Et oui, le Tour de France est (déjà) fini. Cette année encore, la plus belle course du monde nous aura réservé toutes sortes d’émotions : de la joie, de l’euphorie, mais aussi de la tristesse, de la déception. Avant de plier bagage, la Chronique du Vélo joue une dernière fois le professeur et note les bons et mauvais élèves de cette Grande Boucle 2017.

Maciej Bodnar : 09/10

C’est le vainqueur surprise du Tour. Lui qui avait offert une échappée fantastique, échouée si proche du but il y a dix jours a remporté une victoire relativement inattendue hier à Marseille. Sur un exercice contre-la-montre qui a l’habitude de couronner les maîtres du temps les plus chevronnés ou les concurrents à la victoire finale, Maciej Bodnar est arrivé comme un cheveu sur la soupe, grillant la politesse à Tony Martin, Stefan Küng, Chris Froome et Michal Kwiatkowski. Il a démontré que tout le talent de l’équipe Bora n’avait pas quitté le Tour au moment du coup de coude de Sagan et de la chute de Majka.

Rigoberto Uran : 08,5/10

Il a passé une semaine presque parfaite. Si les personnes qui pensaient le voir devenir le troisième Colombien sur le podium du Tour étaient plus nombreuses en début de semaine dernière qu’au départ de la Grande Boucle, sa deuxième place reste un véritable exploit, qu’il faut savoir mesurer à sa juste valeur. Certes, Rigoberto Uran n’a pas attaqué. Certes, il a manqué de panache. Mais son manque d’explosivité était probablement un trop fort handicap. Il a préféré assurer sa place sur le podium et a superbement affronté la pression lors du dernier contre-la-montre de Marseille. Mais peut-être a-t-il laissé passer une chance unique de remporter la plus belle course du monde…

La Sky : 08/10

Encore une fois, la Team Sky ramène le maillot jaune à Paris, mais pas sans peine. Cette année, la lutte a été rude. Chris Froome a pu compter sur un Mikel Landa aux jambes de feu dans les Alpes. Sky aurait voulu rééditer la performance de 2012, où Wiggins et Froome étaient montés sur le podium, mais une petite seconde a fait faillir le plan. Landa pourra s’en mordre les doigts et doit déjà se refaire tout le fil du Tour. Chris Froome doit lui regretter de ne pas avoir remporté une étape, mais il se consolera avec un quatrième maillot jaune à ramener à la maison.

Alberto Contador : 07/10

Le Pistolero n’a plus la gâchette facile qui avait fait sa gloire. Alors, pour repartir de ce Tour avec des bons souvenirs, l’Espagnol espérait aller chercher une étape. Au Galibier, il est tombé sur un Primoz Roglic en grande forme. Sur l’Izoard, il a dû laisser Warren Barguil s’envoler vers les sommets. Contador a tenté et assumé son étiquette d’attaquant toute la semaine, sans pour autant gagner. A Marseille, il était néanmoins tout proche de créer la surprise, sixième de l’étape. Au final, Contador termine neuvième au général, sans victoire d’étape mais avec l’orgueil et le panache du champion.

Romain Bardet : 06,5/10

Heureusement pour Romain Bardet, le Tour est fini, car la partie de plaisir commençait à virer au cauchemar. Dans les Alpes, le leader des AG2R a attaqué plus d’une fois, mais il n’a pas réussi à décrocher Froome et Uran. L’Auvergnat pensait s’être assuré une place sur le podium en distançant Fabio Aru, mais son désastreux contre-la-montre a failli lui coûter très cher. Pour une petite seconde, il a sauvé son Tour, sous les hourras du Vélodrome. A l’Izoard comme à Marseille, Bardet a puisé dans ses réserves pour monter une deuxième fois sur le podium en deux ans. On ne peut cependant s’empêcher d’être amer sur la fin du scénario.

Fabio Aru : 04/10

La désillusion. Le champion d’Italie avait semblé un peu à la peine lors de l’arrivée vers Rodez en fin de semaine dernière. Il avait même perdu un maillot jaune finalement trop grand pour lui et son équipe. Son désarroi dans les Alpes n’a été que la prolongation de cet état de forme soupçonné. Le Sarde n’avait pas de pic de forme prévu pour juillet, et remporter un grand tour sans avoir la préparation adéquate est impossible. Il termine cinquième, place honorable, mais on aurait souhaité le voir à l’attaque, pour confirmer tout le bien que l’on pensait de lui en haut de la Planche des Belles Filles.

André Greipel : 03/10

L’heure d’André Greipel n’est jamais venue sur ce Tour, et pourtant, l’Allemand restait sur douze grands tours consécutifs avec au moins une victoire d’étape. Cette fois-ci, jamais Greipel n’a paru capable de s’imposer. Sur les Champs, il a été battu par le jeune Groenewegen. Le Gorille de Rostock est passé à côté de son Tour. A 35 ans, il semble être de plus en plus dépassé par les plus jeunes, comme Démare, Groenewegen ou même Kittel. Même avec une concurrence réduite au minimum, Greipel n’est plus capable de briller. La déchéance est rude.

La Katusha : 02/10

L’équipe russe est au rang des portés disparus depuis le début de la course, et la troisième semaine n’a rien amélioré. Que ce soit dans les échappées, les sprints, ou la montagne, les Katusha ont été relégués au second plan. Alexander Kristoff a perdu ses jambes d’antan qui lui avaient permis de gagner Milan Sanremo ou le Tour des Flandres, et n’a brillé ni à Romans-sur-Isère, ni à Paris. Tony Martin n’a plus la même puissance et s’est fait battre par le surprenant Maciej Bodnar mais aussi par Michal Kwiatkowski, Chris Froome et bien d’autres à Marseille.

On allait presque l’oublier, Warren Barguil : 10/10

Meilleur grimpeur, vainqueur à l’Izoard, dixième du classement général, super-combatif du Tour, un sourire angélique et un panache démesuré. Rien de plus à rajouter.

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