Contador, Froome et Porte se battent pour le maillot jaune pendant qu’Aru étale son panache : tous les cadors attendus sur le prochain Tour de France sont pour le moment au rendez-vous de ce Dauphiné. L’étape de ce vendredi, qui arrive à Vaujany, doit permettre d’y voir plus clair, à moins d’un mois de la Grande Boucle.

Faites-nous vibrer

Thibaut Pinot est un peu en retrait. Mais parmi les prétendants à la victoire finale en juillet prochain, c’est bien le seul. Les autres cadors, pour le moment, n’ont pas fait le moindre faux pas. Chris Froome et Richie Porte, les anciens coéquipiers devenus cette année rivaux, n’ont quasiment rien lâché à Alberto Contador sur le prologue de dimanche dernier. Ils sont montés sur le podium aux côtés de l’Espagnol, et y sont restés jusqu’à l’aube des trois dernières étapes, que l’on présente depuis le départ comme décisives. Fabio Aru, le quatrième larron, est quant à lui légèrement décroché au général, mais a profité de l’étape « de transition » de mercredi pour rappeler à tout le monde que cette année, il comptait bien faire de la France son deuxième pays. Alors forcément, si ce quatuor affiche une forme similaire dans quelques semaines au départ du Mont-Saint-Michel, il y aura de quoi rêver d’un grand Tour de France.

Certains diront « comme en 2003 ». On a envie de leur rappeler ce qui est arrivé à Armstrong, Ullrich et Vinokourov, tous les trois sur le podium. Mais dans le scénario, oui, on ne peut que souhaiter revivre un Tour aussi vibrant que celui du centenaire – le premier, celui des 100 ans et pas celui de la centième. Avec des grands leaders qui se jettent corps et âme dans la bagarre, des outsiders qui viennent semer le trouble et surtout, du panache. Ce qui peut paraître si banal a tellement quitté les routes du Tour ces dernières années qu’on en vient à l’espérer comme le Graal. Et ce Dauphiné, s’il n’a pas encore connu son épilogue, nous a déjà offert quelques tranches de belles histoires. Contador aux Gets, Aru à Tournon, c’est pour ces performances que tout le monde aime regarder le vélo. Alors on espère que cette bataille sans trop de calcul pourra se poursuivre, que le Tour ne brisera pas cet élan de naturel qui mène pour le moment ces coureurs dans un scénario haletant.

Chacun son truc

Aru est le plus jeune, celui qui va découvrir la grande messe juillettiste comme un conquérant, désireux de montrer que chez Astana, il est désormais au moins aussi fort que Vincenzo Nibali. Porte, après des années à jouer le lieutenant, est un revanchard qui veut montrer à tous que la Sky a fait une erreur en le laissant partir. Froome, lui, n’a plus grand chose à prouver, mais une envie de marquer l’histoire qui suffit à en faire un véritable épouvantail. L’Anglais veut garder son leadership sur les courses à étapes et notamment sur le Tour. Ne laisser personne venir lui chiper le statut de numéro un. Pas même Contador, qui pour une de ses dernières saisons rêve de quitter la scène vêtu de jaune. Ils ont donc tous un petit quelque chose qui doit les pousser à être le meilleur. Mais finalement, s’il y a bien une chose que l’on sait d’avance, c’est qu’il n’y aura qu’un vainqueur. A Vaujany ce vendredi, mais aussi à Superdévoluy dimanche. Et surtout à Paris, le 24 juillet.

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