Passé de baroudeur plutôt puncheur à spécialiste des flandriennes se débrouillant très bien en contre-la-montre, Sylvain Chavanel a pris une autre dimension en quittant Cofidis pour Quick-Step. C’était il y a quatre ans, et le Français est désormais cité en outsider très sérieux du Tour de Flandres comme de Paris-Roubaix. Cependant, Chava doit composer avec la présence à ses côtés d’un monstre, Tom Boonen. Favori logique au départ de chaque course pavée, le Belge a déjà empêché son coéquipier de jouer sa carte personnelle, lui ôtant potentiellement une victoire de prestige. Le Viennois doit donc s’imposer au sein de la formation Omega-Pharma Quick-Step et enfin bénéficier de la pleine confiance de son manager pour satisfaire ses propres ambitions. Après un Milan-Sanremo très réussi, la campagne de flandriennes 2013 pourrait donc être celle du sacre pour la meilleure chance tricolore de bons résultats.

Un profil parfait pour le Ronde

Il y avait terminé second en 2011, derrière Nick Nuyens. Une performance, qui, malgré la déception due au déroulement de la course, laissait Chavanel plein d’espoir pour les années suivantes. L’un des rares français à l’aise sur les pavés du Nord a accumulé de l’expérience depuis son transfert dans la formation de Patrick Lefévère. Après avoir conclu Paris-Roubaix dans les dix premiers, le Français est donc parvenu à passer la vitesse supérieure sur une course lui convenant encore plus. Longtemps, Chavanel a joué le classement général du Tour de France, à la recherche d’un top 10 final à Paris. Un objectif qui resta vain, mais qui prouva au monde du cyclisme que ses qualités lorsque la route s’élève légèrement sont indéniables. Ainsi, le Tour des Flandres et sa succession de monts sonnent presque comme l’épreuve parfaite pour un flandrien-puncheur, profil correspondant parfaitement à celui du champion de France 2011. C’est d’ailleurs ce qui avait poussé le natif de Châtellerault à se retrouver à l’avant il y a deux saisons. Après être revenu pour un nouveau top 10 l’an passé, Sylvain Chavanel se présentera cette fois au départ de Bruges dans la peau d’un potentiel vainqueur à ne surtout pas sous-estimer.

Prendre le dessus sur Boonen

Mais il reste toutefois un sacré problème : Tom Boonen. Quadruple vainqueur de Paris-Roubaix et triplement victorieux sur le Tour des Flandres, il demeure la référence en terme de flandriennes et jouit ainsi d’un rôle de leader au sein d’une formation où il a passé la quasi-totalité de sa carrière. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Chavanel avait concédé la victoire à l’arrivée de Ninove en 2011. Se retournant pour apercevoir son leader belge jusque dans les derniers hectomètres, Mimosa n’avait pas disputé le sprint de la meilleure des façons. Cette fois, le voir en si bonne position ne serait pas totalement surprenant, et il faudra alors espérer qu’il puisse être libre de tout mouvement pour jouer sa carte personnelle à fond. Evidemment, déloger l’idole d’un peuple ne sera pas chose aisée, mais il l’a montré ce week-end sur la Primavera, le Français est en grande forme. De quoi, on l’espère, faire réfléchir ses dirigeants. Pour le Monument qui semble donc le plus à sa portée et qui se disputera dans moins de deux semaines, Chavanel devra adopter un comportement similaire à celui qu’il a eu ce dimanche. Ne pas s’occuper outre-mesure de son leader et tenter le coup à fond. Histoire de forcer le destin et de remporter un premier mythe. Rien n’est jamais trop tard…

Robin Watt


 

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