On avait laissé Chris Froome et Alberto Contador sur les routes de Catalogne, fin mars. Depuis, les deux hommes ont couru – très peu – chacun de leur côté, et surtout ont enchaîné les stages, encore une fois loin l’un de l’autre. Avant Düsseldorf, où pour la quatrième fois ils feront ensemble partie des favoris du Tour, reste donc la dernière ligne droite. Cela passe par le Dauphiné. Où ils viennent chacun dans une situation bien différente.

Froome l’outsider

Ils sont les deux principaux candidats au maillot jaune du mois de juillet, et pourtant. De janvier à juin, ils auront connu des fortunes très diverses. Presque toujours en faveur de l’Espagnol, disons-le. Parce que pour la première fois depuis cinq ans, Chris Froome va prendre le départ du Dauphiné sans avoir remporté la moindre course. La dernière fois, en 2012 donc, le garçon était encore le lieutenant de Bradley Wiggins. Il n’avait aucun grand tour à son palmarès, un nom qui ne disait rien à la grande majorité des observateurs et aucun statut à défendre. Alors forcément, des questions fusent. Surtout que la formule de la Sky, à savoir une préparation jonchée de victoires qui doivent confirmer que tout est sur de bons rails, est presque infaillible : en cinq éditions de la Grande Boucle, les Britanniques en ont remporté quatre. Le seul accroc ? 2014, quand « Froomey » abandonne sur chute avant les pavés.

Qu’est-ce qui peut donc clocher cette saison ? Les 32 ans de Chris Froome ? Sa lassitude face à un programme quasiment identique d’année en année ? Ce sera à lui de le dire s’il se rate le mois prochain. En tout cas, ces derniers jours, il ne montrait rien de l’inquiétude qui pourrait logiquement pointer dans les rangs de Sky. Le Dauphiné doit être pour lui une simple répétition, et il sait que ses adversaires de la semaine seront ceux de juillet. Avec en tête, Alberto Contador. Pour une fois, le voilà au départ d’une épreuve avec davantage de certitudes que son rival britannique. Presque dans la peau du favori. Deuxième de Paris-Nice, en Catalogne puis au Pays-Basque, il n’a pas non plus gagné en 2017, mais il a largement plus rassuré. Anecdotique ? Pas impossible. L’an dernier, déjà, le rapport de force était en faveur du Madrilène juste avant le Dauphiné. Ce qui n’a pas empêché Chris Froome de s’imposer, puis de remettre ça sur le Tour.

Conserver l’espoir

La vérité de début juin est tellement rarement celle de fin juillet qu’il est chaque année difficile de s’y fier. En 2010, Janez Brajkovic avait remporté le Dauphiné devant Alberto Contador. Quelques semaines plus tard, il n’y avait pas eu match et le Slovène avait terminé 41e à Paris, derrière ses propres coéquipiers Horner, Leipheimer, Klöden et Armstrong. Le Madrilène, lui, s’était imposé dans son duel face à Andy Schleck – avant d’être déclassé pour l’affaire du clenbutérol. Heureusement aussi, pour le Pistolero, toutes les statistiques passées sont faites pour être mises à mal. Même quand elles ne sont pas rassurantes. Dans ses affrontements directs avec Chris Froome sur le Tour, Contador est mené 3-0. Il est temps d’au moins sauver l’honneur, et il n’y a peut-être pas meilleure année tant la Sky et le Britannique se font pour le moment discrets. Sauf qu’avec la bande à Dave Brailsford, on connaît l’histoire. Dans une semaine, il n’y aura peut-être déjà plus débat.

Nos favoris

**** Alberto Contador, Chris Froome
*** Richie Porte, Romain Bardet, Alejandro Valverde
** Fabio Aru, Esteban Chaves, Dan Martin
* Simon Yates, Andrew Talansky, Warren Barguil, Louis Meintjes

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