Coincé entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, le Tour du Pays Basque conserve un prestige incontestable qui fascine autant les puncheurs que les spécialistes des courses par étapes. Terre de préparation et répétition générale avant les classiques ardennaises, il clôt également la première partie de saison des coureurs envisageant de briller sur le Tour de France, qui coupent suite à cette course pour recharger les batteries en vue des échéances futures. Ici, le tenant du titre n’est autre que le virevoltant Nairo Quintana, probablement 2e meilleur grimpeur de la planète. Malheureusement absent, comme Rodriguez qui s’économise en vue du Giro, il laissera la responsabilité du leadership de la Movistar à son traditionnel leader, Alejandro Valverde. Le Murcian, avec Contador, Evans et les autres, aura malgré tout fort à faire pour s’imposer.

– Les Favoris 

**** Alejandro Valverde : L’insatiable murcian a plus que jamais retrouvé la fougue de ses débuts, lorsque invincible, il accumulait les succès sur les courses de début de saison du calendrier espagnol. Mais comme une exception qui confirme la règle, le Tour du Pays Basque ne s’est jamais offert à lui, probablement parce qu’il s’en servait essentiellement comme d’un tremplin pour dominer les ardennaises. Aujourd’hui mûr et accompli sur ce type de tracés, Valverde a l’occasion de marquer le coup dans son face à face avec un Contador en démonstration sur Tirreno-Adriatico. 

**** Alberto Contador : Lors de la Course des Deux Mers, l’ancien vainqueur du Tour a retrouvé son lustre d’antan quand bien même on ne l’attendait plus à un tel niveau. Si facile en montagne, le Pistolero s’est rassuré pendant que son rival Froome inquiétait de part son état de santé. En forme trop tôt, l’Espagnol ? Pas improbable, d’autant se montrer supérieur en mars n’est que rarement bon signe lorsqu’on ambitionne de gagner en juillet. Le Tour du Pays Basque sera donc un nouveau test pour évaluer le degré de véracité du retour de Contador. 

*** Carlos Betancur : Vainqueur de Paris-Nice, le Colombien a fait preuve d’une incroyable maîtrise pour un jeune coureur de 24 ans. Certes la concurrence était faible, surtout lorsque son seul adversaire crédible, le maillot jaune Geraint Thomas, dut abandonner suite à une chute terrible. L’Anglais laissait ainsi le champ libre au leader d’AG2R, qui n’avait plus qu’à gérer un timide Rui Costa sur un parcours proposant peu d’occasions concrètes. Au Pays-Basque, il devra confirmer à un tout autre niveau de compétition sa forme du moment.

– Les Outsiders

*** Rui Costa : En grande condition, le champion du monde est aligné aux cotés de Cunego et Serpa, des équipiers d’envergure mais malgré tout inférieurs à Horner, qui aurait pu apporter davantage. Bon mais pas suffisamment tranchant pour faire plier Betancur sur Paris-Nice, le Portugais doit surpasser sa « fonction » pesante de porteur du maillot irisé et débloquer son compteur de victoires, au moins par une étape. Le chrono, qui lui sied à merveille, pourrait le lui permettre.

** Mikel Nieve : Les pépins touchant les leaders convalescents de l’équipe Sky font au moins le bonheur de Mikel Nieve. Régional de l’épreuve cette semaine, l’ancien d’Euskaltel en a déjà profité pour prendre la 10e place de Tirreno-Adriatico. 10e, c’est la place fétiche de Nieve sur les grandes courses par étapes. Extrêmement régulier, il est temps pour lui de franchir un nouveau cap à la tête d’une équipe aussi puissante. 

** Cadel Evans : Il avait commencé la saison tambours battants en Australie, mais les choses se sont compliquées par la suite pour le vétéran de la BMC. Passé au travers de la majorité de ses courses en Europe, aucun doute n’est présent quant à sa capacité à rebondir une nouvelle fois. Le Pays-Basque est une bonne occasion de revenir dans la course avec son tracé mêlant cotes difficiles et chrono vallonné. Van Garderen et Atapuma sont deux autres options viables. 

** Frank Schleck : Une esquisse de succès sur le Critérium International et voilà l’aîné de la fratrie de retour dans la danse. Côtoyant fréquemment le top 10 de cette Vuelta al Pais Vasco lors de ses meilleures années, il trouvera un terrain idéal pour confirmer sa renaissance au plus haut niveau.

– A ne pas sous-estimer

** Michal Kwiatkowski : Sans doute vu trop beau après son combo Algarve – Strade Bianche, le Polonais nous a rappelé grâce à sa débâcle sur l’étape reine de Tirreno qu’il n’était encore qu’un jeune coureur en phase d’apprentissage, pas encore un cador imperméable aux défaillances et indécrochable en montagne. Or ce Tour du Pays-Basque est plutôt difficile, du moins suffisamment pour limiter les ambitions de Kwiatkowski au général. 

* Bauke Mollema  : Très en vue tout au long de la saison 2013, le Néerlandais l’est actuellement beaucoup moins. S’il se préservait pour son rendez-vous phare, l’Amstel Gold Race, c’est le moment de sortir du bois. 

* Simon Spilak  : Sur Paris-Nice, Spilak a fait du Spilak. Placé, sans accroc, toujours dans le bon coup mais jamais en position de jouer vraiment le premier rôle. Quatrième de l’épreuve basque en 2013, il y a fort à parier qu’il reproduira ce type de performance, car c’est en avril que le Slovène possède ses meilleures jambes de la saison. 

* Luis Leon Sanchez : Exilé chez Caja Rural, l’excellent baroudeur ne possédera que peu d’autres occasions de se montrer au niveau World Tour. Sa palette d’objectifs resserrée, il sera un concurrent à ne pas négliger. 

Mentions : Michel Albasini, Thibaut Pinot, Tom SlagterJurgen Van Den Broeck, Moreno Moser, Waren Barguil, Cyril Gautier, Ryder Hesjedal, Maxim Iglinsky et Robert Kiserlovski. 

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