Contador veut gagner, il faut qu’il s’échappe de loin sur une étape des Alpes pour renverser la situation.
Et si Quintana veut gagner, il va aussi falloir qu’il dompte Valverde qui risque de lui mettre des bâtons dans les roues (cf la dernière Vuelta).
@vincent, je ne suis pas trop d’accord avec toi sur Contador et Quintana. Ca m’étonnerait franchement que le premier ait l’occasion de “s’échapper de loin sur une étape des Alpes”. Ce serait suicidaire de la part des autres de le laisser faire. Pour Quintana, je pense que Valverde lui a mit des bâtons dans les roues lors de la Vuelta parce que c’était son tour national. On a vu de plus qu’il n’a pas les qualités pour suivre les tops grimpeurs que sont Contador, Froome et Quintana. Sur la grande boucle, il a également été battu par Nibali, Pinot et Péraud. Vu que ce n’est pas son Tour, je pense qu’il se rangera. Pour ce qui est de Nibali, j’ai toujours eu l’impression qu’il est un demi ton en dessous des 3 autres. Oui, il a réussi à gagner les 3 grand tour, mais à chaque fois face à une concurrence limitée. Même Wiggins, qui n’est pas un grand grimpeur à la base, l’a fusillé au Tour de France 2012 (bien aidé par Froome il est vrai) mais pour moi ça montre qu’il n’ait pas 4 fantastiques, mais 3. Enfin je pense que Contador va garder des séquelles du Giro,… Lire la suite »
C’est vrai que cette année sur le Tour il y a vraiment tous les meilleurs, les deux derniers vainqueurs Froome et Nibali, le double vainqueur et tenant des deux derniers GT Contador, Quintana qui en 2013 pour son premier Tour avait fait 2e avec une étape et deux maillots et il a gagner un Giro entre temps. Valverde top10 des deux dernières années (au pied du podium l’an dernier).
Et les français qui ont fait l’exploit en 2014 Peraud et Pinot, Bardet, Rolland qui cette fois n’aura pas le Giro dans les jambes, Barguil (je crois) qui va enfin venir sur le Tour après deux bonnes Vuelta…
Plus Rodriguez, Mollema, Van Garderen, Kelderman, Ten Dam, Schleck…..
Si il n’y a pas d’abandons de leaders comme l’an dernier ça promet un très gros niveau et de belles bagarres
Programme très alléchant en effet. En plus du carré d’as, nos français et ensuite une flopée de bons seconds rôles style Mollema et consorts. Sans compter le plateau royal des sprinteurs. Prudence aussi, le combat des trois grands qui annonçait un Tour 2014 palpitant s’est arrêté au bout d’une semaine après les chutes de Froome et Contador…Et l’état des lieux devra être refait dans 1 mois, juste avant le départ.
Pour ceux qui annoncent Nibali comme en dessous des trois autres, je suis pas tout à fait d’accord. Déjà il a gagné les 3 grands tours, alors peu importe la concurrence ça reste un exploit que seule une élite par génération peut se permettre. Par rapport au TDF 2014, je vous rappelle qu’il avait déjà creusé un bel écart entre lui et Froome/Contador après l’étape des pavés (j’ai pas le classement sous les yeux, mais c’était déjà significatif). Et on l’a vu sur la montagne ensuite, il était vraiment impérial avec 3 victoires sur des arrivées en col il me semble. Il était largement au dessus des Pinot/Perraud/Valverde. Donc je suis pas persuadé que même avec la présente de Contador ou Froome il aurait été dépassé.
Bref on verra bien, mais je pense qu’il ne faut enterrer personne, 3 semaines c’est long et des surprises il y en aura !
Il y aura des impondérables pendant la 1e semaine du Tour et il n’est pas certain que les 4 grands protagonistes pour le graal aient la possibilité de viser la victoire finale au pied des Pyrénées. Ce quatuor de feu, les médias en ont fait à juste titre un pataquès or trop de paramètres entrent en jeu dans une épreuve cycliste telle que le Tour. Même son approche est difficile à prévoir. Qu’ils arrivent tous en condition optimale le 4 juillet prochain à Utrecht, on leur souhaite déjà ça…
Pour moi, l’inconnue de l’équation, c’est Froome: quel est son état de forme? On ne l’a pas revu dominateur depuis un bon moment maintenant…
Quintana sera au rendez-vous, donc favori, Contador aura des séquelles du giro, donc sans doute une journée sans. Nibali, comme bat, je le vois nettement en dessous mais il est malin: cela dit, ça ne devrait pas suffire à mon sens…
@Half : Froome avait abandonné sur l’étape des pavés en 2014. Mais c’est vrai qu’après cette étape Contador était déjà a 2’37” de Nibali mais les écarts n’étaient pas énormes vu que tous les candidats au général étaient dans le Top 20 a moins de 4 minutes de Nibali. Donc rien n’était jouer avant la montagne, il aurait pu se passer pas mal de choses et je suis pas sur que Nibali aurait gagner le Tour sans les abandons de Contador et Froome (ce qui n’empêche pas qu’il est très fort et qu’il fait parti des favoris logiques cette année…)
Et si depuis le début du Giro, le harcèlement mené par les Astana avait eu (aussi) pour but de fatiguer Contador et son entourage en vue du Tour où il affrontera Nibali ?
@bat : J’ai imaginé un scénario où l’un des 4 fantastiques pourrait prendre l’avantage. Pour Contador, je ne le vois pas, avec la fatigue du Giro, dominer les 3 autres en montagne, ni gagner du temps dans la 1ère semaine (comme Nibali l’an dernier), ni creuser des écarts dans les chronos (où Froome et la Sky devraient être devant). Reste donc le scénario d’une attaque que les autres n’attendraient pas (comme sur la Vuelta 2012), bien dans le style de Contador. On peut toujours imaginer que dans les Alpes, à 3 ou 4 jours de l’arrivée, Quintana, Froome et Nibali soient au coude à coude pour la victoire finale, se marquent, et que Contador en profite pour refaire son retard. Pour ce qui est de Quintana, je ne suis pas convaincu que Valverde soit un atout. Il suffit de regarder le parcours : on part des Pays-Bas, on monte le mur de Huy, on traverse le Nord-Ouest pour arriver à Mûr de Bretagne : un terrain parfait pour Valverde qui a des chances d’être devant Quintana au général avant les Pyrénées. Et comme Valverde n’est franchement pas un modèle de loyauté envers ses coéquipiers (parlez-en à Purito Rodriguez), c’est pas… Lire la suite »