A 43 ans, Davide Rebellin a remporté mardi la première grosse étape de montagne du Tour de Turquie. Certes, c’était face à une concurrence toute relative, mais le leader de l’équipe CCC Sprandi continue d’étonner par sa longévité. Ce qui au passage, ne manque pas de susciter quelques suspicions.
La conclusion d’un beau printemps
Dans la montée vers Elmali, l’Italien l’a joué à l’expérience. Avec Kristijan Durasek, il a longtemps collaboré pour éviter le retour des poursuivants, avant de coller dans les derniers hectomères un démarrage impressionnant pour un coureur de son âge. « Je connaissais la montée et je ne voulais pas faire la même erreur que l’année dernière, quand Rein Taaramae avait attaqué dès le bas de l’ascension sans que nous puissions ensuite le rattraper. Je ne voulais pas être surpris alors j’ai décidé d’accélérer tôt », expliquait le Vénitien à l’arrivée. Ca a payé, et il a pris la tête du classement général en même temps qu’il levait les bras pour la première fois de la saison. Certes, ce n’est que sur le Tour de Turquie, mais compte tenu de l’âge de Davide Rebellin, cela reste une performance aussi remarquable qu’improbable.
« Je cours toujours avec la même motivation et le désir de gagner. Cette année, j’ai entamé la course avec la conviction que je suis capable de terminer sur le podium », expliquait le triple lauréat de la Flèche wallonne après sa victoire d’étape. Cinquième l’an dernier, l’objectif de monter sur la boîte ne paraît clairement pas illusoire. D’autant qu’à en croire le principal intéressé, sa forme est meilleure que l’an dernier. Sa cinquième place sur la Flèche brabançonne est là pour en attester : le quadragénaire demeure un coureur qui compte au mois d’avril. Egalement cinquième de la Semaine Coppi & Bartali, grâce à une troisième place sur l’étape reine, le grognard transalpin a démontré en quelques semaines des qualités indéniables qui rappellent ses grandes années. Pour autant, le prochain Tour d’Italie, où son équipe est invitée, devrait partir sans lui. Une histoire de nom salit par le dopage.
Méfiance et stigmatisation
Parce que oui, Davide Rebellin n’est pas, dans l’imaginaire collectif, un coureur propre et honnête. Contrôlé positif à l’EPO Cera sur les Jeux Olympiques de Pékin en 2008, il a écopé de deux ans de suspension. La fin de son histoire avec une équipe Gerolsteiner qui a vu ses coureurs tomber un à un. De quoi ébranler une réputation, et poser le doute sur les années précédentes. Le triplé réalisé en 2004 par Rebellin sur les ardennaises est donc aujourd’hui encore l’objet de grosses suspicions. Et ses performances en Turquie, à bientôt 44 ans, n’arrangent rien. L’épreuve s’est en effet forgée une réputation digne de celle de l’Italien : sur les trois derniers vainqueurs, deux ont été contrôlés positif. Ivailo Gabrovsky et Mustafa Sayar, vainqueurs respectivement en 2012 et 2013, étaient certes dans la même équipe, ils ont suffit à nous rendre méfiants vis-à-vis des performances réalisées en Turquie.
Pourtant, bien avant sa victoire mardi à Elmali, Rebellin était dans le collimateur de Mauro Vegni, directeur du Giro, au même titre que son coéquipier Stefan Schumacher, lui aussi contrôlé positif sous les couleurs de la Gerolsteiner en 2008. « Je n’ai jamais dit qu’ils ne pouvaient pas venir, ou que je ne voulais pas qu’ils prennent le départ, mais je voudrais avoir un Giro qui démarre sans coureurs qui attisent la controverse », a tenté de justifier Vegni, assurant que c’est au final l’équipe CCC Sprandi qui fera son choix. Hasard ou non, la formation polonaise a décidé de ne pas emmener ses deux repentis, un choix sportivement illogique en ce qui concerne Rebellin. L’Italien, compte tenu de sa forme actuelle, aurait sans doute beaucoup apporté sur une épreuve qu’il connaît très bien, lui qui y a participé à douze reprises. « J’aurais voulu faire le Giro, mais l’équipe en a décidé autrement », a réagi l’intéressé. Et d’ajouter, pour interrompre la polémique, que « c’est juste une décision de l’équipe ». Libre à chacun de le croire, mais force est de constater que les erreurs du passé ne s’oublient jamais vraiment.
Il n’a rien à faire dans le peloton pour moi les coureurs devraient être suspendu à vie pour les cas de dopages graves comme l’EPO…
Rebellin n’ a certes rien a faire dans le peloton.Le reproche ne porte pas ,pour ma part, sur le fait qu’il se soit dopé, le fond du probleme est son attitude vis a vis du dopage, et il n’est pas seul dans ce cas, n’ont rien a faire la non plus les mangeurs de steack contaminés, ceux qui ne “savent pas bien se servir” du logiciel de localisation, les dopés a l’insu de leur plein gré (sic), ceux qui mentent devant les commissions parlementaires, etc…etc…nous verrons ce qu’avanceront les prochains,ces coureurs moyens, qui après avoir passé du temps dans des équipes sulfureuses, se révelent d’un coup au plus haut niveau.Ceux qui n’assument pas leurs choix ne devraient etre là, ni directeurs sportifs ou managers, ni consultants, ni représentants officiels de courses prestigieuses.Ceci dit, je ne suis pas anti-dopage, je suis anti-dopage comme moyen de préparation planifiée.,parceque la cela s’apparente a du vol a l’encontre de ses collègues qui font le meme métier ! Mais bon, n’est pas David Millar, Laurent Fignon ou jAcky Durand qui veut ! Certains prèferent etre Armstrong, les plus malins préferent etre Menchov ou Kloden, et d’autres non jamais vu de dope dans leur chambre comme… Lire la suite »
Moi non plus je ne suis pas anti-dopage, et je trouve assez hypocrite de la part du-dit patron du Giro de demander la mise à l’écart de Rebellin et de Schumacher. Je pense à titre personnel qu’on ne supprimera jamais le dopage du cyclisme, et que c’est un combat perdu d’avance. Je ne crois pas une seconde que Froome, Contador, Nibali, Quinatana, Valverde, Rodriguez, Uran etc… soient propres. Et je ne crois pas une seule seconde que ce type pense le contraire. Il s’agit donc pour moi juste d’une opération com, et le tord de Rebellin par rapport aux autres est de s’être fait choper.
@bat : Rebellin a aussi le tort d’avoir toujours nié, ce qui est quand même invraisemblable quand on a été pris à l’EPO Cera dans une équipe Gerolsteiner dont on connaît désormais les pratiques de dopage plus ou moins général. Après, placer tous les grands coureurs actuels dans la catégorie “dopés”, c’est un peu trop facile à mon goût. Être prudent voire méfiant est logique compte tenu de ce qu’on a pu connaître, et de ce qu’on voit encore parfois aujourd’hui. Mais être catégorique, c’est accepter le fait que pour gagner il faut se doper, et ça retire quand même beaucoup à la beauté de notre sport.
@Robin Watt ouais c’est vrai qu’il a nié l’invraisemblable, mais ce n’est ni le premier, ni le dernier je pense… Après pour le dopage c’est vrai que c’est facile de dire ça, mais comme tu le dis, je suis convaincu qu’aujourd’hui, il faut être dopé pour gagner. c’est de la faute des coureurs, mais pas que. Il y a la pression des médiats, qui fait que les courses doivent être rapides, question d’audimat. Et puis la pression des sponsors, des mecs qui ont jamais mit les fesses sur un vélo et qui ne comprennent pas qu’on puisse avoir un jour sans qui fasse planter un grand objectif. Et puis moi je ne trouve pas que ça enlève “beaucoup” de charme au sport. Je me suis fait à l’idée qu’ils étaient chargés, et pour moi le cyclisme c’est plus que les jambes. Tu peux être chargé, si ton adversaire (chargé aussi, certes) te fais péter dans la tête, c’est perdu. Et puis il y a le sens tactique aussi, ces erreurs qui font que Pinot, pourtant plus fort, a perdu le Critérium International, ou que Sagan trouve toujours une tactique à la con pour se planter sur Milan-San Rémo, le Tour… Lire la suite »
Il aurait pu remporter le Giro !
De jure, il peut tout à fait s’aligner sur des épreuves cyclistes et les gagner, il a payé pour ses torts ; de facto, c’est totalement anachronique de le voir performer étant donné qu’il n’a strictement rien en commun avec les jeunes coureurs qui se révèlent actuellement, lesquels n’ont évidemment pas connu la culture du dopage de masse. Je vais être franc : il serait temps pour Rebellin de passer la main. Pas à cause de son âge mais surtout à cause de la mauvaise image qu’il donne de son sport. S’il avait ne serait-ce qu’un petit peu d’honneur et de dignité, il ne continuerait pas à repousser chaque année l’échéance de sa retraite alors qu’il sait très bien qu’il n’est en rien un bon ambassadeur du cyclisme propre. Le public n’oublie pas, lui.
Excellent article . Rebellin est une honte pour le cyclisme
Froome ne sort pas de nulle part, c’est pire il sort de chez Barloworld !
DAVIDE REBELLIN EL CAMPIONE !
Je peut seulement dir que pour moi c’est bonne d’avor lui donnè un seconde chance.
Comme Valverde, Basso, Vino, Shleck, Contador, Bugno, Pantani……
Pourquai pas non Rebellin??
https://www.reelhouse.org/paolo.casalis/thelastkilometerlultimochilometro/updatevideo
Sur votre fil Twitter on annonce son acquittement, incroyable retournement de situation
@Isaak : Et oui, comme quoi les choses vont très vite… Ce qui ne change malgré tout pas grand chose au sujet de la polémique lancée par Mauro Vegni, je pense qu’il ne reviendra pas sur sa demande.
Je viens de découvrir votre site et je vous félicite pour la qualité de vos articles et leur diversité ! Il semblerait qu’il y ait parmi les commentateurs des noms déjà vu ailleurs ;) !
Il est vrai que de voir un coureur au passé aussi sulfureux performer encore aujourd’hui à cet âge ne peut qu’être favorable au doute et au fait qu’il soit suspecté. Et s’il est entièrement libre de vouloir continuer,je pense qu’il ne fait aucun bien au cyclisme et au sport en général car son nom est lié au dopage. Le problème est aussi que son équipe ne veut pas de lui pour courir sur le Giro afin de ne pas entacher son image, mais que ça ne lui dérange pas plus que ça de le faire sur d’autres épreuves. Paradoxal non?
Fidel, si Rebellin est une honte pour le cyclisme, j’en connais une bonne centaine d’autres coureurs qui le sont aussi !