Le parcours « soft » et le plateau dégagé de ce Paris-Nice en font une course prenable pour bon nombre de coureurs. Dans ces conditions, difficile de désigner un petit groupe de prétendants à la victoire finale, surtout après le prologue qui n’a permis d’éliminer aucun concurrent sérieux. La succession de Bradley Wiggins est plus que jamais ouverte !
– Les Favoris
***** Lieuwe Westra : Révélation de l’édition précédente qu’il avait bouclée en 2e position, le rouleur-puncheur néerlandais a assumé son nouveau statut en prenant la troisième place du prologue derrière Damien Gaudin et Sylvain Chavanel. Il se place donc en excellente position avant d’aborder les étapes en ligne. A voir si la Montagne de Lure, col assez exigeant, l’empêchera de remporter sa première grande course par étapes. Mais rappelons-nous qu’en 2009, elle n’avait été suffisante pour distancer définitivement Luis Léon Sanchez, un coureur au profil similaire à celui de Westra.
**** Robert Gesink : Sur le papier, il est le meilleur grimpeur parmi les engagés. Il est également le seul grand leader présent cette année. Une occasion en or pour ce coureur malchanceux d’enfin décrocher la belle victoire qu’il attend depuis si longtemps. Pour se défaire de ses adversaires, il devra prendre l’initiative assez tôt dans la montée de Lure, aidé de ses fidèles équipiers Kruijswijk et Keldermann. Pas simple quand on sait que les écarts se resserrent de plus en plus sur les courses de ce type et ne permettent plus aux grimpeurs de faire la différence autant que par le passé.
**** Tejay Van Garderen : Valeur sûre en ce qui concerne les courses d’une semaine, l’Américain a le profil adéquat pour faire mieux que l’an dernier, où il avait pris la 5e place. Ses performances de début de saison sur le Tour de San Luis dénotent d’un état de forme avancé dès l’entame de la saison, et nul doute qu’il cherche à marquer des points face à Cadel Evans dans l’optique du Tour de France. Ces quelques raisons nous assurent donc qu’il se donnera à 100% sur la course au soleil.
– Les Outsiders
*** Thomas Voeckler : Le meilleur coureur français n’en fini plus de progresser, à tel point qu’une victoire sur Paris-Nice ne serait plus surprenante. Triple vélo d’or français, multiple vainqueur d’étape sur le Tour de France et favori des classiques, Voeckler est aussi un homme de Paris-Nice. Son festival de 2011 à Belleville et sur la dernière étape niçoise est resté dans toutes les mémoires, il avait amorcé la Voeckler-mania. Désormais et après la victoire de Damien Gaudin sur le prologue, il va falloir assurer.
*** Sylvain Chavanel : Ne surtout pas l’oublier ! Redoutable sur la course azuréenne, Chavanel s’est déclaré confiant avant d’aborder l’épreuve. Souvent équipier chez Quick-Step, il obtiendra enfin une chance de jouer sa carte personnelle à fond. Un peu moins bon grimpeur que Voeckler, il devra trouver des solutions en puncheur pour prendre de l’avance avant la Montagne de Lure et le Col d’Eze. L’étape vallonnée de Saint-Vallier semblant propice à une attaque, c’est sans doute à ce moment que Chavanel tentera sa chance.
*** Rui Alberto Costa : Il fait partie de ces coureurs qui ont pris une nouvelle dimension en 2012, et même suffisamment pour le classer dans la catégorie des coureurs à surveiller. L’équipe qui l’entoure est solide sur tous les terrains, avec notamment Quintana, le prodige colombien qui découvre Paris-Nice et qui sera d’un précieux secours en montagne. Un équipier de luxe comme avait pu l’être Valverde lors du dernier Tour de Suisse, remporté par Costa grâce au soutien sans faille de sa formation.
– A ne pas sous-estimer
** Simon Spilak : Leader de la formation Katusha, Spilak est capable du meilleur comme du pire. Lors de l’édition précédente, c’était le meilleur du Slovène qui était ressorti, avec une excellente 4e place. L’heure de la confirmation est peut être venue pour ce coureur prometteur dont on attend toujours plus. La présence d’un mentor comme Menchov ne pourra que l’aider.
** Jonathan Tiernan-Locke : Pour ses débuts sur une course World-Tour, Tiernan-Locke sera attendu. Doté d’un vrai statut depuis ses exploits de l’an passé qui lui ont valu une place chez Sky, le Britannique sera en concurrence avec Richie Porte pour le rôle de leader. Mais notre instinct nous dit que “JTL” ne tardera pas à s’imposer comme le meilleur, Paris-Nice servira pour lui de tremplin vers les sommets.
** Thomas Lovkvist : Son prologue terminé au delà de la 100e place n’est pas rassurant. Seulement, sa victoire sur le fil au Tour Méditerranéen, « petit frère » de Paris-Nice, lui offre une position d’homme à ne pas sous-estimer. IAM Cycling a reçu la confiance des organisateurs de l’évènement, son leader n’a pas le droit de se louper.
* Andriy Grivko : Astana a le don de sortir une nouvelle perle de son chapeau chaque saison. Il y avait eu Gasparotto et Iglinsky sur les Ardennaises, alors pourquoi pas Grivko sur Paris-Nice ? A moins qu’un Iglinsky, un Silin ou un Fuglsang ne soit finalement au rendez-vous. Une chose est sure, un Astana, et pas forcément celui qu’on attend, sera bien classé.
* Jean Christophe Péraud : Le vétéran français fait preuve d’une belle régularité lorsqu’il court en France. Il a la confiance de son équipe AG2R qui l’a désigné leader devant Romain Bardet, l’étoile montante. Comme Lovkvist, il s’est montré à son avantage au Tour Med’, il n’y a pas d‘inquiétude à avoir quant à sa présence dans les dix premiers.
* Michele Scarponi : L’habitué de Tirreno-Adriatico effectue un virage à 360% en préparant le Giro sur Paris-Nice. Etonnant, très étrange même ! La Lampre est en mal de points World Tour et envoyer Scarponi, un potentiel vainqueur de Tirreno, sur une course qu’il ne connait pas semble très risqué.
* Maxime Monfort : Excellent dans son rôle d’équipier depuis son départ de la Cofidis, Monfort dispose de responsabilités accrues sur Paris-Nice, en l’absence des Schleck et des autres grands leaders de la Radioschack. La présence de Kloden est un atout non-négligeable, il sera un coureur à surveiller cette semaine. Mais il faudra rattraper le temps perdu sur chute lors du prologue.
Louis Rivas