Avec ses deux journalistes sur place, Emmanuel Barth et Cédric Vasseur, BeIN Sport a superbement couvert le Giro - Photo BeIN Sports
Avec Emmanuel Barth et Cédric Vasseur sur place, BeIN Sport a superbement couvert le Giro – Photo BeIN Sports

Nouveau venu dans l’univers de l’audiovisuel, BeIN Sport impressionne déjà par la qualité de ses programmes. Le cyclisme ne déroge pas à la règle et bénéficie d’une couverture digne des plus grands événements sportifs. Adieu les retransmissions en léger-différées envoyées à la va vite entre deux manches d’un tournoi de curling régional ou les fin d’étapes tronquées par les pubs incessantes au cœur d’un multiplex foireux. La chaîne qatarie offre enfin au cyclisme la reconnaissance qu’il mérite avec un vrai plateau et de vrais consultants !

Un Giro comme on ne l’a jamais vu 

Un briefing d’avant-étape, effectué très tôt, vers 14h30, permet au téléspectateur de prendre la température de la course. L’équipe présente sur le plateau, composée de spécialistes dans leur domaine, est généralement accompagnée d’un coureur professionnel venu apporter sa pierre à l’édifice. De longs débats suffisamment pointus pour satisfaire les passionnés et assez accessibles pour permettre aux néophytes de suivre s’acheminent sous la supervision d’un présentateur qui laisse de l’espace à ses consultants. Sur le terrain, on retrouve la compétente Anne-Laure Bonnet qui ne manque jamais de tendre son micro pour décrocher des interviews des coureurs les plus prestigieux. Sa traduction est rapide et spontanée, ce qui tranche, il faut bien le dire, avec le chaos ambiant qui envahit parfois la maison France Télévisions dès qu’il s’agit de récolter les propos d’un non-francophone.

Les commentateurs, Emmanuel Barth et Cédric Vasseur sont pointus dans leurs analyses, commettent peu d’erreurs. Reconnu en Belgique pour son travail auprès de la RTBF, l’ancien coureur de la Quick-Step est plébiscité par le grand public qui le perçoit comme une véritable référence, à juste titre. Véritable chaîne de proximité, BeIN fait passer les tweets des fans avec régularité, parfois même les plus improbables ! Signe que l’humour et le second degré sont aussi présents et savent se coupler en parfaite harmonie avec le professionnalisme. L’activité est constamment présente et ne laisse pas le spectateur dans l’ennui que l’on retrouve parfois lors des longues étapes de plaine ou durant certains contre-la-montre. Exit les longs-blancs où l’on n’entendait que le souffle lourd du commentateur en panne d’idée.

Mais ce qui subjugue par-dessus tout, c’est la capacité de la chaîne à être constamment dans l’action, placée au bon endroit pour suivre les événements  Alors que nous nous trouvons en terre italienne, la chaîne de tous les sports est souvent la première sur les lieux pour accueillir les coureurs à l’arrivée ou intervenir sur les faits divers telle que la surprenante histoire du « trou », placé à l’arrivée de la 4e étape. Lorsqu’Anne-Laure Bonnet passe à l’antenne, l’aire autour d’elle est totalement dégagée, au point que l’on se demande où sont passés les autres médias ; de l’excellent travail d’isolation.

A l’heure de la totale domination médiatique du football, BeIN Sport offre aux autres sports une vitrine pour exister. Quoi que l’on pense sur l’émergence du Qatar dans l’hexagone, leur action dans le domaine du cyclisme est non seulement louable mais aussi révolutionnaire. Si la législation française ne leur permettra jamais de posséder en exclusivité les droits d’une course comme le Tour de France ou Paris-Roubaix, ils peuvent néanmoins supplanter définitivement les anciennes « places fortes » qu’étaient Sport + et Eurosport dans la diffusion de programmes cyclistes de qualité.

 Louis Rivas


 

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.