Un Italien contrôle positif, ce n’est presque plus surprenant. Malgré tout, depuis quelques années et en dépit des cas positifs ci et là, on espérait que la nouvelle génération soit plus propre. Les anciens démons mis de côté, les tifosi voulaient oublier les heures sombres des Savoldelli, di Luca et autres Basso. Mais Ulissi a tout cassé.
Le cyclisme italien toujours à terre
Sur le Giro 2013, il y avait eu les contrôles positifs presque grossiers de di Luca et Santambrogio, les deux électrons de l’équipe Vini Fantini. Mais le cas de Diego Ulissi est bien pire : lui n’a que 24 ans, et représentait l’avenir de cyclisme transalpin. A l’instar de l’affaire Ricco, c’est donc un sacré coup de massue à une nation qui cherche à se relever des scandales qui éclatent presque chaque année. La jeunesse ne serait donc pas si exemplaire que ça ? En tout cas, Ulissi, qui la représentait à merveille, prouve aujourd’hui que les erreurs des anciens n’ont pas forcément aidé les plus jeunes. Et c’est toute une génération qui va inéluctablement se retrouvée associée à un écart que l’on tentera évidemment de faire passer pour un cas isolé, et qui l’était peut-être. Mais comment savoir ? Comment éviter que l’amalgame ne soit fait ?
Et au milieu des ces affaires, comme une sorte de refrain inévitable, il y a le Giro. La course rose, théâtre d’exploits souvent soulignés, mais aussi trop régulièrement souillés par le dopage quelques mois plus tard. Pellizotti et di Luca en 2009, les Vini Fantini en 2013 et désormais Ulissi. Ce n’est pas forcément plus que sur les autres épreuves, avec Ricco ou Contador qui ont aussi fait grand bruit sur la Grande Boucle par leurs affaires respectives. Mais c’est comme si la portée était plus importante encore lorsque les scandales éclatent sur le sol transalpin. Le spectre des années noires du cyclismes semblent planer un peu plus de l’autre côté des Alpes. Pourtant, les institutions ne sont pas à blâmer, et on ne dira jamais assez que la dureté des parcours n’influent absolument pas sur le dopage. Mais là non plus, cela n’empêchera pas l’amalgame d’être fait à vitesse grand V. Difficile, alors, d’améliorer la situation au sein du cyclisme italien.
La Lampre en question
Au-delà du seul Ulissi et de la génération italienne en particulier, c’est surtout la formation Lampre qui se retrouve avec ce contrôle positif en bien mauvaise posture. En effet, le cas du Toscan nous rappelle inévitablement le passé sur certains points assez troubles de l’équipe aujourd’hui dirigée par le sulfureux Giuseppe Sarroni. L’Affaire Mantoue, impliquant depuis 2008 des coureurs emblématiques comme Cunego et Ballan, dont le dénouement n’est toujours pas acté, est une preuve des liens parfois « borderlines » que peut entretenir la Lampre. Sans oublier, ces dernières années, le recrutement de leaders qui ne laissent pas indifférents, parmi lesquels le repenti Scarponi ou l’énigmatique Horner. Alors s’ils n’étaient pas forcément légitimes, les soupçons au sujet de l’équipe Lampre le sont devenus avec l’affaire Ulissi. Et cela peut être aussi préjudiciable à la formation concernée qu’à l’ensemble du cyclisme…