Créée en 2010, l’équipe Sky est progressivement devenue la dream team des courses par étapes, qu’elles soient d’une ou de trois semaines, au point de compter dans ses rangs les grands favoris du prochain Giro (Wiggins) et du prochain Tour de France (Froome). Mais alors qu’elle est dans sa quatrième saison, la formation britannique attend toujours sa première grande classique. La semaine des ardennaises qui démarre ce dimanche pourrait bien lui permettre de remédier à cette incongruité.

Les classiques, nouvel objectif

Août 2011, Edvald Boasson Hagen remporte au sprint la Vattenfall Cyclassics. Août 2012, il confirme en triomphant à Plouay. Et le mois suivant, c’est son compatriote Lars Petter Nordhaug qui lève les bras à Montréal. Trois belles courses, trois épreuves comptant pour le World Tour, mais trois classiques à la renommée modeste comparées aux monstres du calendrier que sont les cinq grands monuments, ou encore les courses du prestige comme Gand-Wevelgem, l’Amstel Gold Race ou la Flèche wallonne.

Pour prétendre devenir la meilleure équipe du monde tous terrains confondus, Sky doit étoffer sa panoplie et étendre sa domination sur ces grandes courses d’un jour. Le staff l’a bien compris puisqu’il affirme dès la fin de saison 2012 – notamment par l’intermédiaire de Bobby Julich, parti depuis – sa volonté de travailler spécifiquement sur ce terrain afin de réparer au plus vite cette anomalie. Les classiques étaient devenues un objectif majeur, au même titre que le Giro et le Tour.

Dès début 2013, ces intentions sont confirmées par des actes : pour être au top sur les classiques pavées, Sky décide de préparer ses spécialistes aux Canaries, sur l’île de Tenerife, là où le groupe des grimpeurs a l’habitude de préparer les Grands Tours. Une mesure forte et innovante mais qui ne portera pas ses fruits puisque malgré quelques belles prestations collectives, Sky ne placera pas un seul coureur sur le podium d’une flandrienne World Tour. Toutes les ambitions de l’équipe britannique sont donc reportées sur cette semaine des ardennaises. Et si elle ne compte pas dans ses rangs un épouvantail du calibre de Philippe Gilbert ou Peter Sagan, elle dispose néanmoins de nombreuses cartes pour briller.

Pas de favori mais une flopée d’outsiders

A commencer par l’homme qui a remporté la première classique World Tour de l’équipe, Boasson Hagen. Le Norvégien, qui ne devrait disputer que l’Amstel Gold Race, n’a encore jamais obtenu la moindre place significative sur les ardennaises, mais le nouveau final de la course limbourgeoise – qui désormais tracera sa ligne 1800 mètres après le sommet du Cauberg – pourrait bien lui rappeler les derniers Mondiaux qu’il avait terminés à la seconde place. Après des flandriennes très discrètes, nul doute qu’il essayera de se rattraper ce dimanche.

A ses côtés, les deux Colombiens Uran et Henao, habitués à se mettre au service de Wiggins ou Froome, auront enfin carte blanche et devraient pouvoir exprimer leurs talents de puncheurs sur les trois courses phares de la semaine.  Le premier a déjà prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les cadors sur les plus grands monuments (5ème de Liège-Bastogne-Liège 2011, 3ème du Tour de Lombardie 2012). Quant à Henao, il sera très attendu après une première campagne encourageante en 2012, notamment sur la Flèche wallonne où il sera un des principaux rivaux de Joaquim Rodriguez.

Et puis il y a évidemment les anglophones de service : Richie Porte, plus à l’aise néanmoins sur les courses par étapes, devrait se contenter du rôle de lieutenant de luxe. De la même manière, on n’attendra pas forcément un exploit de la part de la révélation 2012 Jonathan Tiernan-Locke, qui découvrira les côtes ardennaises. En revanche, il n’est pas dit que Christopher Froome fasse le déplacement pour Liège-Bastogne-Liège dans le seul but de faire tourner les jambes… Avec la Sky, on n’est jamais à l’abri d’une surprise.

Nicolas Rose

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