Cette saison, on a découvert qu’André Greipel pouvait tirer son épingle du jeu sur les classiques. Mais l’Allemand a surtout fait étalage de sa puissance lors des sprints, se positionnant sans contestation possible comme le patron de la discipline.

Le Tour, toujours

La grande messe de juillet est souvent le révélateur en terme de domination du sprint mondial. Les meilleurs s’y retrouvent chaque année sans exception, et c’est l’occasion de faire une hiérarchie. Longtemps, c’est Mark Cavendish qui a raflé la mise sur la Grande Boucle. Et depuis deux ans, le Britannique avait cédé son leadership au nouveau venu Marcel Kittel. Mais 2015 a sacré un autre homme : André Greipel. Le Cav’ rentré dans le rang, Kittel plombé par les blessures, la voie était libre, et la vedette de l’équipe Lotto-Soudal ne s’est pas faite prier pour saisir sa chance. Même à 33 ans, il reste l’un des sprinteurs les plus puissants du peloton. Alors lorsqu’en plus il est parfaitement entouré, il devient quasiment imbattable. Sieberg, Henderson, Bak, Debusschere et Hansen, comme souvent, ont répondu présents, parfois aidés par Gallopin. Le résultat était donc inévitable.

Par quatre fois, André Greipel a levé les bras en juillet. Du premier sprint à Neelte Jans en Zélande jusqu’au dernier, à Paris, en passant par Amiens et Valence. Pendant deux semaines, il a même tenu tête à Peter Sagan pour la conquête du maillot vert, avant que la montagne ne fasse basculer la bagarre en faveur du Slovaque. Mais surtout, l’Allemand a été d’une efficacité redoutable : une seule fois, lorsqu’il a disputé le sprint final, le succès lui a échappé. C’était à Fougères, là où Cavendish a levé les bras – il avait terminé deuxième. Comme un clin d’œil au passé, quand l’Anglais prenait toute la place chez HTC. Parce qu’aujourd’hui, Greipel est bel et bien le patron, et sa victoire sur les Champs-Elysées en est le plus beau symbole. « C’est le plus beau succès de ma carrière. Les Champs-Elysées, c’est la capitale mondiale du sprint. Cela faisait quatre ans que j’essayais d’y gagner », lâcha le Gorille de Rostock à l’arrivée.

Il n’a pas oublié le reste

Malgré tout, si Greipel a bâti son nouveau statut de leader du sprint mondial sur le Tour de France, il n’a pas délaissé les autres courses. Très actif sur les classiques flandriennes, il nous a offert un nouveau visage, celui d’un coureur capable de peser sur les épreuves pavées. Mais il a aussi pris le temps d’aller courir une partie du Giro, glanant une étape avant de se retirer quand la montagne pointait le bout de son nez. Du Tour d’Algarve à la Classique d’Hambourg en passant par Paris-Nice et l’Eneco Tour, l’Allemand a donc brillé un peu partout, et récolté au total 16 bouquets au cours de l’exercice. Un bilan plus qu’honorable qui, s’il n’en fait pas le coureur le plus prolifique du peloton, le place juste derrière Alexander Kristoff et Marko Kump. Pour le reste, le prestige de ses succès fait la différence. Greipel, en 2015, était bien le patron du sprint.

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