La formation basque approche de la fin, après presque deux décennies dans les peloton. Pour son dernier Tour d’Espagne, à domicile, les Orange espèrent donc faire bonne figure, et partir sur une bonne note. La bande à Samuel Sanchez a sûrement à cœur de porter haut les couleurs du cyclisme local. Mais chacun doit aussi se montrer pour attirer l’œil des autres formations. L’avenir de chacun est en jeu.

L’artillerie lourde envoyée

Pour cette dernière, le tant critiqué Igor Gonzalez de Galdeano envoie sur cette Vuelta ses meilleurs coureurs, histoire de pouvoir viser les sommets. Samuel Sanchez, Igor Anton et Mikel Nieve, les trois leaders d’Euskaltel, seront donc au départ de cette 68e édition. Ce qu’ils peuvent espérer, on n’en sait trop rien, car cette saison a été compliqué pour les trois. Le grand leader, Samu, est indéniablement sur le déclin, et doit aussi faire face à des pépins physiques qui n’arrangent rien. Igor Anton, dont on attend depuis plusieurs années qu’il prenne la relève, ne l’a toujours pas fait, et s’est encore moins illustré cette saison que les précédentes. Quant à Mikel Nieve, il est celui qui a plus ou moins sauvé les meubles, échouant proche d’un top 10 cependant plus symbolique qu’autre chose sur la Grande Boucle, en juillet dernier.

Malheureusement, pour lui comme pour Anton, il va falloir enchaîner deux grands tours à la suite, ce qui n’est jamais aisé lorsqu’on veut jouer les premiers rôles. Espérons donc pour les Basques qu’ils se soient un minimum économisés en fin de Tour. Mais à vrai dire, ce n’est plus vraiment le général qui devrait être l’objectif principal. Car irréalisable, sans doute. Sanchez, trop vieux, ne semble plus capable de rentrer dans les cinq, et aura même de la concurrence pour le top 10. Nieve paiera sûrement les très nombreuses arrivées au sommet après des cols très courts, qu’il apprécie bien moins que les longues ascensions. Enfin, Anton n’a jamais été capable de réitérer ses performances de 2010 où il avait porté le maillot rouge avant d’abandonner pour blessure. En clair, les mots d’ordre seront victoire d’étape et accessoirement maillot de meilleur grimpeur.

Partir la tête haute

Mais qu’importe les objectifs, le tout est de se montrer, et si possible de surprendre dans le bon sens du terme. Avec neuf hommes au départ, ce sera autant de potentiels vainqueurs d’étape. Présent depuis 1994, le sponsor Euskaltel a bien droit à un dernier moment de gloire. Sur la Vuelta, comme souvent. Là où Sanchez a failli s’imposer, ne décrochant finalement que deux podiums. Là aussi où les prédécesseurs de « SSG » ont fait leurs gammes, de Laïseka à Zubeldia en passant par Mayo. Une jolie brochette de grimpeurs dont les héritiers ne sont pas tous aussi bons. Du moins pour l’instant, car les jeunes pousses basques sont des plus prometteurs. Les frères Izagirre et Mikel Landa, notamment, laissent à beaucoup de supporters l’espoir de voir encore quelques années le Pays-basque en haut de l’affiche.

Mais au-delà de l’honneur que les Orange voudront garder, chacun devra penser à son avenir, et ça passe par des bonnes performances en cette fin d’été. Les coureurs ont le droit depuis plusieurs semaines déjà de négocier avec d’autres équipes. Mais tout le monde n’a pas la chance d’avoir des prétendants, comme c’est le cas pour Sanchez et quelques autres. Les équipiers, moins habitués à être sous le feu des projecteurs, devront jouer leur carte personnelle à bon escient pour convaincre d’autres formations de les recruter. Parce qu’après la Vuelta, les échéances se feront plus rares, et le terrain conviendra bien moins aux grimpeurs ibériques. Ce Tour d’Espagne, c’est donc la symbolique d’une fin d’histoire qui aura durer presque 20 ans. Une histoire que chacun veut terminer en relative beauté, avant de continuer l’aventure avec un autre maillot, qui lui ne sera pas orange…

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