Forte de son statut d’équipe Continentale Pro et de sa nationalité italienne, l’équipe Androni a encore fait avec les moyens du bord en 2013, et aura particulièrement brillé sur son territoire, mais aussi sur les courses françaises. Au moment de faire le bilan, c’est toujours grâce à sa florissante jeunesse que la troupe à Gianni Savio marque le terrain.

Franco Pellizotti fait le boulot

Ayant comme envie de relancer des coureurs anciennement suspendus ou au fond du trou, le manager turinois aura été fidèle à lui-même en débauchant l’ancien de la Liquigas, Franco Pellizotti en juin 2012. Auréolé du titre national dès son arrivée, ce fut un joli coup de pub pour sa nouvelle formation, qui aura pu se montrer un peu partout. Et en premier lieu sur son Tour national qu’est le Giro, avec Pelli comme leader.. Malgré des conditions météorologiques très difficiles, le natif de Latisana aura été régulier dans la douleur de la montagne, progressant de jour en jour, au point de tutoyer les meilleurs sur une troisième semaine malheureusement tronquée par la neige. Si il échoue aux portes du top 10 sur le papier, il peut se consoler par le déclassement de Mauro Santambrogio après Brescia, ce qui lui permet d’obtenir un bel accessit en tant que repenti, lui qui avait déjà goûté au podium en 2009 avant sa suspension. A défaut d’être explosif et d’avoir ses jambes de 20 ans, le leader par expérience de la formation transalpine aura guidé les siens sur les classiques de son pays. A l’exception du Tour de Toscane et du Mémorial Marco Pantani, il aura à chaque fois terminé dans les quinze premiers des rendez-vous de la Coppa Italiana, terminant entre autres quatrième du Tour d’Emilie, sixième des Trois Vallées Varésines et surtout huitième du Tour de Lombardie, le dernier monument de l’année.

Une saison réussie, comme celle de son disciple Diego Rosa. La nouvelle pépite du cyclisme italien a fait ses preuves en tant que néo-pro par sa remarquable combativité sur un éprouvant Milan-Sanremo, ou encore en terminant 23ème de son premier Tour d’Italie. Performant toute l’année, c’est surtout la manière qui va avec qu’on aura remarqué, à travers sa cinquième place sur la Route du Sud, son joli Tour Méditerranéen ou encore à l’occasion du Tour du Trentin. Un futur grand, sans aucun doute, qui pourra encore bénéficier les prochaines années de la stabilité de l’équipe italienne pour faire ses gammes, qui l’amèneront à coup sur au World Tour.

Treize victoires, diverses et variées

Toutefois, si Androni a misé sur son charismatique leader ainsi que sur son prodige dès que la route s’élève, elle a aussi obtenu treize victoires durant l’exercice 2013. C’est moins qu’en 2012, où elle en avait récolté dix-huit, mais supérieur à 2011 ou le compte était de onze bouquets. Sur les sprints, la bande dirigée par Giovanni Ellena peut remercier Mattia Gavazzi. Critiqué pour ses quelques faits divers ayant défrayé la toile italienne ces dernières années, le frère de Francesco s’est imposé rapidement, lors de la dernière étape du Tour de San Luis, fin janvier devant Cavendish, Sagan ou Modolo… Le garçon a par la suite récidivé sur le Tour de Toscane, mais aussi en Roumanie et sur le Tour du Vénézuéla. Au cœur du deuxième pays de cœur de l’équipe, les Italiens auront fait un récital, grâce aux héros locaux Jackson Rodriguez et surtout Carlos Ochoa, faisant oublier le départ vers Lampre de José Serpa l’an passé. Autre valeur sûre, Fabio Felline, lui, sera passé tout proche d’une victoire d’étape sur le Giro, malgré un tempérament de feu, et se sera imposé en Slovénie.

Globalement, tout le collectif aura apporté sa pierre à l’édifice, à travers des courses moins médiatisées que d’autres, mais récompensé par son titre de vice-champion national par équipes. Alessandro Malaguti a décroché sa première victoire professionnelle sur la Route Adélie de Vitré, et les jeunes talents du sprint Frapporti et Bertazzo ont débloqué leur compteur, respectivement sur les dernières étapes de la Route du Sud et du Tour d’Autriche. On retiendra également une fin d’année très encourageante pour le futur, puisque les cadors nationaux de la catégorie espoirs ont rejoint les rangs d’Andronir début août. Le résultat est sans appel, en leur faveur. Gianfranco Zilioli a pris rendez-vous en surclassant par exemple Dani Moreno lors du GP di Prato. Autre grand espoir, Andrea Zordan, lui, se voit prédire un grand futur lors des sprints musclés, et s’est illustré sur la Coppa Sabatini. C’est donc une équipe manifestement offensive et combative que nous avons encore aperçu, au plus grand bonheur des fans de sa philosophie et de son âme, toujours persistante. Au cœur d’un grand programme d’échange avec les coureurs vénézuéliens, Gianni Savio pourrait bien à court terme nous sortir le futur grand grimpeur du peloton en la personne de Yonder Godoy. Mais pour l’équipe détentrice du record de kilomètres en échappée sur le Giro – 1600 -, il faudra d’abord combler les vides laissés par les départs de Pellizotti chez Astana, et Felline chez Trek, pour l’instant remplacés par Hoogerland, Van Hummel, Belletti et Bandiera. 2014 sera un autre grand défi !

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