Ce mercredi sur le Tour d’Espagne, quelques coureurs ont encore été victimes d’une cassure. Parmi eux, Thibaut Pinot, Domenico Pozzovivo, Tanel Kangert et Daniel Moreno, pour ne citer que les coureurs présents dans le top 10. Une perte de temps stupide, qui est un peu trop régulière chez certains…

A force, ça fait beaucoup

Les 91 secondes perdues sur cette étape de transition ne chambouleront pas le général final. Mais pour Pozzovivo, ça lui a par exemple coûté une place. Lui qui avait pour but de préserver sa cinquième position dans la dernière semaine de course, pointe désormais à presque 1’30’’ de Nicolas Roche, et ne devrait pas pouvoir repasser devant l’Irlandais. Pour les autres, les conséquences sont moins importantes puisqu’ils se suivaient à peu près au classement. Les seuls gagnants du jour sont Samuel Sanchez et Leopold Konig, et ils ne font pour l’instant qu’un rapproché. Mais à force, cassure après cassure, le débours s’accumule. Et en comparaison avec un Vincenzo Nibali – entre autres – jamais pris en défaut à ce niveau là, la différence se fait sentir. Alors, une faute professionnelle, d’être pris dans une bordure ?

Sans doute un peu. Car courir à l’avant, quand on est un leader, fait partie intégrante du métier de cycliste. Quand on s’appelle Pozzovivo ou Pinot et que l’on vise un top 5 de grand tour, on ne peut se permettre de traîner à l’arrière. Et pourtant, ces coureurs connaissent leur fâcheuse tendance à se laisser aller. Ce qui ne les empêche pas d’accumuler les erreurs du même type. Gringalets, ils n’ont en général pas très envie de frotter. Par peur ou simplement par envie de rester tranquille. En général, c’est sans conséquences. Mais on voit aujourd’hui la différence entre les vrais cadors – Nibali, Horner, Valverde, Rodriguez ou Sanchez – et les autres, plus jeunes, plus inexpérimentés, ou pas vraiment habitués à jouer ces places si importantes. Enfin, l’excuse ne vaut pas pour tous…

Deux d’entre eux sont inexcusables

Moreno, d’accord. Katusha protège déjà Rodriguez et le Madrilène doit se débrouiller seul. Kangert, on passer aussi l’éponge pour cette fois, lui qui est si peu habitué à jouer le top 10 d’une épreuve aussi réputée que la Vuelta. Mais les deux autres alors ? Domenico Pozzovivo connaît sa faiblesse, mais aussi ses capacités actuelles. Son ambition de top 5 paraissait légitime, et s’est envolée en une journée malgré tout annoncée tranquille. Pourtant, l’expérience, du haut de ses 31 ans et de ses sept Tours d’Italie, est de son côté ! Tout comme Pinot, qui malgré son jeune âge, n’est pas un novice des grandes épreuves de trois semaines. D’ailleurs, le concernant, on ne cesse de lui rabâcher que se replacer est important. Visiblement, en vain… L’Italien comme le Franc-Comtois ne frottent jamais…

Et aujourd’hui, ça leur coûte 1’30’’. Mais une autre fois, ce pourrait être le double, voire encore plus. Quand on sait à quoi se joue un grand tour… Pour deux hommes qui aspirent chacun à viser plus haut dès l’année prochaine, ce genre d’erreurs doit très rapidement être laissé sur le bord de la route. Avec une équipe à disposition et des coureurs spécialistes pour prendre le vent, Pozzo et Pinot doivent se faire violence. Au moins pour le respect de leurs équipiers, qui travaillent trois semaines pour un leader finalement bêtement pris dans une cassure. Alors parfois, on peut trouver des excuses. Mais quand cela devient trop régulier, inutile de chercher. Ils ne sont pas les seuls à préférer rester au chaud, sans dépenser d’énergie, et surtout sans avoir à surmonter cette peur. Mais eux ont un rôle important à jouer sur les grands tours. Et il serait dommage de continuer le gaspillage du temps durement acquis en montagne…

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