Un contre-la-montre de 38,8 kilomètres partant et arrivant à Tarazona, la première partie en montée, la seconde en descente. Le parcours parfait pour un certain Vincenzo Nibali qui s’est fait un plaisir de récupérer le maillot rouge lâché il y a quelques jours à Chris Horner. Dans un sillage malgré tout assez lointain, on retrouve Alejandro Valverde, Nicolas Roche et Chris Horner, justement. Derrière, on peut presque affirmer que la victoire finale n’est plus à leur portée…

Cette fois, il ne le lâchera pas

Lorsque le Sicilien avait pris le paletot en première semaine, il n’avait alors qu’une hâte : le laisser filer à une autre écurie pour ne pas à avoir en assumer les responsabilités. Mais ce fut plus difficile que prévu. Horner l’a porté une journée, autant que Roche et Moreno. Avant que l’Américain, à la suite d’un numéro incroyable dimanche, s’est porté de nouveau en tête du général. Avec une avance confortable, qui s’est dilapidée dans le chrono de ce mercredi. Et cette fois, le leader d’Astana devrait tout faire pour garder son maillot rouge jusqu’à l’arrivée madrilène. C’est après huit étapes qu’il avait pris, pour ne plus le lâcher, le commandement de la course sur le dernier Giro. Cette fois, avec plus de 30 secondes d’avance sur son dauphin, ce sera d’autant plus difficile d’aller le chercher.

Surtout que désormais, ils ne semblent plus que trois à être capables de le faire douter. Nicolas Roche, toujours aussi surprenant, Alejandro Valverde, toujours aussi malchanceux – victime d’une crevaison sur le chrono -, et Chris Horner, toujours aussi mystérieux. Les trois hommes sont classés à moins de 50 secondes de Nibali, alors que le cinquième, Joaquim Rodriguez, pointe déjà à 2’33’’. En effet, le contre-la-montre de Tarazona a fait de sacrés dégâts. En parallèle du duel Cancellara-Martin pour la victoire d’étape, les favoris ont lâché les chevaux. Et certains ont pris un sacré éclat ! Purito et Moreno sont les plus mal lotis, alors que côté transalpin, Basso a limité la casse et Pozzovivo réalisé un joli rapproché. De quoi resserrer le classement entre la cinquième et la onzième place, mais surtout de faire un sacré trou derrière le quatuor de tête.

Une forme qui va crescendo ?

En tout début d’épreuve, Nibali avait pris le rouge presque malgré lui et sans finalement se montrer aérien sur les arrivées au sommet. C’est surtout grâce au chrono par équipes inaugural qu’il se voyait aussi bien placé. Sur certaines arrivées, il avait même concédé quelques longueurs à ses principaux rivaux hispaniques. Mais dimanche, si le Squale a réagi trop tard à l’offensive du vétéran Horner, il a rappelé  à ses concurrents qu’il était là. Une poignée de secondes symbolique reprise au groupe favoris, qui annonçait les prémices d’une grande performance ce mercredi. Quatrième du chrono, le Sicilien s’est montré au niveau qui était le sien sur le dernier Tour d’Italie, daignant enfin se dévoiler. Et lorsqu’on connaît le résultat de la course rose, on imagine mal l’Italien être revu au général.

Parce que le garçon de 28 ans a pour habitude de monter crescendo dans la forme au fil des trois semaines de course. Au contraire, à voir la forme de Roche et Horner en début d’épreuve, on peut émettre des réserves quand à leur capacité à être aussi forts lors des prochains jours, et surtout en troisième semaine. Finalement, parmi le trio de challengers, un homme seulement semble vraiment être une menace pour Vincenzo Nibali. On parle bien évidemment d’Alejandro Valverde. Lui aussi homme des fins de grands tours, il était parvenu, l’an passé, à aller conquérir une victoire de prestige sur le Tour de France et à subtiliser la deuxième place à Rodriguez sur la Vuelta, le tout à chaque fois en dernière semaine. Après les deux prochains jours où les favoris devraient pouvoir se reposer, la bataille fera rage avec six arrivées au sommet sur les huit dernières étapes. Pour un doublé de Vincenzo Nibali ? Probable, mais ce n’est pas encore écrit…

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