Imprévisible dans son déroulement, le Giro reste avare en surprise au classement général. De part son prestige, sa difficulté et son positionnement dans la saison, il offre de fantastiques duels entre grands leaders et n’est pas propice aux révélations comme peut l’être le Tour d’Espagne. Seule anomalie, l’édition 2012 lors de laquelle Ryder Hesjedal et Thomas De Gendt étaient respectivement montés sur les 1ère et 3eme marches du podium, profitant de l’attentisme de Joaquim Rodriguez et de l’usure des italiens Basso et Scarponi. Mais cette année, avec la présence du virevoltant Nairo Quintana, la course s’emballera forcément en montagne, ne laissant que peu d’espoirs aux outsiders, qui devront compter sur « un coup » comme à l’Aquila en 2010, pour se frayer un chemin vers le podium à Trieste.
- Daniel Martin (Garmin-Sharp)
Le talon d’Achille de l’Irlandais reste sa faculté de récupération, grandement inférieure à celle des favoris. Toujours placé lors des première étapes de montagne, comme lors de la traversée des Pyréenées sur le Tour de France 2013, Martin recule inévitablement en deuxième semaine et sombre totalement en troisième. Malheureux de Liège-Bastogne-Liège, le coureur de 27 ans dispose d’impressionnantes qualités de puncheur et a déjà prouvé sa force sur les courses d’une semaine, les cols pentus du Giro correspondent à son profil… Mais la répétition des efforts lors du triptyque montagneux des Dolomites hypothèque grandement ses chances, lui qui prendra auparavant une valise non négligeable dans le chrono vers Barolo.
- Przemyslaw Niemec (Lampre – Merida)
Orpheline de Michele Scarponi, Lampre pourra compter sur le récent 3e du Tour du Trentin, éternel équipier qui gagne à 34 ans ses galons de leader. Pendant l’édition 2013, le Polonais a plusieurs fois sauvé la mise d’un Scarponi branché sur courant alternatif, tout en assurant une 6e place prometteuse. A l’image d’un Chris Horner, Niemec est arrivé progressivement à son niveau actuel, montant les échelons jusqu’à devenir indispensable pour l’équipe italienne. Doté d’une solide expérience de la course rose, ce coureur complet possède de réels arguments pour déjouer les pronostics.
- Peter Kennaugh (Sky)
Initialement, le jeune Kennaugh ne devait être que l’équipier de Richie Porte. Ce dernier ne pouvant tenir son rang, l’heure de la révélation a enfin sonné pour le grimpeur de l’île de Man, confiné aux taches obscures depuis trois ans malgré son statut d’étoile montante du cyclisme. Aperçu à son avantage lors de certaines étapes du Tour de France, il fut la pierre angulaire du « train Sky » en compagnie de Richie Porte. En mars, sa démonstration sur le Semaine Coppi & Bartali face à quelques uns des meilleurs italiens a achevé de prouver que sa phase de formation était désormais derrière lui et qu’il pouvait dès maintenant rivaliser avec le gratin mondial sur une grande course.
- Nicolas Roche (Tinkoff-Saxo)
Le champion franco-irlandais est avant tout un homme des courses espagnoles et plus particulièrement de la Vuelta, sur laquelle il réalise des merveilles inattendues, jusqu’à lutter pour le Top 5 en devançant des grimpeurs du niveau de Domenico Pozzovivo, qui sera d’ailleurs l’un de ses adversaires majeurs sur ce Tour d’Italie. Mais relativement limité lorsque la route s’élève vraiment et peu habitué des joutes du mois de mai, Roche devrait légèrement rentrer dans le rang, son potentiel intrinsèque le situant d’avantage au niveau de 10e place qu’au contact de Rodriguez ou Quintana.
- Julian Arredondo (Trek Factory Racing)
Évoluant encore en troisième division il y a un an, le Colombien n’a fait que prouver qu’il méritait bel et bien sa place au milieu du gratin mondial durant les premiers mois de 2014. Explosif, offensif, il n’est pas sans rappeler Carlos Betancur, déjà très à l’aise sur la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège en 2013 avant d’être l’un des principaux protagonistes du Giro. Arredondo aura carte blanche sur la course rose, et même si viser le général pourrait paraître quelque peu prématuré, les limites de ce grimpeur de poche sont très difficiles à cerner, tant le profil des difficultés italiennes semblent lui être adaptées. Sans pression, il pourrait bien devenir l’un des poils à gratter des favoris.
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