Si quelques équipes peuvent se targuer d’avoir réalisé de bonnes affaires sur le marché des transferts, ce n’est pas le cas de toutes. Même quelques unes parmi les plus prestigieuses du peloton ont perdu avant même le début de l’hiver une flopée de coureurs importants. Revue d’effectif.

Belkin : La structure néerlandaise continuera son aventure en 2015, avec un nouveau nom : Lotto-NL Jumbo. Mais les coureurs, eux, seront en partie très différents. Exit Bauke Mollema, le grand leader de l’équipe, capable d’aller chercher de nombreux accessits sur les classiques et les grands tours. Mais si c’était le seul départ, ce ne serait pas si grave, car Belkin a de la ressource niveau coureurs de grands tours. Kelderman et Ten Dam sont là pour prendre la relève, et les ex-futurs grands Gesink et Kruijswijk, s’ils sont incapables d’assumer le leadership, peuvent se muer en équipiers de luxe. Problème, dans les sprints et les classiques, les hommes de Richard Plugge ont pris la fuite : Boom, Hivert, Bos, Nordhaug, Bobridge, Clement, Brown, Garate, tout ce beau monde a décidé de passer à autre chose. La promotion de quelques jeunes de la réserve Rabobank Development, couplée aux arrivées de van Asbroeck, de Weert et Bennett, ne suffiront pas à combler le vide.

Les arrivées : George Bennett, Kévin de Weert, Bert-Jan Lindeman, Timo Roosen, Mike Teunissen, Tom van Asbroeck.

Les départs :  Jack Bobridge, Jetse Bol, Lars Boom, Graeme Brown, Stef Clement, Juan Manuel Garate, Jonathan Hivert, Bauke Mollema,  Lars-Petter Nordhaug, David Tanner, Dennis van Wimden.

BMC : L’arrivée en provenance de Cannondale d’Alessandro De Marchi est une vraie bonne nouvelle pour l’équipe américaine, surtout que le baroudeur transalpin a amené dans ses valises Damiano Caruso. Mais à part ça, BMC a misé sur des jeunes en provenance de troisième division, ce qui ne compensera pas les nombreux départs de coureurs d’expérience. Cadel Evans et Thor Hushovd n’étaient plus d’une efficacité redoutable, mais apportaient une connaissance de leur sport presque inégalable aujourd’hui, et rappelaient encore un peu les heures de gloire de l’équipe. Samuel Sanchez, lui, n’a jamais eu l’âme d’un leader en 2014, mais s’était également montré volontaire, parfait pour encadrer un Steve Morabito qui prend chaque année plus d’importance, mais qui a décidé lui aussi d’aller découvrir autre chose. Des départs trop importants pour que la structure vieillissante remonte la pente dès 2015, mais qui l’ont forcé à recruter intelligemment et modestement, en misant – avec incertitude – sur l’avenir.

Les arrivées : Damiano Caruso, Alessandro de Marchi, Jempy Drucker, Campbell Flakemore, Stefan Küng, Joey Rosskopf, Manuel Senni, Dylan Teuns.

Les départs :  Stephen Cummings, Yannick Eijssen, Cadel Evans, Thor Hushovd, Martin Kohler, Sebastian Lander, Steve Morabito, Dominik Nerz, Samuel Sanchez, Larry Warbasse.

Omega-Pharma Quick-Step : L’équipe de Patrick Lefevere reste l’une des plus grosses écuries du peloton, et ce mercato en demi-teinte ne devrait pas altérer outre mesure le bilan en fin d’année prochaine. Mais sur le papier, il y a quand même de quoi pointer quelques failles. Bouet, Lampaert, De la Cruz et Sabatini, tout fraîchement arrivés, devaient venir étoffer un peu plus un effectif déjà pléthorique. Il devront finalement remplacer des hommes de confiance de Lefevere tels que Bakelants, Pauwels, de Gendt, Poels, de Weert, Steegmans, Fenn ou Petacchi. Une tâche que l’on ne peut que juger impossible, et qui va concentrer la pression sur un quatuor composé d’Uran, Cavendish, Boonen et Kwiatkowski. Les dirigeants rêvaient sans doute d’autre chose, mais il n’est pas toujours possible de brider des coureurs qui ne demandent qu’à sortir de leur rôle de gregario…

Les arrivées : Maxime Bouet, David De la Cruz, Yves Lampaert, Fabio Sabatini, Lukasz Wisniowski.

Les départs :  Jan Bakelants, Thomas de Gendt, Kévin de Weert, Andrew Fenn, Serge Pauwels, Alessandro Petacchi, Wouter Poels, Gert Steegmans.

Europcar : En plus d’un Voeckler vieillissant et désormais plus emblématique qu’autre chose, Jean-René Bernaudeau a perdu à l’intersaison plusieurs jeunes coureurs importants. Kévin Reza a quitté Bryan Coquard pour aller découvrir la FDJ.fr de Marc Madiot alors que Natnael Berhane a rejoint l’équipe MTN-Qhubeka où il retrouvera beaucoup de coureurs africains. Les départs de Malacarne et Thurau sont un peu plus anecdotiques, mais pas celui de Christophe Kern, autre symbole de la réussite des hommes verts qui a fait le choix de ne pas continuer l’aventure vendéenne. De quoi justifier une éviction du World Tour malgré la promotion de trois espoirs du Vendée U, parmi lesquels le très prometteur Thomas Boudat. Compter sur les jeunes, c’est bien, trop, c’est dangereux. Et c’est pourtant la voie qu’est en train de suivre Europcar, se délaissant année après année de ses coureurs performants et expérimentés au profit de jeunes à l’avenir encore hypothétique.

Les arrivées : Thomas Boudat, Julien Morice, Guillaume Thévenot.

Les départs : Natnael Berhane, Christophe Kern, Davide Malacarne, Kévin Reza, Björn Thurau.

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