En 2015, l’équipe Cofidis fut totalement dévouée à son nouveau leader Nacer Bouhanni. Mais le Français a vécu une saison compliquée, rythmée par les chutes, et le bilan de l’équipe s’en fait forcément ressentir. D’autant que la volonté de tout miser sur un sprinteur a mis en retrait le reste de l’équipe.

Une raison d’être satisfaits

Des espoirs qui se mettent en évidence. Avec un Bouhanni qui a ramené plus de la moitié des victoires de son équipe (11 sur 21), pas facile pour les autres de se montrer. Quelques espoirs y sont tout de même parvenu. Anthony Turgis tout d’abord, neuvième des Jeux Européens de Baku en rivalisant avec Boonen ou Terpstra, puis d’une grande aide pour son compatriote Kévin Ledanois lors des Mondiaux espoirs. Un peu plus discret mais bien présent, Christophe Laporte a lui décroché le premier succès de sa carrière, au sprint sur le Tour de Vendée. Remplaçant Nacer Bouhanni, tombé au cours de l’épreuve, il a devancé Yauheni Hutarovich ou Arnaud Démare, prouvant sa valeur. De quoi se demander pourquoi la Cofidis est allée chercher autant de sprinteurs en vue de la saison prochaine… Enfin, Florian Senechal n’a pas eu en 2015 la même réussite que lors de l’exercice précédent, mais sa 17e place sur Paris-Roubaix est à elle seule une belle surprise. année A seulement 21 ans, le Français vainqueur de l’Enfer du Nord chez les jeunes a confirmé qu’il avait les qualités pour devenir un coureur qui compte sur les classiques flandriennes.

Trois raisons d’être déçus

Les chutes à répétition de Nacer Bouhanni. Les onze succès du Vosgien cette année restent anecdotiques tant les chutes l’ont souvent stoppé dans son élan. Sur les championnats de France, deux fois sur la Grande Boucle, à trois reprises sur la Vuelta, puis encore sur le Grand Prix de Wallonie et au Tour de Vendée, le sprinteur tricolore a beaucoup trop souvent goûté au bitume pour être en mesure de réaliser une grande saison. Plus que de la malchance, le sort s’est acharné sur lui. Venu chez Cofidis avec de nombreuses ambitions, Nacer Bouhanni n’a rempli aucun de ses grands objectifs. Ses victoires sur le Critérium du Dauphiné et aux classements de la Coupe de France et de l’UCI Europe Tour ne le mettent pas au même niveau qu’en 2014, où il avait remporté cinq étapes de grands tours sur le Giro et la Vuelta. Pourtant, malgré tous ces pépins, l’ancien champion national a ramené onze bouquets, faisant de son équipe l’une des meilleures formations Continentale Pro. De quoi légitimer son recrutement – onéreux – de l’hiver dernier, et rester optimiste en vue de la saison prochaine.

Un train et des sprinteurs décevants. Jonas Ahlstrand, Steve Chainel, Adrien Petit, Geoffrey Soupe, Dominique Rollin, Kenneth Vanbilsen et Michael van Stayen : les coureurs recrutés pour aider Nacer Bouhanni lors des sprints auront, au final été d’une aide toute relative. Si Soupe mérite d’être mis à part, l’impressionnant train rouge n’a que rarement été au rendez-vous, et lorsqu’ils ont pu jouer leur carte personnelle, les seconds-couteaux ont déçu. Vanbilsen en est même venu à partir en échappée sur une étape de montagne du Tour de France. Ce fut un peu mieux pour van Staeyen, qui n’a toutefois pas levé les bras de la saison. Adrien Petit, définitivement, ne semble pas avoir les épaules d’un grand sprinteur : c’est sur le prologue du Tour du Luxembourg qu’il a décroché sa seule victoire de 2015. D’un point de vue personnel, le Suédois Ahlstrand a sauvé sa saison avec deux succès, mais n’a clairement pas eu l’efficacité attendue lorsqu’il a dû se mettre à la planche pour Bouhanni. De quoi remettre en question le recrutement de la dernière intersaison.

Des grimpeurs transparents. Les grimpeurs ne sont pas très nombreux chez Cofidis, mais en plus, ils ne se sont pas véritablement montrés cette saison. Daniel Navarro, censé être le leader de son équipe lorsque la route s’élève, a été très loin du niveau qu’on lui connaît. L’Espagnol, dans les 10 premiers de la Vuelta ou du Tour ces deux dernières années, en a été très loin cette saison. 66ede la Grande Boucle et 30e sur les routes espagnoles, le grimpeur de 32 ans n’a pas montré la voie à suivre. Mais au delà des contres-performances de l’Asturien, les Français Yoann Bagot et Nicolas Edet n’ont pas su sauver les meubles. Il n’y a en réalité que Stéphane Rossetto qui peut se targuer d’avoir réalisé une saison correcte, mais le travail qu’il a régulièrement fait pour Bouhanni reste incompréhensible. Meilleur grimpeur de la Cofidis cette saison, comme en témoigne sa 18e place au général de la Vuelta avant son abandon à deux jours de l’arrivée, il aurait mérité un peu plus de libertés…

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.