Avec des coureurs importants qui stagnent, la formation américaine a eu beaucoup de mal cette année. Sagan a presque porté l’équipe à lui seul, sauf qu’il a été beaucoup moins efficace que la saison dernière. La fusion avec Garmin arrive à point nommé.

Deux raisons d’être satisfaits

L’état d’esprit d’Alessandro De Marchi. L’Italien n’était pas, en début d’année, considéré comme un élément très important de l’équipe Cannondale. Mais au fil des mois, par ses échappées à répétition, il a imposé le respect et s’est affirmé comme l’un des hommes capables d’apporter de grandes victoires à Roberto Amadio. Sur le Dauphiné, on l’a vu sans cesse à l’avant, sans doute transcendé par l’espoir d’aller chercher une étape, comme en 2013. Il se sera finalement contenté du maillot à pois, sans toutefois abdiquer. Sur les routes du Tour, c’est comme si on n’avait vu que lui, toujours à l’avant dans les grandes étapes de montagne, et pas loin de réussir son coup au Pla d’Adet (5e). Elu supercombatif de la Grande Boucle, il a remis ça sur la Vuelta avec un état d’esprit toujours offensif qui lui permit d’aller chercher un bouquet à Alcaudete. Cannondale peut le remercier, il n’a pas compté ses efforts et aura bien montré le maillot.

Le maillot vert de Sagan. Pour les sponsors, le troisième maillot vert décroché par le Slovaque est presque une bénédiction, surtout qu’il est le résultat le plus notable de l’année. Grâce à ses qualités de puncheurs, Sagan est passé là où les autres tiraient la langue, et s’il n’a remporté aucune étape – une première pour lui -, il a au moins eu le mérite de se battre jusqu’au bout. Neuf fois dans le top 5 d’une étape, il a manqué de chance parfois, de vitesse souvent. Mais seul le résultat compte, et si les organisateurs souhaitent lui compliquer la tâche à l’avenir avec un barème moins avantageux, Sagan reste l’homme qui se doit d’aller chercher le maillot vert chaque année. Peut-être le seul objectif rempli cette année par le natif de Zilina, mais sans doute le plus important.

Trois raisons d’être déçus

Les résultats de Sagan. On attend chaque année que le Slovaque s’améliore, et en 2014, ce ne fut pas le cas. Alors qu’il avait brillé sur toutes les classiques la saison dernière, sans parvenir toutefois à décrocher de victoire sur un Monument, il s’est fait bien plus discret cette année. Il y a bien ce GP E3 décroché grâce à une bonne gestion de la course, mais le reste n’est pas folichon. Milan-Sanremo a été un grand échec de la saison de Sagan, comme le fait de n’obtenir aucun bouquet sur la Grande Boucle. Et que dire de ces Mondiaux ratés, au même titre que la Vuelta où il n’a pas été capable de lever les bras ? Celui qui était l’un des coureurs les plus prolifiques des deux dernières saisons est retombé très bas dans le classement des victoires. Avec six succès, il n’est que seizième, derrière des coureurs comme Bos ou Modolo…

La stagnation de Viviani. Celui qui devait être un grand sprinteur et prendre la succession de Petacchi commence à s’avérer décevant. Certes il a décroché quelques victoires (6), mais sur des épreuves réellement anecdotiques. Le Tour de Turquie, la Semaine Coppi & Bartali ou le Tour de Slovénie, c’est donc sur des courses de ce calibre qu’est condamné à briller le garçon de 25 ans ? En signant chez Sky, il espère trouver un second souffle, mais chez Cannondale, on ne retiendra de lui que la déception. Sur l’année, Viviani n’a obtenu que deux podiums en World Tour (sur des étapes du Tour Down Under et du Giro). Et pour trouver trace d’une victoire dans l’élite, il faut remonter au Dauphiné 2013…

La dépendance au duo Sagan-Viviani. Le Slovaque et l’Italien, à eux deux, ont décroché 13 des 17 victoires de l’équipe cette saison. Et pourtant, il y a de quoi être déçus de leurs résultats. Alors forcément, ça ne témoigne pas d’une grande diversité au sein de l’effectif. De Marchi, Bodnar et Gatto par deux fois ont bien tenté de faire illusion, mais les autres ? Basso n’a plus les jambes pour aller chercher les accessits sur les grands tours, et on ne peut pas lui en vouloir. Mais tous les jeunes se sont faits assez discrets, alors que l’on pensait en voir au moins un ou deux aux avant-postes. A la recherche du nouveau Sagan, Amadio va devoir être patient. Mohoric, Formolo, Moser ou Villella ont de l’avenir, c’est certain. Mais jusqu’à quel niveau, cela reste à déterminer. Et la saison 2014 ne nous aura pas vraiment éclairée.

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