Après le parcours de Paris-Nice annoncé il y a quelques semaines, on attendait avec impatience celui du Dauphiné. Avec un peu d’appréhension compte tenu de ce qu’ASO nous a réservé pour la course au soleil. Heureusement, du côté des Alpes, il y aura un chrono, et des montagnes. Pas les plus réputées, mais pas non plus les plus faciles : comme sur la Grande Boucle, en somme.

Pas de révolution, mais des nouveautés

En plus du chrono inaugural de 10 kilomètres légèrement vallonné (avec la Montée de l’Observance, longue de 800 mètres, au milieu), ce Dauphiné 2014 fera la part belle aux ascensions inédites ou du moins rarement empruntées. Dès le deuxième jour, les coureurs batailleront jusqu’au col du Béal. Une difficulté auvergnate et non alpestre, située non loin du mythique Puy de Dôme aujourd’hui délaissé par les courses cyclistes à cause de la logistique. Qu’importe, le Béal est classé hors-catégorie, et ne sera pas une partie de plaisir pour les leaders : 13,6 km à 6,6 % de moyenne, de quoi déjà faire le tri dans le classement général. Avec l’enchaînement des petites difficultés précédents l’ascension finale (Côte de Brard, Col de la Croix de l’Homme et Col des Pradeaux), cette étape sera déjà décisive !

La suite, ce sera deux journées plus faciles où baroudeurs et sprinteurs se joueront la victoire, au Teil puis à Gap. Pas forcément tout plat, mais encore une fois, bien loin de l’étape du jeudi, avec là encore une accumulation de difficultés (6 répertoriées, 3 en deuxième catégorie, 3 en troisième). En effet, entre Sisteron et La Mure, le peloton ne sera pas à l’abri d’une belle bagarre. Si les pentes risquent d’être trop légères pour que les protagonistes du classement général jouent leur vatout, et la dernière montée un peu loin de l’arrivée (16 kilomètres), l’enchaînement des bosses pourrait jouer un rôle prépondérant et permettre aux opportunistes de rafler la mise. Mais pour la victoire finale, tout devrait vraisemblablement se jouer les deux derniers jours, après une dernière étape de transition où les sprinteurs peuvent espérer décrocher un bouquet à Poisy.

Deux étapes pour un final alléchant

Entre Ville-la-Grand et Finhaut-Emosson aura lieu le samedi la seconde étape déterminante. La journée démarrera crescendo avec la Côte des Gets et le Pas de Morgins (2e catégorie). Mais entre ces deux montées sera intercalé le Col du Corbier (1ere catégorie), qui devrait permettre de faire une première sélection avant un final détonnant. A environ 35 kilomètres du but, le peloton entamera le Col de la Forclaz (HC, 12,6 km à 8,2 %), avant d’enchaîner sans répit si ce n’est une descente de 10 bornes avec l’ascension finale vers Finhaut-Emosson (encore une montée HC, 10,2 km à 8 % de moyenne). Une étape cruciale avant la dernière, elle aussi à ne pas négliger, au programme de laquelle on retrouvera le Col des Saisies, et surtout, dans les 15 derniers kilomètres, la Côte de Montagny et la montée finale vers Courchevel.

De quoi forcément sacrer un grimpeur. S’il n’y a pas dans ce parcours de cols très réputés, empruntés par le Tour de France dans ses habituels passages par les Alpes, les difficultés seront bien au rendez-vous. L’arrivée à Finhaut-Emosson, en Suisse, est inédite, mais tout aussi impressionnante et déjà redoutée. Avec trois arrivées au sommet et un chrono assez court (en plus d’être vallonné), ce Dauphiné se démarque de l’autre épreuve d’une semaine estampillé ASO : Paris-Nice. En fait, l’épreuve savoyarde aura rarement été aussi proche de sa réputation de mini-Tour de France. Comme sur la Grande Boucle, on aura en juin prochain (du 8 au 15) droit à de la nouveauté. Mais encore plus que d’habitude, on aura surtout une course pour grimpeurs, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

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