2016 pourrait être la dernière saison de Tom Boonen chez les professionnels. Le mystère d’une prolongation pourrait durer plusieurs mois, mais quoi qu’il en soit on se demande comment va se terminer la carrière de l’un des plus grands coureurs belges de l’histoire… Ses détracteurs misent certainement sur une saison blanche, sur une sortie par la petite porte. Mais il y a aussi – voire surtout – ces doux rêveurs, ces Flandriens dans l’âme qui espèrent que leur idole aura la fin qu’il mérite, avec un dernier exploit, une ultime grande victoire. Histoire de partir la tête haute, avec le sentiment du devoir accompli.

Un dernier Roubaix pour la route ?

Nombreux seront dès lors les observateurs attentifs aux moindres petites apparitions de Tommeke devant la caméra dans les moments décisifs. Mais comme toujours, son style râblé qui lui permet de se faufiler partout tout en se protégeant du vent le rendra quasiment invisible avant le moment fatidique. Les mauvaises langues ne l’épargneront pas de déductions aussi hâtives que peu judicieuses, du « On ne voit pas Boonen, c’est mauvais signe » au « Boonen n’a pas de bonnes jambes aujourd’hui. » Mais le pur Flandrien, le véritable fan de Boonen ou même connaisseurs avisés savent que dans son dernier Tour des Flandres, Tornado Tom surgira encore en tête au pied du Taaienberg pour se tester. Et c’est là que de nombreux cœurs s’emballeront : « C’était la dernière fois… »

Alors certes, Boonen ne paraît plus capable de gagner un Tour des Flandres, mais l’espoir de le voir lever une cinquième et dernière fois les bras sur le Vélodrome de Roubaix brûle encore au fond de l’âme des amateurs de pavés. Et il brûle sans aucun doute au fond du cœur du coureur d’Etixx. Son tempérament de vainqueur et son panache ne laissent ainsi aucun doute sur le fait que, même si la victoire ne lui sourit pas une dernière fois sur l’une de ses courses fétiches, il fera tout pour partir avec les honneurs.

Imaginez, le temps d’un songe, Boonen arrivant seul sur le Vélodrome, au terme d’une échappée solitaire de plus de 30 kilomètres. La cloche retentit, plus qu’un tour, un dernier tour de piste symbolique. Le temps de repenser à une carrière d’exception et d’atténuer certaines déceptions, Tommeke franchit la ligne d’arrivée, les bras levés au ciel comme un signe d’éternité. Quelques minutes plus tard, il soulève le célèbre pavé et laisse couler, à l’instar de nombreux amateurs de vélos, quelques larmes, mélange de bonheur et de tristesse. La boucle est bouclée et le plus illustre des flahutes peut partir en paix, laissant de nombreux fans de cyclisme perdus entre jouissance absolue et détresse infinie. Dans quelques mois, il leur faudra trouver une nouvelle idole, dans un style différent car ils le savent : il n’existe qu’un seul Tom Boonen.

Jérôme Jordens

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