Au détour d’une conférence de presse sur le stand du groupe Sill Entreprises au Salon de l’Agriculture, la rédaction de la Chronique du Vélo a croisé Brice Feillu ainsi que le manager général de l’équipe Bretagne – Séché Environnement, Emmanuel Hubert. Venus faire l’éloge d’un partenariat nutritif, c’est également pour eux le moment de faire le point sur le début de saison des troupes, et les perspectives prochaines, plutôt réjouissantes.

Hubert : « Tout est en train de bien se formater »

Tout en accédant aux portes de l’élite en étant invitée sur les plus grandes épreuves du World Tour comme Paris-Nice, Paris-Roubaix et bien sûr le Tour de France, l’équipe Bretagne – Séché Environnement compte bien exploiter son nouveau statut dans paysage cycliste français, sans renier ses spécificités. Forte de quatre victoires au compteur depuis la reprise, c’est tout en confiance que leur patron, Emmanuel Hubert, tire une première analyse. « Le jeu du mercato, c’est aussi que la mayonnaise prenne entre les anciens et les nouveaux, et tout est en train de bien se former. » C’est le moins que l’on puisse dire, car les recrues de l’intersaison ont eu un rôle déterminant dans les premiers bouquets de l’équipe en 2015.

Le jeune anglais Daniel McLay une fois, puis Yauheni Hutarovich a trois reprises, ont dominé les sprints de la Tropicale Amissa Bongo, au Gabon. De quoi déjà légitimer le recrutement, ce que confirme Brice Feillu : « Cette fois, on a des coureurs performants en début de saison, c’est aussi le cas avec Jonathan, qui fait souvent des bons résultats à cette période. Et surtout, quand y’en a un qui pétrole, on se dit : ”Mince, je suis un peu moins bien alors que je pourrais être un peu mieux.” Ça booste en tirant tout le monde vers le haut. Cela dit, il reste très difficile d’atteindre un super niveau du début à la fin de la saison… » Un plus donc, pour la dynamique collective, symbole d’une équipe très soudée. « L’année passée, c’est clair que collectivement on a été très très bons sur certaines épreuves, mais là ça va super bien depuis le début de l’année. San Luis c’était top, idem à Bessèges et  au Haut-Var. »

Feillu : « On attend le premier succès en France »

La moisson de bons résultats obtenus sur la Tropicale permet donc aux hommes en noir d’aborder plus sereinement les objectifs futurs, dont la Course au Soleil, qui débute dans dix jours. « La sélection pour Paris-Nice est prête, pratiquement connue en interne et prochainement communiquée. Six, sept coureurs sûrs, et encore un en attente », détaille Emmanuel Hubert, qui compte sur des hommes comme Jonathan Hivert, deuxième de la première étape du Tour du Haut-Var, ou Eduardo Sepulveda, quatrième du Tour de San Luis. Des coureurs également rassurés par les bonnes nouvelles issues de la distribution des invitations sur les courses World Tour. Bretagne reviendra sur le Tour, et comme le confirme Hubert, « à partir du moment où l’on connait l’avenir, cela soulage tout le monde. Quand on sait qu’on participe au Tour de France, c’est désormais à nous de nous préparer pour arriver fin prêts lors de l’échéance. » Gagnant en notoriété, le calendrier de l’ancienne Bretagne – Schuller est désormais plus que respectable. « Ce week-end, place au Het Volk, Kuurne-Bruxelles-Kuurne, puis la Classic Sud Ardêche et la Drôme Classic, avant Paris-Nice en parallèle du Tour du Langkawi. »

Et à Brice Feillu de surenchérir. « On attend le premier succès en France, et j’espère que ça va arriver bientôt », clame l’intéressé, auteur d’une bonne préparation hivernale. « Je n’ai pas rencontré de problèmes particuliers, j’ai repris la saison un peu plus tôt que l’an passé au Tour de San Luis. Puis j’ai fait une bonne reprise en France avec l’Etoile de Bessèges et le Tour du Haut-Var, ça s’est aussi bien passé pour l’équipe que pour moi. » Relancé dans l’équipe bretonne après plusieurs années difficiles où le natif de Châteaudun n’a pu confirmer sa belle victoire d’étape en haut d’Arcalis sur le Tour 2009, Brice prend encore les choses petit à petit, et cherche à « améliorer  [sa] condition ». Ainsi, le prochain Paris-Nice ne représente pas un objectif primordial pour le grimpeur longiligne : « Des fois, on est à 100 % mais ce n’est pas pour autant qu’on va faire un bon résultat. Il peut y avoir un peu de malchance, ce n’est jamais facile de prévoir. De plus, dernièrement, au Haut-Var, j’ai ressenti une petite douleur aux lombaires qui m’handicape un peu. Actuellement, je suis au repos forcé, et ma participation à Paris-Nice est compromise. »

Feillu : « L’équipe évolue dans le bon sens »

Quand ses compagnons sont donc en pleines séances d’entraînement pour le mois de mars, Feillu, lui, est venu participer à l’opération promotionnelle du groupe Sill. « C’est très important pour le sponsor », ajoute Loïc Drouard, membre du directoire, également présent sur le stand de l’entreprise nutritionniste partenaire de l’équipe professionnelle. Chose rare dans le paysage du cyclisme pro, la présence d’un cuisinier nutrionniste à part entière. Ce que détaille Feillu, insistant sur les nombreux avantages de ce schéma d’organisation. « Sur certaines épreuves, on est logé dans des hôtels, mais on ne sait jamais trop ce qu’on va manger. On est un peu dans l’inconnue. Avec ce système et notre cuisinier nutrionniste, c’est plutôt optimal puisqu’on est sûr d’avoir de l’alimentation de bonne qualité. Tom (le cuisinier, ndlr) essaye de nous faire des petites assiettes agréables à regarder et à manger. L’idée, c’est qu’il s’approvisionne grâce au groupe Sill, et rajoute les légumes et autres suppléments bien complets ! Cela va de l’entrée au dessert. Par exemple, on a actuellement les yaourts Malo. Il y a de bons consommateurs de yaourts dans l’équipe, et je pense qu’ils apprécient. Moi je sais que j’avais pas pour habitude d’en manger beaucoup, mais depuis que je les connais, ça m’arrive assez souvent. » Une accumulation de détails qui forme un tout. « On a également deux directeurs sportifs de plus (Sébastien Hinault et Denis Leproux ndlr), et un nouveau gros sponsor sur le maillot avec le groupe Fortuneo », détaille Feillu, fier d’appartenir à un projet d’avenir.

« Maintenant, les gens connaissent l’équipe Bretagne – Séché Environnement, il y a du progrès sous tous les angles », s’enthousiasme même le coureur français. C’est cependant sportivement que des progrès sont attendus au sein du staff, qui souhaite améliorer les acquis de l’an passé, dont le titre par équipes de la Coupe de France PMU. « Ce n’est pas forcément une priorité de conserver le trophée. Ce qu’on va principalement essayer de faire, c’est de gagner ce titre en individuel. Des garçons comme Jonathan Hivert, Romain Feillu ou Armindo Fonseca vont se fixer sur cet objectif. Après, par équipes, ce ne sera que du bonus ! », déclare en guise de conclusion Emmanuel Hubert, sûr de ses forces. Il n’y a plus qu’à concrétiser !

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