Un favori de Milan-San Remo âgé de seulement 23 ans, il fallait bien que ce soit Sagan - Photo Chronique du Vélo
Avec son regard de tueur, Peter Sagan sera sans pitié ce dimanche, sur Milan-San Remo – Photo Chronique du Vélo

Milan-San Remo ouvre ce dimanche un nouveau printemps de classiques qui amènera les coureurs de la Lombardie à Ans, dans un peu plus d’un mois. Les sprinteurs vont peu à peu laisser leur place aux flandriens qui s’écarteront à leur tour au profit des puncheurs. Les favoris sont chaque année sensiblement les mêmes et chacun aura son mot à dire sur le terrain qui lui convient. Seulement, un coureur semble en mesure de pouvoir triompher sur à peu prêt tous les profils et imposer sa patte sur cette campagne de classiques 2013. Vous avez reconnu Peter Sagan, le phénomène du peloton. Le Slovaque est à la recherche de sa première grande victoire sur une classique, première manche sur la Primavera ?

L’irrésistible favori

Un maillot vert et trois étapes sur le Tour de France, trois succès sur la Vuelta, deux sur Paris-Nice, trois sur Tirreno, six en Suisse ou encore deux titres nationaux. Beaucoup de coureurs signeraient pour un tel palmarès en fin de carrière. Peter Sagan le détient déjà à 23 ans seulement, preuve de son extrême précocité. Depuis son arrivée dans les pelotons professionnels en 2010, ce garçon n’a cessé d’impressionner, mais surtout, d’enchaîner les victoires. Doté d’une puissance jamais vue pour un coureur aussi jeune, le Slovaque a étalé toute sa classe ces trois dernières années,  au point d’être déjà considéré comme une star de son sport. Et à l’heure d’aborder le premier grand rendez-vous de la saison, à savoir la Classissima, Sagan fait figure d’ultra-favori.

Très facile depuis le début de saison – déjà cinq succès -, le leader de la Cannondale a frappé très fort sur le dernier Tirreno-Adriatico et enfilé indéniablement le costume d’épouvantail. En effet, il y a remporté deux étapes mais sur deux terrains de jeu différents et suite à deux scénarios presque opposés : ceux que l’on retrouve chaque année sur Milan-San Remo. Un sprint massif devant des cadors tels que Mark Cavendish ou Andre Greipel sur la troisième étape, et une victoire en petit groupe sur la sixième, après avoir fait le forcing dans le final. Sagan vient donc de montrer à ses adversaires qu’il pouvait s’imposer dans n’importe qu’elle situation de course, et il l’assume : « Moi, si je suis à l’avant, je pense pouvoir résister au retour du peloton, mais si je me fais reprendre, je peux également jouer la gagne au sprint. J’ai en quelques sortes, deux chances de lever les bras. » C’est bien pour ça qu’on en fait le favori de la Primavera. Car quelque soit le scénario dimanche, Sagan sera dans le coup.

La confiance et l’expérience

Cette polyvalence est l’atout numéro un pour le surnommé Rambo. Il maitrisait déjà le facteur physique l’an dernier, sur Milan-San Remo, mais aussi sur les autres classiques de printemps. Mais la saison passée, d’autres facteurs n’étaient pas entre ses mains et l’ont empêché de glaner ses premiers monuments. Sur l’édition précédente de la course italienne, Sagan était probablement le plus fort mais la contrainte tactique a eu raison de lui. Son coéquipier avec qui il partageait le leadership, à savoir Vincenzo Nibali, était en tête dans le final et jouait la victoire. Le Slovaque a donc dû se contenter de suivre les contre-attaques et rester dans le peloton pour un éventuel sprint, stratégie d’équipe. Cette année, la donne devrait changer, bien que le prometteur Moreno Moser soit aussi dans la sélection. Sagan a déjà joué la stratégie de l’attentisme au profit du neveu de Francesco sur les Strade Bianche, remportée par ce dernier. Le spectre de l’an dernier rodant probablement encore, le leader de la Cannondale a dû mettre les choses en interne pour avoir la voie libre ce dimanche. Même si Moser pourrait revêtir le rôle d’électron libre.

Autre facteur que le Slovaque semble mieux maitriser cette année : l’expérience. Même doté de toutes les qualités physiques et mentales au monde, Sagan manquait logiquement de vécu l’an dernier pour gagner une grande classique. Ainsi, il a pris une leçon de timing par Enrico Gasparotto sur le Cauberg alors qu’il était probablement le plus fort sur l’Amstel. Et sur la campagne flamande, il est passé tout prêt à chaque fois sans pouvoir lever les bras (2ème à Gand et 5ème sur le Ronde). Sagan semble donc plus expérimenté cette année, bien qu’il n’ait encore que 23 ans, il s’agit là du fruit de son incroyable précocité. Il va donc se présenter au départ de Milan comme le grand favori de cette 104ème édition de la Classissima. Et quoi de mieux que la reine des classiques pour remporter son premier monument ? Avec Peter Sagan qui franchit les étapes vitesse grand V, tout n’est qu’une question de temps.

Amine Ladouani


 

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