La première épreuve World Tour de l’année se déroule comme chaque année en Australie, là où le soleil tape si fort que la première étape a un temps été en péril. Si tous les cadors présents ne seront pas forcément en grande forme, les locaux et quelques habitués ne manqueront pas de faire le spectacle, comme à leur habitude. Petit tour d’horizon.

– Les Favoris

***** Simon Gerrans : Le Tour Down Under représente beaucoup pour l’Australien. Il a découvert l’épreuve en 2001 et n’a depuis manqué que deux éditions. Le tout récent champion d’Australie aura donc à cœur de rééditer sa performance de 2012, année durant laquelle il avait déjà cumulé en tout début de saison un sacre national et une victoire sur « son » épreuve. Contrairement à une grande majorité du peloton, Gerrans est déjà relativement en forme et a fait du Tour Down Under un véritable objectif de sa saison. La décisive montée de Willunga Hill est son jardin, et les concurrents devront s’accrocher pour ne serait-ce que le faire douter.

**** Cadel Evans : Deuxième du championnat d’Australie il y a une semaine, le leader de l’équipe BMC vient rarement chez lui en début de saison. Mais en 2014, l’homme de 36 ans a décidé de revenir aux sources, peut-être parce qu’il sent la fin de carrière approcher, et qu’il souhaite dire au revoir à son public. Alors, sera-t-il capable de faire face à un Gerrans véritablement au top depuis deux ans, alors que lui semble régresser ? Les supporters y croient, car Evans, même âgé, restera l’idole d’un pays par ce Tour de France qu’il a ramené en 2011. Et sur la montée de Willunga Hill, le duel est plus qu’attendu !

**** Richie Porte : Le tiercé gagnant du dernier championnat d’Australie sera bien réuni sur le Tour Down Under. Moins bon puncheur que Gerrans et Evans, Porte part peut-être avec un léger handicap. Mais c’est une certitude, il sera là quand ça monte ! D’autant que cette année, le temps où Greipel pouvait remporter le classement général est bien enfoui et il est temps de faire place à des garçons qui savent grimper. Dans ce domaine, l’habituel lieutenant de Chris Froome sera clairement le plus fort, et il pourra compter sur une équipe très solide. Reste à placer la banderille qui fera la différence.

– Les Outsiders

*** Simon Clarke : Evidemment, sur le papier, le meilleur grimpeur du Tour d’Espagne 2012 sera au service de Simon Gerrans. Mais ces deux dernières saisons, le garçon a prouvé qu’il était capable de prendre ses responsabilités et de mener haut l’équipe Orica lorsque les grands leaders sont absents. Alors en cas de problème pour Gerrans, Clarke pourrait prendre les reines de la formation aussie et ainsi démontrer à ceux qui en doutaient encore qu’il a les qualités requises pour être plus qu’un simple gregario de luxe ou un leader de substitution.

*** Enrico Gasparroto : Un peu moins bon grimpeur que les autres, l’Italien vainqueur de l’Amstel Gold Race et troisième de Liège-Bastogne-Liège en 2012 demeure un puncheur redoutable et surtout opportuniste. Aussi bien capable de prendre des bonifications sur les premières étapes que de tenir sur la difficile montée de Willunga, il faudra le surveiller pour ne pas courir après les secondes de retard lors des derniers jours de courses. Stratégiquement bien au point, le leader de l’équipe Astana ne vient pas en touriste.

*** Jan Bakelants : A 27 ans, il avait été l’une des révélations du dernier Tour de France. En quelques mois, il a pris une nouvelle dimension, et a quitté Radioshack pour Omega-Pharma Quick-Step. L’équipe de Patrick Lefevere lui fait déjà confiance et lui a donné les clés de l’équipe pour cette reprise. Polyvalent au possible, il est capable de créer la surprise en devançant les favoris attendus. Même si désormais, ils seront plus nombreux à garder un œil sur lui…

** Frank Schleck : Le Luxembourgeois revient à la compétition après plus d’un an et demi d’absence, et on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Mais il affirme un peu partout que durant cette période, il s’est entraîné plus que jamais et il est possible qu’on retrouve un Schleck bien plus en forme que les autres sur les routes australiennes. S’il n’a rien perdu de ses qualités de grimpeur, il est donc tout à fait capable de faire la différence sur l’étape reine pour s’envoler vers une victoire qui lui redonnerai confiance en vue des grandes échéances.

– A ne pas sous-estimer

** Rohan Dennis : On aurait aimé faire de lui un outsider plus crédible, mais sa chute sur le contre-la-montre du championnat d’Australie l’a clairement diminué. Malgré tout, ses qualités ne sont plus à prouver depuis la saison dernière et Jonathan Vaughters lui a confié le leadership pour son Tour national. Alors à 23 ans, celui qui semble aussi bon puncheur que grimpeur pourrait créer la surprise et venir disputer la victoire aux cadors australiens.

* José Joaquin Rojas : Le temps où André Greipel décrochait le classement général est clairement révolu compte tenu des différentes étapes escarpées au programme. Mais l’Espagnol passe très bien les bosses et pourrait en tirer profit dans des sprints en comité réduit. S’il fait le plein de bonifications, il pourrait alors limiter la casse sur l’étape de Willunga et s’adjuger le classement général final.

* Diego Ulissi : Le jeune italien grimpe très bien et pourrait franchir un cap en 2014. Cependant, le Tour Down Under est loin d’être l’un de ses objectifs et on l’imagine mal arriver en grande forme sur l’épreuve australienne. Il sera sans doute placé, mais pour viser la victoire finale, il lui faudrait clairement des circonstances favorables.

* Robert Gesink : Méconnaissable depuis plusieurs mois, le grimpeur néerlandais a besoin de se relancer. Il y a un an, c’est son compatriote et coéquipier de l’époque, Tom-Jelte Slagter, qui montait sur la première marche du podium à Adelaïde. Il aura sûrement dans un coin de sa tête l’idée de réaliser pareille performance. Reste à voir s’il en a les capacités…

Mentions : Maxime Bouet, Matej Mohoric, Jack Bobridge, Julian Alaphilippe, Jussi Veikkanen, Lieuwe Westra, Geraint Thomas, Jens Voigt, Ben Hermans.

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