Le Tchèque est le tenant du titre sur les routes de l’Eneco Tour, et il compte bien récidiver après un succès de l’an dernier acquis grâce à son incroyable polyvalence. En effet, pour remporter l’épreuve qui emprunte les routes belges et néerlandaises, il faut – encore plus cette année – être à l’aise en chrono, sur les pavés et dans les bosses. De quoi forcément faire le tri parmi les favoris. En voici six qui peuvent venir titiller celui qui portera le dossard numéro un.

Lars Boom / Belkin Pro Cycling

Il est un peu chez lui sur l’Eneco Tour, du moins en partie. Si les étapes les plus importantes se dérouleront chez ses voisins belges, le final, dans le Limbourg, et surtout la deuxième étape, qui arrivera dans sa ville natale de Heusden, ont de quoi le ravir. Excellent rouleur sur des courtes distances, le chrono d’un peu moins de dix kilomètres dans Breda devrait lui convenir à merveille, comme les pavés au programme deux jours plus tard. De là à dire qu’il pourra y décrocher Stybar ou d’autres spécialistes parmi lesquels Cancellara et Terpstra, vainqueurs des deux monuments pavés de 2014, rien n’est moins sûr, mais ça vaut la peine d’essayer. Lauréat sur l’Eneco Tour en 2008, Boom a les qualités requises pour se positionner en challenger plus que crédible. Le plus difficile pour lui sera sans doute l’étape de samedi, où les cotes s’enchaîneront comme sur un mini Liège-Bastogne-Liège. Une course dont le vainqueur d’étape sur le Tour il y a quelques semaines a pris le départ une fois, sans arriver au bout…

Niki Terpstra / Omega-Pharma Quick-Step

Chez OPQS, l’Eneco Tour, ça compte. Tom Boonen est l’homme qui y a décroché le plus d’étapes dans la récente histoire de l’épreuve, et les coureurs alignés pour le général se sont souvent montrés à leur avantage (deux podiums pour Chavanel, un pour Rosseler, un pour Terpstra et une victoire pour Stybar). Du coup, cette année, Patrick Lefévère a décidé d’envoyer la grosse artillerie. Outre Boonen, Steegmans, Trentin, Van Keirsbulck, Keisse, Vermote et le tenant du titre Stybar, on retrouve donc Niki Terpstra, troisième de l’épreuve en 2012 et désireux de ne pas faire de cadeau à son coéquipier désigné leader « officiel » suite à sa victoire de l’an dernier. A l’aise sur les prologues (auxquels peut s’apparenter le chrono de Breda) et surtout sur les pavés, en témoigne sa victoire sur Paris-Roubaix au printemps dernier, le Néerlandais sera un peu dans la même situation que Lars Boom : le plus dur sera l’étape de samedi. Il n’y a plus qu’à faire la différence avant.

Fabian Cancellara / Trek Factory Racing

Sur le papier, l’Eneco Tour, c’est la course parfaite pour le Suisse. Pourtant, il n’y participe que pour la première fois. Sur la première étape, il a d’ailleurs perdu quelques secondes bêtement, piégé dans le final. Mais dix-huit secondes, pour Canci, ce n’est pas grand chose. Le chrono sera pour lui une formalité, comme les monts pavés au programme, qui lui rappelleront ses trois victoires sur le Tour des Flandres. Un monstre que ses concurrents ne pourront pas se permettre de laisser filer prendre ne serait-ce qu’une minute. Car ces trois dernières années, l’Eneco Tour s’est joué pour moins de trente secondes… Enfin, en ce qui concerne l’étape de samedi, avec d’innombrables bosses, elle devrait mieux convenir au Suisse qu’aux autres. Lui qui a si souvent fait part de son envie de briller sur les ardennaises aura l’occasion de prouver que ce type de parcours lui convient presque aussi bien que les pavés. Sur les trois derniers jours de course, Stybar et les autres vont donc devoir s’accrocher…

Philippe Gilbert / BMC Racing Team

Certes, le Belge n’est plus la machine qu’il a pu être, et sa deuxième place en 2011 sur l’épreuve belgo-néerlandaise n’est plus forcément une référence. Mais on ne peut pas non plus penser qu’il a tout perdu de ses qualités. Le chrono, très court, devrait lui permettre de limiter la casse, avant que les pavés ne lui remémorent ses bonnes performances sur le Ronde, à l’époque où il semblait encore chercher sa voie entre ardennaises et flandriennes. Qu’il soit capable de suivre Cancellara n’est donc pas une certitude, loin de là, mais Phil doit être en mesure d’être parmi les meilleurs malgré tout. Et surtout, samedi, sur un parcours taillé pour ses qualités, avec une arrivée dans cette côte qu’il aime tant qu’est la Redoute, Gilbert pourrait faire de grosses différences. Placé sur la RideLondon Classic dimanche, il paraît déjà bien en forme à l’approche de la Vuelta. Peut-être assez pour au passage décrocher un Eneco Tour sur lequel tout un pays espère le voir briller comme autrefois.

Greg Van Avermaet / BMC Racing Team

Au sein de l’équipe américaine, on aura le luxe (comme chez OPQS) de pouvoir jouer deux cartes différentes pour la victoire finale. Et Greg Van Avermaet, désormais, paraît tout aussi crédible que Philippe Gilbert. Huitième à San Sebastian, il a montré que même après le Tour, il lui restait du jus pour bien finir l’été. Alors maintenant que plus personne ne doute de ses qualités sur les pavés (deuxième du Ronde cette année, quatrième en 2012) et dans les bosses (septième de Liège en 2011, sur le podium de San Sebastien et du GP de Québec ces dernières années), le Flamand fait clairement figure de favori sur une épreuve comme cet Eneco Tour mixant tous les terrains. Il n’y a donc que le chrono qui puisse lui faire perdre un peu de temps, mais sur une si courte distance, les écarts ne seront sans doute pas aussi décisifs qu’ils n’ont pu l’être lors des dernières éditions. De quoi laisser toutes ses chances à un Van Avermaet qui s’affirme course après course.

Tom Dumoulin / Giant-Shimano

On a du mal à cerner le potentiel du jeune néerlandais, mais il semble capable de briller partout. Dauphin de Zdenek Stybar il y a un an, il avait surtout profité du chrono pour prendre notamment trente secondes au Tchèque. Cette fois, l’épreuve solitaire sera un peu moins longue, mais le garçon de 23 ans a aussi progressé. Toujours excellent rouleur, il s’est montré capable de tenir la distance sur les ardennaises, 20e de l’Amstel dans son Limbourg natal et 21e de la Flèche wallonne, ou sur des tours d’une semaine, comme en témoigne sa cinquième place en Suisse. Il ne reste donc qu’une seule énigme : ses qualités sur les pavés. Sur le dernier Tour de France, on a pu en avoir une ébauche. Sans pression et surtout sans se donner outre-mesure, il a terminé 23e de l’étape vers Arenberg. Mais sinon, il ne va guère souvent courir les classiques flandriennes. Cette semaine, et l’étape de vendredi en particulier permettront d’en savoir plus sur un espoir qui sera attendu.

Mais aussi : Edvald Boasson Hagen, Sebastian Langeveld, Geraint Thomas, Stijn Devolder, Sep Vanmarcke, Andriy Grivko, Jürgen Roelandts, Ramunas Navardauskas, Yoann Offredo et Matti Breschel.

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