En 2013, le Suisse voudra rebondir après une saison galère où il a manqué ses objectifs - Photo Chronique du Vélo

L’année 2012 fut difficile pour la Radioshack. Née de la fusion entre le Team Leopard des Schleck et la Radioshack du désormais retraité Lance Armstrong, l’équipe à licence luxembourgeoise proposait une véritable dream-team à l’abord de la dernière saison. Il n’en fut rien, la faute à des couacs sportifs et à des déboires administratifs. Andy Schleck, coqueluche de la formation, avait pour objectif de remporter un premier Tour de France à la pédale. Il n’y participera même pas. L’autre leader, Fabian Cancellara, n’a pas eu beaucoup plus de chance. Deux chutes l’auront empêchées de briller sur les Flandriennes puis aux Jeux Olympiques, ses deux gros objectifs de l’année. Sans oublier le contrôle positif de Frank Schleck, toujours en attente d’un verdict, et les révélations sur l’affaire Armstrong, qui a coûté sa place à l’emblématique Johan Bruyneel.

Pour se relancer, l’équipe n’a pas opéré à de grands changements. Elle a certes perdu son sprinter attitré, Daniele Bennati, mais va pouvoir donner plus de responsabilités au prometteur Giacomo Nizzolo, qui sera bien encadré par l’expérimenté Danilo Hondo. Ensuite, il a fallu compenser les départs des fidèles équipiers Jakob Fuglsang, Linus Gerdemann ou encore Oliver Zaugg. Robert Kiserlovski est donc arrivé en provenance d’Astana avec beaucoup d’ambitions. A noter aussi la signature du grand espoir Bob Jungels, qui devrait prendre ses marques sur le World Tour. L’ossature de leaders reste la même, et avec la réussite attendue, les dégâts pourraient être phénoménaux.

La recrue : Robert Kiserlovski

Le Croate a réalisé une saison 2012 très rassurante après son passage à vide lors de l’exercice précédent, dû à une blessure au dos contractée après sa spectaculaire chute sur Paris-Nice.  Le coureur de 26 ans a fait preuve d’une belle régularité au printemps dernier avec entre autre une 7ème place sur le Tour de Catalogne et un Top 5 sur la Flèche Wallonne. Il s’est ensuite présenté pour la première fois au départ du Tour de France, où il voulait apprendre et prendre sa chance en montagne. Il fut combatif et échoua de peu pour la victoire d’étape à Annonay. Puis victime du fameux coup des punaises de la descente du Mur de Péguère, il fut contraint d’abandonner alors qu’il occupait une prometteuse 21ème place.

Sa fin de saison fut gâchée par cette chute, mais Radioshack pensa tout de même à le faire signer pour la saison 2013, au moins d’août dernier. Lui qui veut revenir sur le Giro, la course qui l’a révélée, se voyait barré par les arrivées conjuguées de Vincenzo Nibali et Jakob Fuglsang dans l’équipe kazakhe. Dans sa nouvelle formation, « Kiser » sera probablement le seul leader de l’équipe sur la course rose et peut légitimement viser mieux qu’il y a trois ans, quand il avait déposé un Ivan Basso en rose à Vérone et fini à une prometteuse dixième place finale. Robert Kiserlovski a rassuré quant à ses capacités l’an dernier, à lui maintenant de franchir un cap supplémentaire.

Le coureur à suivre : Fabian Cancellara

Le Suisse a été terriblement malchanceux la saison dernière. Lui qui avait fait de la semaine flandrienne son principal objectif de la saison et de la course en ligne des Jeux Olympiques son grand rendez-vous estival n’a même pas pu défendre ses chances sur ses cibles. La faute à une malchance chronique. En plein Tour des Flandres et alors qu’il fait figure de grandissime favori en compagnie de Tom Boonen, le vainqueur de l’épreuve en 2010 ne peut éviter une musette. A terre, le constat est sans appel : clavicule cassée, campagne printanière terminée. Plein de détermination il reprend sa saison en mai avec en vue les JO de Londres. Mais ses vieux démons le rattrapent. Il rate un virage dans le final de la course en ligne olympique et fini à terre. Il ralliera la ligne d’arrivée en 106ème position alors qu’il était dans le coup pour la gagne.

Les chutes n’auront donc pas lâché Fabian Cancellera durant la saison 2012, qu’il finira logiquement avec un gout d’inachevé. Mais pas raté. « Spartacus » avait réalisé un début de saison tonitruant avec une victoire sur les Strade Bianche, le chrono final de Tirreno et une deuxième place obtenue au forceps sur Milan-San Remo. Sans oublier la première semaine du Tour en jaune, comme il avait l’habitude de faire ces dernières années. En 2013, la motivation du Bernois sera décuplée pour gagner bien plus. Le chrono ne sera plus sa priorité, le Suisse veut gagner sur les classiques pour briser l’hégémonie de Boonen. Par la suite, il s’alignera sur le Giro avec la perspective de passer une bonne semaine en rose. Cela fait beaucoup d’objectifs, mais la devise de « Canci » est désormais connue : tout faire à 100 %. Pourvu que la malchance ne s’en mêle pas.

Les points positifs :

– Des leaders Andy Schleck et Fabian Cancellara, qui repartent de zéro avec une motivation décuplée
– Une densité importante de coureurs capables de briller sur les Grands Tours
– Un Giacomolo Nizzolo sprinteur attitré et un Tony Gallopin qui pourrait s’affirmer en tant que finisseur

Les points négatifs :

– Une grosse pression mise sur Andy Schleck et la question de savoir s’il pourra la supporter et réaliser une saison digne de son statut
– Une génération de coureurs vieillissante et dont les limites se sont fait sentir l’an dernier
– Une cohésion d’équipe à créer pour une formation aux nombreux égos

Amine Ladouani

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