Demain samedi, la Vuelta 2013 se jouera. Ce vendredi, sur les hauteurs de l’Alto de Naranco, l’Américain Horner a récupéré le maillot rouge à Vincenzo Nibali. L’homme de 41 ans, qui comptait trois secondes de retard au départ de cette 19e étape, en possède désormais trois d’avance. La victoire se rapproche…

La victoire lui tend les bras

A l’aube de l’étape reine, il faut être de mauvaise foi pour dire qu’Horner n’est pas le favori pour monter sur la plus haute marche du podium madrilène. Au fil des jours, il a grignoté du temps sur un Vincenzo Nibali pas aussi fort qu’attendu en troisième semaine. Et l’avantage psychologique, désormais, est du côté du Japonais de naissance. Avec ses bientôt 42 ans, cela a de quoi étonner. Mais sur la route, le leader de la Radioshack n’a rien eu à envier au Squale depuis une semaine. Son style agace et laisse même place à certaines suspicions, c’est vrai. Il faut dire que se dresser sur les pédales pour ne plus poser son cul sur la selle durant plusieurs kilomètres, c’est peu commun. Mais tenons-nous en aux faits. Horner est leader, et devrait le rester…

En effet, pourquoi la physionomie s’inverserait-elle en si peu de temps ? L’Américain semble tellement au dessus du lot qu’on a du mal à l’imaginer faiblir sur les pentes du mythe espagnol. D’autant que jusqu’à présent, si on a vu Horner prendre beaucoup de temps en une seule ascension, c’était à l’Alto de Hazallanas, il en a été le seul capable. Nibali, lui, ne devait jusque là son avance sur son rival qu’à ses qualités de rouleur et à quelques secondes prises de temps à autres. Rien de très fort, rien qui ne rivalise avec les 48 secondes infligées par le vétéran à tous ses poursuivants lors de la première grosse étape de montagne. Et si par la suite, notamment à Peyragudes, l’Américain n’a pas su de nouveau creuser l’écart, il n’a jamais paru en difficulté. Sur le dernier col de cette Vuelta, il fera donc tout pour être au moins aussi bon que ces derniers jours.

Ne pas enterrer Nibali

Cependant, il convient de laisser une petite chance au Requin de Messine. Trois secondes, qu’est-ce que c’est ? Une simple bonification pourrait permettre à l’Italien de repasser devant. Et entre ces deux là, vu les nombreuses passes d’armes qu’il y a eu depuis le départ de ce 68e Tour d’Espagne, une dernière ne serait pas si étonnante. Car le transalpin a de l’orgueil, et la volonté pour décrocher ce si rare doublé Giro-Vuelta. L’Angliru, il ne connaît pas particulièrement. En 2010, lorsqu’il avait remporté le grand tour ibérique, le juge de paix était le Bola del Mundo. Mais d’une manière générale, il apprécie les longs cols, et l’Angliru sera l’un des plus longs de cette Vuelta. Bien différent des montées finales des derniers jours, qui ont clairement profité à Chris Horner.

Sur le dernier Giro, on se rappelle de ses coups de force dans les longues montées à forts pourcentages. L’Angliru colle parfaitement à la description, et Nibali pourrait s’y régaler. A condition d’avoir les jambes, bien sûr, car la théorie ne fait pas tout, et le Squale des derniers jours n’a pas du tout rassuré, malgré une motivation dont personne ne doute. La saison a été longue pour le Sicilien, qui a toujours clamé que son réel objectif était dans quelques semaines, à Florence. Alors au moins, ça lui fera une excuse s’il ne gagne pas. Parce que clairement, au départ il y a trois semaines, peu d’observateurs imaginaient Nibali deuxième. Encore moins derrière le très surprenant Horner. Pourtant, il n’y a pas grand chose à reprocher au transalpin sur l’ensemble de l’épreuve. Malgré tout, on n’acceptera pour lui rien d’autre que la victoire. Pour renverser de nouveau la situation, il aura presque 13 kilomètres, une pente moyenne supérieure à 10% et des passages à 23%. Le duel sera forcément épique !

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