Vincenzo Nibali a la lourde tâche d'apporter de nouveau la victoire à Astana sur Grand Tour - Photo Flickr, Joe Mac

En 2012, la formation kazakhe avait impressionnée sur les classiques. Enrico Gasparotto s’était adjugé l’Amstel Gold Race alors que Maxime Iglinskiy s’était imposé sur la “Doyenne”, Liège-Bastogne-Liège. Mais à côté, les résultats sur les Grands Tours faisaient pâle figure. En 2013, le maître mot sera donc la victoire, mais sur trois semaines.

Kreuziger, Vinokourov et Kiserlovski partis, Astana a forcément perdu de très bons éléments. Mais les arrivées sont au moins aussi belles : Nibali et Fuglsang viendront pour enfin offrir des résultats sur les courses par étapes, alors qu’Andrea Guardini devrait apporter des bouquets dans les emballages finaux. L’effectif n’a donc pas perdu en qualité, loin de là. Vincenzo Nibali est l’un des meilleurs coureurs mondiaux sur les épreuves par étapes. Depuis 2010, l’Italien a cumulé quatre podiums sur les trois Grands Tours de l’année, avec une victoire sur la Vuelta. Un bilan très satisfaisant qui assure des résultats à la formation représentée par Alexandre Vinokourov.

La recrue : Vincenzo Nibali

En 2012, Roman Kreuziger, leader de l’équipe, devait décrocher au moins un podium sur le Giro. Bien placé jusqu’à quelques jours de l’arrivée, une défaillance dans l’étape de l’Alpe di Pampeago a ruiné ses espoirs au classement général. Au final, l’unique top 10 d’Astana sur l’année aura été sur le Tour de France, grâce à Janez Brajkovic. L’arrivée d’un coureur d’une autre dimension était alors nécessaire pour espérer briller sur le Giro, le Tour ou la Vuelta. Le gros coup du marché des transferts aura donc été Nibali, qui a accepté de quitter son équipe formatrice, son pays natal et tout son environnement, pour rejoindre une nouvelle formation et relever un nouveau défi.

Amenant avec lui Alessandro Vanotti et Valerio Agnoli, le Transalpin retrouve une jolie colonie italienne. Paolo Tiralongo, Fabio Aru, Andrea Guardini, Jacopo Guarnieri, Enrico Gasparotto, Francesco Gavazzi et Simone Ponzi sont là pour accueillir le troisième de la dernière Grande Boucle. A 28 ans et après un premier podium sur le Tour, le “Requin de Messine” a malgré tout décidé de changer de programme. Surement insatisfait de sa troisième place en juillet dernier, Nibali souhaite gagner, et a donc choisi de se rendre sur le Giro, où la concurrence devrait être moindre. Le Tour d’Italie, dont le départ sera donné le 4 mai prochain, sera le grand objectif de l’année, pour Astana comme pour son coureur.

Le coureur à suivre : Jakob Fuglsang

Le Danois est l’autre grosse recrue de l’intersaison. Ses relations avec Johan Bruyneel se sont empirées tout au long du précédent exercice et le départ était inévitable. Et si le triple vainqueur de son tour national n’est plus le grand espoir qu’il a été, son potentiel reste énorme et inexploité jusqu’ici. Cette quatrième expérience en autant d’années pourrait donc être la bonne, dans un rôle d’équipier de Nibali dans un premier temps, puis surement en tant que leader par la suite. A 27 ans, il est temps pour Fuglsang de passer un cap sur les courses par étapes.

Jusqu’ici, il n’a connu la victoire que sur des tours mineurs. En Slovénie, au Luxembourg et en Autriche, la concurrence n’était pas insurmontable pour le Danois. Mais sur les Grands Tours, Jakob n’a jamais fait mieux que 11e. C’était sur la Vuelta, en 2011. Il est donc temps de rentrer ne serait-ce qu’une fois dans le top dix sur trois semaines, et de s’octroyer une course un peu plus prestigieuse. Polyvalent, Fuglsang peut gagner sur différents terrains. Aussi bon rouleur que grimpeur, il est aussi capable de sortir son épingle du jeu lors d’étapes accidentées. A lui de prouver que les recruteurs de l’équipe Astana ont eu le nez creu.

Les points positifs :

– Le recrutement d’une grosse pointure comme Nibali
– Une équipe très forte autour du leader italien
– Une panoplie de jeunes très talentueux, avec pour chefs de file Aru et Guardini

Les points négatifs :

– Le départ de l’expérimenté Alexandre Vinokourov
– L’effet de surprise n’existera pas sur les ardennaises
– Des coureurs dont on attend encore l’explosion (Fuglsang, Brajkovic, Seeldraeyers)

Robin Watt

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