Après avoir remporté son troisième Tour de France, Chris Froome se présente sur la Vuelta dans la peau d’un intouchable. Mais l’épreuve espagnole, pour le moment, semble se refuser au Britannique qui va tenter de briser le signe indien et de remporter deux grands tours la même année, une performance plus réalisée depuis Alberto Contador en 2008.


Jamais Chris Froome n’est complètement passé au travers d’une Vuelta. C’est d’abord sur cette épreuve qu’il s’est révélé aux yeux du grand public, en terminant second de l’édition 2011. Initialement lieutenant de Bradley Wiggins, il avait ensuite repris le leadership de l’équipe Sky, et sa victoire au sommet du Peña Cabarga avait marqué les esprits. Revenu une année plus tard avec un rôle de leader et une pancarte de favori, il n’avait pas réussi à rivaliser avec le trio hispanique Contador, Rodriguez et Valverde à l’approche de la deuxième semaine. Il terminera malgré tout au pied du podium. Deux années plus tard, après un abandon sur le Tour, il fait de l’épreuve espagnole un objectif par défaut et n’est battu que par Alberto Contador. Jamais le Kenyan blanc n’a donc terminé au-delà de la quatrième place, et son abandon de l’an dernier apparaît comme le seul accro de son expérience avec le Tour d’Espagne. Il ne manque plus qu’à connaître la plus haute marche du podium.


Le souci du triple vainqueur du Tour reste qu’il a du mal à conclure sur les routes ibériques. Très souvent placé, il a échoué à moins de 15 secondes de Cobo en 2011 et à un peu plus d’une minute de Contador en 2014. Il peine également à remporter des victoires d’étapes. Alors qu’il a déjà décroché sept succès sur la Grande Boucle, il n’a levé les bras qu’à une reprise sur la Vuelta. Plus inquiétant, il n’a porté le maillot de leader qu’une seule journée, en 2011, avant que Bradley Wiggins ne lui reprenne lors de l’étape suivante. Même s’il est souvent passé tout proche de remporter une seconde étape, notamment l’an dernier, il est beaucoup moins souverain sur le Tour d’Espagne qu’en juillet, en France, où il écrase la concurrence. Mais c’est aussi ce qui peut lui permettre d’être un peu moins surveillé et d’avoir un peu plus de libertés, sachant qu’il n’aura pas autour de lui une armada aussi puissante que sur le Tour.


Depuis sa première victoire en 2013 sur le Tour, le leader de l’équipe Sky est devenu presque imbattable. Le seul grand tour qui l’a vu trébucher reste la Vuelta 2014, où Contador l’avait dominé. Sinon, il a toujours été le patron, même face à Quintana et Contador. Le Colombien a souvent réussi à lui prendre du temps en fin d’épreuve, mais a toujours semblé trop court pour pouvoir l’inquiéter. Et le constat est encore plus cuisant pour le Pistolero. Depuis la magnifique victoire de Froome au sommet du Mont Ventoux en 2013, Contador n’a jamais pu mettre à mal le Britannique. Pour les deux principaux adversaires du natif de Nairobi, les chiffres n’ont donc rien de rassurant. Depuis trois ans maintenant, ils ont le plus grand mal à faire douter Froomey, qui arrivera avec un ascendant psychologique considérable au départ de la Vuelta.

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.