On attendait d’eux qu’ils rythment la saison. Qu’au printemps ou à l’été, ils soient des acteurs majeurs des courses qu’ils disputaient. Finalement, sans toujours passer complètement à côté, ils ont échoué. Et pour certains, les chances de se rattraper risquent de se faire rares.

Alberto Contador / Tinkoff

A l’hiver dernier, beaucoup pensaient que le Pistolero se préparait à disputer sa dernière saison chez les pros. Le Tour de France devait alors lui permettre de partir en beauté. Ce fut presque tout le contraire. En étant contraint à l’abandon avant même le début des choses sérieuses, Contador est parti avec un goût d’inachevé. Et le devoir, finalement, de revenir dès l’an prochain pour effacer la déception. Surtout que contrairement à ce qui a pu être le cas dans le passé, la Vuelta n’a pas sauvé la saison de l’Espagnol. Une année sans victoire sur trois semaines, ce qu’il n’avait connu qu’une seule fois depuis 2006, ne peut dès lors être considérée autrement que comme décevante.

Fabio Aru / Astana

On attendait de l’Italien qu’il prenne la relève de Vincenzo Nibali sur le Tour de France. Le Squale devait même se mettre à la planche pour lui sur la grande messe de juillet. Mais finalement, les efforts ont été vains. Aru s’est donné les moyens de remonter petit à petit, jusqu’à pointer à la sixième place du général à deux jours de l’arrivée à Paris. Mais il a craqué une dernière fois dans l’avant-dernière étape, vers Morzine. Résultat, il a été éjecté des dix premiers (13e). Une énorme désillusion pour celui qui avait décroché moins d’un au auparavant sa première victoire finale sur un grand tour, lors de la Vuelta. Certains l’annonçaient comme le trouble-fête dans la lutte entre Froome et Quintana. Mais le Sarde a découvert l’ampleur de la Grande Boucle, et compris qu’il ne la dompterait pas de si tôt.

Alexander Kristoff / Katusha

Après deux saisons prolifiques, le Norvégien a marqué le pas. Sur ces Monuments qui lui correspondent tant, à savoir Milan-Sanremo et le Tour des Flandres, il n’a pas pu aller chercher autre chose que des accessits – 6e et 4e. Sur Paris-Roubaix, il n’a pas franchi ce cap qui pourrait lui permettre de jouer la gagne. Et dans les sprints importants, le garçon s’est fait discret. Pas un seul bouquet sur le Tour de France – comme l’an dernier – et septième des Mondiaux à Doha : Kristoff a traversé la saison placé mais très rarement gagnant. Aucune victoire en World Tour cette saison, voilà son bilan. Il n’avait plus connu ça depuis 2012 et son arrivée chez Katusha. Un autre temps.

Simon Gerrans / Orica-GreenEdge

Placer l’Australien parmi les déceptions de la saison relève d’une extrême sévérité. A 36 ans, le garçon a vu son année plombée par les pépins physiques. Contraint à l’abandon au Pays-Basque, quelques jours seulement avant les ardennaises, malade au Tour de Romandie puis victime d’une grosse chute sur la Grande Boucle en juillet, il a joué de malchance – comme si souvent dans sa carrière. Résultat, c’est pour les observateurs que la déception fut grande. Au top, Simon Gerrans est capable de tout, en témoignent ses victoires sur Milan-Sanremo et Liège-Bastogne-Liège ces dernières années. Le voir mis de côté de cette façon laisse donc forcément un goût amer. Surtout quand les années passent et que sa fin de carrière approche.

Marcel Kittel / Etixx Quick-Step

Son arrivée au sein de l’armada Etixx, en lieu et place de Mark Cavendish, devait lui permettre d’asseoir un peu plus sa domination sur le sprint mondial. Il n’en a rien été. Certes, il a sauvé les meubles avec deux bouquets sur le Giro et un sur le Tour de France. Mais l’Allemand est loin d’avoir réalisé sa meilleure saison. Un temps embêté par un virus, il a failli faire une croix sur la Grande Boucle. Finalement au rendez-vous et entouré comme personne, il a pu se rendre compte que Cavendish, notamment, était encore le roi. Habitué à porter le maillot jaune, Kittel a dû se résoudre à voir le Britannique lui voler la vedette. Puis aux Mondiaux, où il aurait pu donner une autre saveur à sa saison, il est passé à côté sa course – comme toute l’équipe allemande. Le temps de la remise en question est peut-être arrivé.

Pierre Rolland / Cannondale-Drapac

L’hiver dernier, son manager Jonathan Vaughters se plaisait à dire que Rolland avait une énorme marge de progression et qu’il avait été sous-exploité en France. On avait donc tous envie de voir ça, et autant dire qu’on attend encore. Sa dixième place sur le Dauphiné reste le meilleur résultat du tricolore en 2016. Le Tour a été pour lui un long chemin de croix, où il a rapidement fait le deuil de ses ambitions au général pour courir – en vain – après une victoire d’étape. Entreprenant – et parfois malchanceux -, son exil américain n’a pour l’instant pas grand chose du rêve que l’on présentait. Sa Vuelta a été encore plus compliquée à gérer que son mois de juillet. Preuve que le confort des équipes françaises ne lui convenait pas si mal.

Niki Terpstra / Etixx Quick-Step

Dans une formation qui doit penser à l’après-Boonen, il avait su se muer en parfait leader de substitution il y a de ça deux ans, en 2014. Vainqueur de Paris-Roubaix, il avait démontré sa capacité à prendre en main l’armada de Patrick Lefevere. Mais depuis, le Néerlandais stagne. Au-delà de sa victoire au Samyn, son meilleur résultat du printemps reste sa dixième place sur le Ronde. C’est pourtant sur ces pavés de Belgique et du Nord de la France qu’on l’attend. Son succès sur l’Eneco Tour est alors bien loin d’être assez important pour faire oublier son trou d’air lors des flandriennes.

Joaquim Rodriguez / Katusha

Même lorsqu’il rate sa saison, Purito est présent. Huitième de la Flèche, septième du Tour de France, cinquième des Jeux Olympiques, quatrième de la Clasica San Sebastian, il n’a pas traversé 2016 comme un fantôme. Mais pour le Catalan, impossible de se satisfaire de ces quelques places d’honneur. Une campagne de classiques ardennaises sans un seul podium, ça ne lui était arrivé qu’une seule fois depuis 2009. Depuis cette date, il avait aussi pris l’habitude de terminer au moins une épreuve de trois semaines dans les quatre premiers du général. Rodriguez, pas aidé par le poids de ses 37 ans, rentre petit à petit dans le rang.

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