Alors que le Tour de France approche à grands pas, Warren Barguil et Laurens Ten Dam n’ont pour le moment participé qu’à une seule course ensemble : le Tour de Catalogne. Le Tour de Suisse doit donc servir d’ultime – pour ne pas dire de seule – répétition avant juillet, où le Français nourrira de nouvelles ambitions.

Un hiver chahuté

Désireux de ne plus être trop souvent esseulé en haute montagne, Warren Barguil avait fait part de ses attentes à son équipe Giant, qui les a en partie exaucées cet hiver en portant son choix sur le solide grimpeur néerlandais. Fort d’une expérience de huit ans au sein de la Rabobank devenue Lotto-Jumbo, Laurens Ten Dam avait comme objectif à sa signature d’aider le Français – ainsi que Tom Dumoulin. Si le début de saison n’a pas commencé sous les meilleurs auspices, avec l’accident dramatique des Giant en Espagne dont faisait partie le Breton, le duo s’est retrouvé rapidement sur la Catalogne. Ils n’ont toutefois pu y travailler leur entente. Ce n’était que le tout début.

En Suisse, les deux grimpeurs vont donc enfin pouvoir se jauger face à une adversité plutôt intéressante, sur un terrain à leur convenance et particulièrement propice à l’offensive. Barguil et Ten Dam seront scrutés après une saison 2015 où ils n’ont pas remplis tous leurs objectifs. Le poids des années semble rattraper le Néerlandais, bien loin du niveau qui lui avait permis de terminer neuvième du Tour en 2014. En juillet dernier, il avait terminé à une anonyme 92e place. Dans les ténèbres de ces derniers mois, le Tour de Californie est apparu comme une petite éclaircie : Ten Dam s’y est classé dixième du général, avec une belle performance sur l’étape reine. Symbolique d’une montée en régime progressive ? On lui laisse le bénéfice du doute, Ten Dam n’étant pas reconnu pour démarrer ses saisons en trombes.

Barguil ne chôme pas

Le Français, lui, a eu le mérite de revenir très rapidement après son accident. Il a même endossé le costume de sauveur sur les ardennaises, neuvième sur la Flèche puis sixième à Liège, faisant presque oublier sa préparation tronquée et le début de saison ratée des Giant, pas aidés par l’absence de leur leader John Degenkolb. Pour autant, la fin du printemps a laissé à Barguil un goût amer. Pas idéalement à l’approche du Mur de Huy et attaquant à retardement sur la Doyenne, il s’est montré assez dur envers lui-même, preuve de son exigence. Depuis, il s’est donc éclipsé des pelotons. Reposé, il a peaufiné sa préparation à la Sierra Nevada fin mai en vue du Tour de France. Il n’attend plus que de se tester en montagne face à des adversaires qu’il retrouvera sur les routes de juillet.

Même si il arrive en Suisse sans réelles garanties, le duo franco-néerlandais a donc un rôle crucial : porter l’équipe en montagne, là où elle n’est censée briller le plus. L’échec Dumoulin sur le Giro et le retour – très – progressif de Degenkolb mettent toutefois un peu plus la pression sur les deux grimpeurs. Ten Dam le capitaine de route veut montrer qu’il n’est pas fini. Et Barguil l’espoir doit prouver qu’il a sa place sur les courses par étapes. Entre fougue et expérience, sur le papier, le tout semble complémentaire. Reste à voir si le duo saura faire des miracles face aux armadas articulées à huit – voire neuf pour la Grande Boucle – autour d’un seul et même leader. C’est en tout cas le grand défi de Barguil et Ten Dam.

Nos favoris

**** Geraint Thomas, Tejay van Garderen
*** Rui Costa, Simon Spilak, Warren Barguil
** Robert Gesink, Miguel Angel Lopez, Andrew Talansky
* Tim Wellens, Jean-Christophe Péraud, Konstantin Siutsou, Ion Izagirre

Retrouvez le parcours et la liste des engagés sur le site officiel.

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