On commence à le connaître. Peu importe la situation, Alberto Contador n’abdique pas. Faire basculer la course reste toujours son objectif. Alors au départ de cette ultime étape de Paris-Nice, il avait élaboré un plan. Qui a bien failli fonctionner.
De loin comme de près ; seul comme accompagné
La première banderille est intervenue à 50 bornes de l’arrivée. Parce que le Pistolero n’a peur de rien. Il y avait encore de nombreux échappés à l’avant, dont son coéquipier Robert Kiserlovski. Alors l’Espagnol est sorti du peloton, a rejoint le Croate et tenté de faire la différence, malgré la distance qui le séparait de l’arrivée. La Sky de Geraint Thomas, elle, a dû s’employer pour réduire l’écart et faire revenir Contador dans le rang. Mais qu’importe, le Madrilène n’abandonne jamais. Il a donc pris un peu de repos dans les roues, attendant patiemment la dernière ascension du col d’Eze. On avait l’impression que le maillot jaune était solidement accroché aux épaules du Gallois, déjà imperturbable hier vers a Madone d’Utelle. Mais rapidement, tout s’est enchaîné et le leader de la Tinkoff est apparu tout près de décrocher un troisième Paris-Nice.
Après le travail de Majka, il est en effet passé à l’offensive, faisant passer par la fenêtre un Thomas déjà à la rupture. L’écart est monté, et tout le monde a cru quelques minutes que Contador allait franchir la ligne d’arrivée en patron. Le panache de l’Espagnol devait frapper sur la promenade des Anglais, c’était écrit. Mais finalement, l’histoire s’est répétée. Le Pistolero peut faire vaciller à peu près tout le monde, sauf les Sky. Il l’a déjà expérimenté à de multiples reprises. Les Britanniques sont comme insensibles à ses chevauchées. Le symbole de deux philosophies qui s’opposent, où la gestion a finalement toujours le dernier mot. Proche de tout perdre dans la montée, Thomas a su limiter la casse pour refaire son retard dans la descente. D’ailleurs, celui sur qui la Sky compte désormais pour les courses par étapes avait tout prévu. « J’avais mis un plateau de 54 dents au cas ou j’avais besoin de faire la poursuite dans le final », a-t-il expliqué à l’arrivée.
Un message pour Chris Froome
A Nice, malheureusement pour Contador, il y aura eu quelques kilomètres de trop. Mais l’homme a tenu sa réputation de grand attaquant, et montré à tous que cette dernière saison ne serait pas une tournée d’adieux. Ce Paris-Nice n’était pas taillé pour les grimpeurs, d’autant que la troisième étape, annulée, a retiré une occasion à l’Ibère de faire des différences. La montée de La Madone d’Utelle, juge de paix de cette semaine, était trop roulante pour créer des écarts. Le déjà double vainqueur de l’épreuve a essayé, parce qu’il n’avait pas le choix, il fallait tenter partout de lâcher Thomas. Et ce dimanche, il a remis ça, sans plus de succès. Mais Chris Froome, devant sa télé, en a pris plein les yeux, comme tout le monde. Et il a sans doute compris ce qui l’attendait en juillet prochain. Qu’importe le parcours ou la force de son adversaire, Contador répond présent, avec la même motivation. Et avec toujours le même objectif : faire enfin plier la Sky.
Je vais un peu répéter ce que j’ai dit sur l’article précédent, mais je trouve vraiment qu’il manquait à ce Paris-Nice (tout comme au Tirreno) UNE grande étape à la place de celle d’Utelle. Là on a toujours eu des étapes sympa mais qui ne permettaient pas un tri suffisamment important, et pour s’en convaincre il suffit de voir les deux arrivées en montagnes où aucun coureur seul n’arrive à s’extirper. Concernant la course d’aujourd’hui, et je me répète encore une fois, la frilosité de Porte aura eu raison du panache de Contador. Sur cette semaine Porte est très irritant : il affirme à chaque épreuve en côte qu’il n’aura pas les jambes pour lutter avec les meilleurs, mais se retrouve à suivre le meilleur grimpeur à chaque ascension. Par contre il ne fait que suivre, alors qu’il a démontré qu’il était certainement le deuxième meilleur grimpeur sur ces deux derniers jours. S’il avait roulé un peu plus sur l’ultime montée je suis persuadé que lui et Contador se seraient partagés les deux premières places. Sinon on pourrait également parler de l’attitude assez étrange de Gallopin qui se met à rouler pour Thomas sur une descente qu’il connait bien, alors… Lire la suite »
Tout a fait d’accord concernant Gallopin ! Le pretexte de se battre pour une place dans le top ten est un peu légère , même si ce sont des pros et que finir premier Français …. Ceci étant dit , sans l’étape annulée je pense que Contador aurait largement battu Thomas ! mais peut être pas Porte qui c’est vrai n’a pas fait montre de beaucoup de panache . Néanmoins, merci a Contador qui au moins a fait le show, ce qui pour nous spectateur est important .
La neige aura sans doute privé de victoire finale Nibalie et Contador.
Eh oui ! Galopin fait comme les autres, il se bat pour garder une 8éme place, au risque de faire perdre son coéquipier.
Le cyclisme depuis quelques années c ‘est toujours la même chanson. Le rouleau compresseur sky se met en route toute la journée pour que dans les derniers kilomètres leurs leaders adeptes des efforts courts et violents aillent chercher la victoire. Les leaders des autres formations tentent de rester le plus longtemps dans les roues et se disputent les placettes…. Sauf, sauf quelques champions comme Contador et Nibalie qui connaissent le panache et l’ orgueil.
Pour en remettre une petite couche sur Gallopin (que j’adore par ailleurs..), il me semble que dans ces circonstances de course il doit y avoir des réflexes collectifs, mais aussi des DS derrière qui peuvent (qui doivent?) donner des consignes, non? Sachant que Tim Wellens était devant, qu’est ce qu’on dit à Gallopin?
Donc là, c’est clair que Geraint Thomas peut dire merci aux Lotto..
Contador a sauvé un Paris Nice qui sans lui aurait été mortel d’ennui. Thomas a joliment réagi alors qu’il était au bord du gouffre et n’a pas volé sa première grande victoire. L’attentisme de Porte l’a beaucoup aidé. L’australien a couru pour finir placé, comme beaucoup d’autres leaders, hélas. Gallopin qui aide à ramener Thomas, ça ne me choque absolument pas, il n’est pas directement derrière Wellens et le groupe intercalé aurait pu rentrer sans lui sur Contador, Porte et Wellens, il avait donc cent pour cent raison de rouler. Que cela favorise Thomas plutôt que Contador, c’est un fait de course, sans plus. La preuve en est que si les trois avaient été repris, et il s’en ait fallu de peu, c’est lui qui gagnait sans doute l’étape!
Enfin dernier mot, gloire à Contador le guerrier!