Le premier jour de repos permet de jeter un œil, après dix étapes, sur un classement général surprenant. Et de remarquer que celui-ci a déjà éjecté des premières places tous les hommes incapables de jouer la victoire finale. A première vue, ils ne sont déjà plus que sept à pouvoir espérer monter sur la plus haute marche du podium dans moins de deux semaines, à Madrid.

Il va falloir aller chercher Horner

La démonstration de l’Américain, hier, sur les pentes de Hazallanas, lui a permis de prendre une avance conséquente. Même s’il dérange par ses déclarations de la semaine dernière et ses relations passées avec Lance Armstrong, Horner est là et compte y rester. Avec 48’’ d’avance sur son dauphin Vincenzo Nibali, l’homme qui fêtera bientôt ses 42 ans a créé un écart considérable. Alors que jusqu’ici, tout se jouait à coup de secondes, le maillot rouge changeant presque chaque jour depuis le départ de la Vuelta, le leader de la Radioshack a secoué le cocotier. Et désormais, pour ceux que l’on annonçait comme les grands favoris de ce Tour d’Espagne, il va falloir sortir les grands chevaux. Plus question de se regarder et d’attendre, même si le chrono de mercredi pourrait profiter à certains. Horner s’est montré très fort sur chaque étape difficile, et les favoris n’ont pas intérêt à le sous-estimer.

Evidemment, avec Nibali, on pense à Valverde et Rodriguez. Le premier compte à peine plus d’une minute de retard(1’02’’), le second un peu plus (1’40’’). En spécialistes des bonifications, les deux Ibères ne vont pas pouvoir s’en contenter. Il va falloir créer de vrais écarts, notamment pour le leader de la Katusha, assurément le plus mal placé, la faute au chrono inaugural, et qui va de nouveau perdre du temps mercredi. Enfin, il faut évoquer avec ce trio annoncé comme les cadors de cette Vuelta depuis plusieurs semaines, la présence d’un homme inattendu. Nicolas Roche, que l’on imaginait équipier, de Kreuziger ou Majka en fonction des stratégies, se retrouve dans le groupe de tête. Maillot rouge à deux reprises, il a pu goûter à cette joie et ne jure plus que par ça. Déjà vainqueur d’une étape et placé sur les autres, il est le point d’interrogation du quinté de tête. Pourra-t-il tenir jusqu’au bout ? Si c’est le cas, il sera à surveiller de très près…

Deux hommes en embuscade

Derrière ce top 5, deux coureurs peuvent encore espérer quelque chose : Daniel Moreno et Ivan Basso. Le premier, double vainqueur d’étape et porteur du maillot rouge en première semaine, a d’ores et déjà réussi sa Vuelta. Mais avant l’étape de ce dimanche, où il a concédé plus d’une minute sur les leaders, on l’imaginait viser très haut. Cela s’annonce désormais compliqué avec un Joaquim Rodriguez qu’il va falloir aider à remonter. Mais si le Catalan craque, la formation russe peut se targuer d’avoir une solution de rechange plus que crédible. Concernant l’Italien de la Cannondale, la situation est différente. C’est peut-être le début d’une folle remontée. Impressionnant sur les dernières arrivées au sommet, il semble monter en puissance, et se montre même capable de compenser son manque d’explosivité criant. Lui non plus ne sera pas à sous-estimer, même si les leaders ont le temps de le voir venir.

Derrière en revanche, il y a un trou qui devrait s’avérer définitif. Thibaut Pinot, huitième, pointe déjà à 51’’ de Basso. Si le Français n’hésitera pas à profiter d’une défaillance devant, le podium est bel et bien envolé. Comme pour d’autres, pourtant très ambitieux au départ de ce dernier grand tour de l’année. Les battus se comptent déjà sur plusieurs mains : Uran, Ten Dam, Sanchez, Anton, Scarponi,  Henao, Kreuziger ou encore Betancur. Sans oublier qu’entre temps, on a perdu Dan Martin. Pour eux, c’est désormais au choix : remonter progressivement et entrer dans un top 10 sans véritable prestige, ou s’atteler à remporter une voire plusieurs étapes. Car ils ne sont pas forcément à court de forme. Il a suffit d’une défaillance, notamment, à Igor Anton, pour perdre tout espoir. Mais hier déjà, il était revenu avec les meilleurs et terminait quelques secondes seulement derrière Basso, Rodriguez et Roche. Entre ceux qui visent le général et les autres, battus mais qui n’abandonnent pas, les deux semaines qu’il reste de cette Vuelta 2013 s’annoncent donc passionnantes.

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