Les favoris du Giro groupés autour de la coupe promise au vainqueur - Photo RCS
Les favoris du Giro groupés autour de la coupe promise au vainqueur – Photo RCS

Alors que le 96e Giro débute à peine, la rédaction se livre à ses petits pronostiques. Parmi ces acteurs majeurs qui animeront la course rose, un seul remportera le graal à Brescia, mais tous croient en leur chance de connaitre la consécration d’une victoire finale sur le Tour d’Italie. Nous aussi nous croyons en eux, certains plus que d’autres, et c’est ainsi que l’on retrouve une grande diversité entre les différentes prévisions de nos chroniqueurs avisés.

Bradley Wiggins, par Robin Watt 

Même si nous sommes nombreux à espérer voir l’Anglais se rater, quelle est la probabilité que cela se produise ? A n’en pas douter, elle est très faible. Wiggins connaît parfaitement son corps, et désormais, il connaît également le parcours. Ses adversaires ne sont pas plus coriaces que sur le dernier Tour de France, où gérer son coéquipier Chris Froome avait été plus difficile que de se défaire de Vincenzo Nibali. Du coup, à l’entame de ce Tour d’Italie, le Britannique peut être confiant malgré une préparation qui ne l’a pas vu lever les bras. Entouré d’une équipe Sky plus faible qu’en juillet dernier, il peut tout de même compter sur deux grimpeurs hors pair, Uran et Henao. Mais surtout, la part belle faite aux chronos, comme rarement sur la course rose, le favorise comme personne. Alors évidemment, Wiggo n’est pas à l’abri de tout. Mais il est clairement difficile d’imaginer quelqu’un d’autre en rose à Brescia.

Mon podium : 1. Bradley Wiggins ; 2. Vincenzo Nibali ; 3. Samuel Sanchez
Ma surprise : Gianluca Brambilla, l’un des électrons libres d’OPQS en montagne.

Vincenzo Nibali, par Alexis Midol 

Plusieurs raisons me laissent penser que Vincenzo Nibali remportera ce Giro. D’abord, et contrairement a certaines éditions où il était co-leader, il aura le soutien total d’une équipe forte en montagne, composée de plusieurs italiens. Ensuite, à domicile, il sera forcément survolté et pourra s’appuyer sur une parfaite connaissance du parcours, ce qui n’est pas le cas de tous ses rivaux. S’il parvient donc à résister sur les épreuves chronométrées, il pourra ensuite profiter de son explosivité. Mais surtout, Nibali possède un petit plus par rapport à d’autres coureurs : il n’hésitera pas à attaquer le navire Sky jusqu’à réussir à s’envoler sur les pentes les plus redoutables, et ainsi grappiller du temps. Capable d’utiliser chaque recoin du parcours, peu importe le terrain, le Squale est celui qui présente pour moi le plus de garanties pour l’emporter à Brescia, dans trois semaines. Son rêve n’a jamais été aussi proche…

Mon podium : 1. Vincenzo Nibali ; 2. Bradley Wiggins ; 3. Michele Scarponi
Ma surprise : Beñat Intxausti, qui peut faire encore mieux qu’on top 10.

Ryder Hesjedal, par Amine Ladouani  

Ryder Hesjedal, ou comment être tenant du titre mais faire figure de simple outsider. Tous les bookmakers n’ont d’yeux que pour Bradley Wiggins et Vincenzo Nibali dans la course au maillot rose, mais s’il y a bien un homme capable d’arbitrer ce duel et bousculer la hiérarchie préétablie depuis des semaines, c’est bien le Canadien. Impressionnant de maîtrise et supérieur physiquement l’an dernier, le leader de la Garmin devra certes se coltiner des adversaires d’un autre calibre cette année, mais les arguments qu’il présente sont encore plus crédibles. Un parcours équilibré, une équipe renforcée et une forme optimale font croire qu’Hesjedal sera au rendez-vous ces trois prochaines semaines. Fidèle à lui même, discret et gestionnaire, il pourrait en surprendre plus d’un en troisième semaine, là ou la fraîcheur physique est essentielle. Injustement mis sur le coté par les pronostiqueurs, Ryder Hesjedal, très attaché au Tour d’Italie, en est peut être son vrai patron.

Mon podium : 1. Ryder Hesjedal ; 2. Bradley Wiggins ; 3. Vincenzo Nibali
Ma surprise : Sergio Henao, qui pourrait être plus qu’un équipier de luxe.

Cadel Evans, par Louis Rivas 

Déjà mort et enterré pour bon nombre d’experts, l’Australien Cadel Evans n’en reste pas moins une immense menace. Ancien champion du monde et vainqueur du Tour de France il y a seulement un an et demi, une seule contre-performance – sur le Grande Boucle l’été dernier – avait suffit à sortir Evans de la liste des coureurs sur lesquels on peut compter pour les courses de trois semaines. Un éternel sous-coté, jamais vraiment reconnu à sa juste valeur, mais qui est pourtant le seul, à 100% de ses moyens, capable de mettre à mal la domination des Sky et de Bradley Wiggins. Susceptible de limiter les dégâts en contre-la-montre, de suivre en montagne, et de placer des accélérations sur les étapes accidentées, Evans a le profil idéal pour remporter le Tour d’Italie, n’en déplaise à ceux qui de toute façon n’ont jamais cru en lui.

Mon podium : 1. Cadel Evans ; 2. Bradley Wiggins ; 3. Michele Scarponi
Ma surprise : Steven Kruijswijk, qui pourrait supplanter un Gesink décevant.

Sergio Henao, par Mehdi Khouch 

Et si le seul coureur capable de battre Wiggins était son propre coéquipier, Sergio Henao ? Neuvième de l’édition précédente, pour sa première épreuve de trois semaines, le Colombien n’a peur de rien et possède le talent nécessaire pour succéder à Luis Herrera, seul colombien à ce jour à avoir remporté un grand tour. Dans l’optique d’un Wiggins n’étant pas encore à 100%, Henao pourrait profiter de la méforme de celui-ci pour conquérir le leadership de la formation Sky, après un début de saison où il fut à son avantage avec une neuvième place au classement World Tour. Très à l’aise sur les gros pourcentages et possédant une accélération hors du commun, tout en étant correct sur l’effort en solitaire, Sergio Henao a le profil parfait pour briller sur les monts italiens.

Mon podium : 1. Sergio Henao ; 2. Ryder Hesjedal ; 3. Vincenzo Nibali
Ma surprise : Rafal Majka, leader et capable d’aller chercher le maillot blanc.  

La Rédaction


 

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