De mardi à vendredi, plus de mille représentants étaient présents à Johannesburg pour la quatrième conférence mondiale sur le dopage dans le sport. Le but ? Créer un nouveau code, qui puisse entrer en vigueur en janvier 2015. Et le cyclisme sera grandement touché !

Des sanctions beaucoup plus lourdes

C’est ce que demande à l’unanimité ou presque le milieu du cyclisme depuis des années : des sanctions plus lourdes pour les tricheurs ! Le MPCC, depuis sa création, revendique une suspension de quatre ans pour les coureurs ayant eu recours aux produits les plus importants. L’Agence Mondiale Antidopage a été dans son sens, avec une nouvelle règle qui devrait satisfaire le plus grand nombre. En effet, la suspension pour un coureur contrôlé positif pour la première fois ne pouvait jusqu’à maintenant pas excéder les deux ans. Désormais, il sera possible d’être sanctionné quatre années, et de louper automatiquement une olympiade. De quoi sans doute faire réfléchir un peu les tricheurs. Doubler les sanctions, ce n’est pas rien, et adopter une telle règle plus tôt nous aurait peut-être permis d’éviter le scandale Di Luca sur le dernier Giro, par exemple…

Mais ce n’est pas la seule mesure importante mise en place. Les autorités auront vraisemblablement plus de pouvoir, et il sera possible de sanctionner bien plus durement les entraineurs qui aident voire incitent les coureurs à se doper. Au moment où Johan Bruyneel va être auditionné par l’USADA et où Michael Rasmussen dégrade un peu plus la réputation de Bjarne Riis, il serait intéressant de pouvoir faire la lumière sur ce rôle de manager aujourd’hui très opaque. John Fahey, président de l’AMA qui a vu Craig Reedie être élu pour lui succéder ces derniers jours, a tenu à montrer son enthousiasme suite à l’officialisation de ces mesures. « On est maintenant équipés pour aller de l’avant de la meilleure façon possible avec cet ensemble de règles. C’est une bonne journée pour le sport, pour les athlètes et pour notre avenir. Je crois fermement que ce code révisé est dans l’intérêt des sportifs propres. »

Le changement, enfin ?

Ce nouveau code n’est peut-être que les prémices d’un chamboulement total de la lutte contre le dopage. Alors que l’on affirme sans cesse que les coureurs ont des années d’avance sur les contrôleurs, le rapport de force est peut-être en train de s’équilibrer. Après l’investissement de mouvements comme le MPCC de Roger Legeay, l’AMA s’est décidé à lancer les hostilités. La suspension rehaussée à quatre ans est un signe fort, et de nombreuses mesures pourraient suivre. L’UCI et son nouveau président Brian Cookson se montrent jusqu’à présent pleins d’ambitions, avec l’objectif de faire la lumière sur le passé, du cyclisme comme des instances, mais aussi de rendre le vélo plus sain dans les années à venir. Les soupçons, évidemment, ne disparaîtront jamais totalement. Comme le dopage, qu’il est impossible d’éradiquer complètement. Mais si la révolution du cyclisme était enfin enclenchée ?

Après le scandale Armstrong, ce serait le bon moment pour se révolter. Le bon moment pour changer. Fini l’UCI de Verbruggen, et place à la transparence dans les opérations menées par les instances internationales. Place aussi à une collaboration – on l’espère – enfin cordiale et efficace entre l’UCI de Cookson et l’AMA de Reedie. Sans oublier la possible commission « vérité et réconciliation » que souhaite le président britannique. Si le projet est ambitieux, il pourrait considérablement faire avancer la lutte contre le dopage. Car plutôt que des aveux choisis et qui protègent les intérêts des soit disant repentis, le vélo a besoin d’une collaboration honnête des anciens dopés, pour réduire encore plus l’avantage que possèdent aujourd’hui les tricheurs. La démarche est donc enclenchée, ne reste donc plus qu’à ce que le reste suive…

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