Vainqueur de la troisième étape du Tour d’Espagne, Michael Matthews en a profité pour s’emparer du maillot rouge de leader. Pourtant, alors qu’il n’a pas encore 24 ans, ce n’est pas la première fois qu’il connaît tel succès sur un grand tour. Depuis un peu plus d’un an, l’Australien s’impose en effet comme l’un des meilleurs sprinteurs-puncheurs.

L’éclosion en Espagne

Michael Matthews, c’est l’histoire d’un jeune Aussie arrivé en Europe à vingt ans seulement avec un statut de véritable crack. Mais l’exil fut d’abord difficile, et il fallu attendre un peu avant de voir ce garçon au palmarès long comme le bras chez les jeunes décrocher ses premiers bouquets chez les professionnels. Et finalement, le déclic eut lieu lors de son transfert chez Orica-GreenEdge, où il retrouve une structure australienne avec de jeunes coureurs qu’il avait pu connaître quelques années auparavant. Un environnement idéal pour commencer à briller. Et ça n’a pas loupé. Dès son premier grand tour sous les ordres de Shayne Bannan, l’ancien champion du monde espoirs fut à la fête. En effet, sur la Vuelta 2013, à la fin d’une saison qui l’avait déjà vue se montrer à son avantage, le natif de Canberra est allé décrocher deux succès, au Lago de Sanabria puis à Madrid. Deux victoires qui suffisent à illustrer les qualités de l’intéressé : sprinteur de talent indéniable, il sait aussi passer les bosses, mieux que beaucoup de sprinteurs, et même aussi bien que bon nombre de puncheurs. Prometteur, se dit-on alors.

La confirmation en Italie

Huit mois après une Vuelta pleine de succès, Matthews découvre un autre grand tour : le Giro. Cette fois, place aux conditions météos parfois difficiles, à des tifosi encore plus fous sur le bord des routes, et surtout, à un parcours encore plus coriace. Résultat ? L’Australien subit un peu la course, et dit stop au bout de dix jours de course. Cependant, entre temps, il a décroché deux succès : le premier collectif, sur le chrono par équipes inaugural, le second à Montecassino, au terme d’une étape sacrément vallonnée. Devant les puncheurs voire les grimpeurs, Matthews impose sa force et prouve qu’il n’est pas qu’un second-couteau. Mais il montre surtout, une nouvelle fois, qu’il est à l’aise lorsque le parcours est accidenté, vallonné et presque montagneux. Car en effet, à Montecassino, l’Australien s’impose au sommet d’une bosse longue de sept kilomètres. Il ne fait aucun doute que Matthews est l’un des seuls – si ce n’est le seul – capable de garder la roue des grimpeurs dans une telle difficulté. Ajoutons à cela le port du maillot rose pendant six jours, et ça donne un demi-Giro parfaitement réussi.

Le retour sur les terres ibériques

Revoir Matthews sur la Vuelta pour sa deuxième participation n’est pas vraiment un retour aux sources pour lui qui vient de bien plus loin. Cependant, c’est bien un retour là on l’a vu véritablement devenir celui qu’il est aujourd’hui. Car quoi qu’on en dise, titre de champion du monde espoirs ou pas, on attendait de lui qu’il confirme chez les pros, ce que tant de prodiges annoncés n’ont pas réussi à faire. Et vraisemblablement, le sprinteur de l’équipe Orica aime les routes ibériques, car après seulement trois étapes, voilà qu’il a déjà levé les bras. Sur une étape très difficile, encore, où les purs sprinteurs ont été éliminés. C’est en effet, c’est devant Daniel Martin, puncheur par excellence, qu’il s’est imposé. Parce que Matthews, de plus en plus, s’affirme comme le meilleur puncheur des sprinteurs, à défaut d’être une référence sur une arrivée massive toute plate. Et c’est peut-être dans ce secteur que l’Australien a le plus de chances d’engranger les victoires. Il lui a fallu un peu de temps pour trouver sa voie et se spécialiser, mais désormais, il fait presque figure d’épouvantail et d’homme à suivre de – très – près pour la suite de cette Vuelta.

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