Julian Alaphilippe semble programmé pour dominer le cyclisme hexagonale voire mondial dans les prochaines années. Son profil de puncheur-sprinteur, désormais complété par des qualités de grimpeur, en fait un sérieux candidat au maillot tricolore, ce dimanche à Vesoul.

Un nouveau statut à défendre

Si jusqu’à présent le Français de 24 ans a pu bénéficier de sa jeunesse et de sa position d’outsider, il n’est désormais plus possible de le voir autrement qu’un favori. Cinquième l’an passé sur un parcours pas assez difficile pour éliminer des coureurs tels que Steven Tronet ou Nacer Bouhanni, il va trouver des routes à sa convenance sur le circuit haut-saônois de treize kilomètres. Le début du parcours est très exigeant, ponctué des côtes des 4 sapins et de Neurey, aperçues jeudi sur le début du contre-la-montre. Avec leurs forts pourcentages, ces deux difficultés vont à coup sûr mettre à mal tout le peloton, et sur une distance de classique, la sélection par l’arrière devrait être impitoyable. C’est forcément un costaud qui s’imposera sur les coups de 15 heures et Alaphilippe en fait partie. On peut comparer la journée annoncée ce 26 juin à un Liège-Bastogne-Liège franco-français. Pas besoin d’en dire plus pour comprendre qu’il sera évidemment surveillé de près.

Il arrive sur l’épreuve avec 34 jours de compétition, soit six de moins que Thibaut Pinot. Autre candidat au maillot tricolore, Tony Gallopin en a lui trois de plus. Une petite différence qui pourrait bien avoir des conséquences importantes en fin de course, d’autant plus que le Saint-Amandois de naissance est très à l’aise dès que la course dépasse les deux cents kilomètres, comme l’a montré son aisance sur les ardennaises ces deux derniers printemps. Il va découvrir le Tour de France dans deux semaines et se parer de bleu-blanc-rouge serait pour lui un immense bonheur. En pleine forme après un Dauphiné plus que réussi, il n’y a dans le clan tricolore que Romain Bardet qui a vécu sa semaine alpestre au même niveau. La question serait presque de savoir qui peut battre le Montluçonnais. Parce qu’en cas d’arrivée groupée, il y a peu de chances pour qu’il reste un coureur plus rapide que lui. Et le lâcher dans les courtes bosses du parcours, presque faites pour lui, semble très hypothétique. Seule la force collective des formations françaises pourrait lui nuire.

Une équipe en sous-effectif

Sa principale faiblesse résidera en effet au niveau de son équipe. Non pas que les Etixx-Quick Step ne soient pas à la hauteur d’un tel événement. Il s’agit d’un problème quantitatif plutôt que qualitatif. Contrairement à Pinot ou Bardet qui pourront compter sur une vingtaine d’équipiers chacun, le dauphin de Valverde sur la Flèche Wallonne n’aura lui que Maxime Bouet comme partenaire. Il faudra alors gérer la journée au mieux, s’économiser un maximum et surtout ne pas perdre la roue de ses principaux concurrents. Il avait parfaitement su maîtriser ces éléments l’an passé, terminant dans le groupe de tête avec tous les favoris alors qu’il était seul dès le kilomètre zéro. Mais la donne pourrait changer si par exemple un groupe part sans lui, avec la majeure partie des équipes représentées, et que tout le monde s’enterre derrière. Pour ces France, la stratégie aura donc un rôle crucial. Peut-être aussi importante que la forme, un point sur lequel Alaphilippe est indiscutablement le favori.

NOS FAVORIS

**** Julian Alaphilippe, Thibaut Pinot
*** Romain Bardet, Warren Barguil, Tony Gallopin
** Sylvain Chavanel, Thomas Voeckler, Steven Tronet, Arthur Vichot
* Anthony Roux, Alexis Vuillermoz, Pierre Roland, Pierre Latour

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