Après San Remo 2012, Boonen avait enchaîné. 2013 risque d'être plus compliquée - Photo Flickr, Angelo Giangregorio

Après avoir réalisé l’une de ses meilleures saisons en 2012, battant successivement de nombreux records, Tom Boonen se cherche encore en ce début d’exercice. Après un hiver bouleversé par les blessures et une reprise sur le Tour d’Oman très en deçà de ses performances habituelles, le Belge pourra-t-il jouer un rôle majeur lors de la reprise, ce week-end, des classiques flamandes ?

Une préparation tronquée

Il y a quelques jours, de nombreux médias nous ont confirmé la participation du quadruple vainqueur de Paris-Roubaix au Circuit Het Nieuwsblad. Une banalité en temps normal qui ne l’est plus vraiment en ce début de saison. L’an passé, Tom Boonen avait commencé la saison par des succès au Tour de San Luis et du Qatar. Une façon de prendre rapidement goût à la victoire et d’engranger de la confiance pour le reste de la saison. Mais en cette année, c’est le doute qui prend le dessus pour l’Anversois. Après avoir manqué le stage de son équipe en Slovaquie fin novembre, il a renoncé au Tour de San Luis à cause d’une infection intestinale. La reprise approchait alors, mais les ennuis n’étaient visiblement pas encore décidé à laisser tranquille le Champion du monde 2005. « Tomeke » chute lourdement sur son coude lors d’une sortie en forêt en Moutainbike, et doit se faire opérer. Résultat, un forfait de plus, pour le Tour du Qatar cette fois… Il aura donc fallu attendre le 11 février pour revoir le Belge en compétition, sur le Tour d’Oman. Physiquement réduit, il doit se contenter de quelques places d’honneur. Une situation peu confortable pour aborder les choses sérieuses qui commencent dès ce samedi.

Maudit Het Nieuwsblad, mais Boonen reste Boonen

Souvent surnommé le roi des pavés, il ne manque plus qu’une seule classique au palmarès de Boonen, l’Omloop Het Nieuwsblad. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais cette course semble se refuser à l’ancien champion du monde, qui y a déjà réalisé trois podiums sans jamais connaître la victoire. En 2005, Boonen est devancé par son coéquipier Nick Nuyens. Deux ans plus tard, c’est Filippo Pozzato, plus frais que lui dans le final, qui lève les bras. Sans oublier l’édition de l’année dernière, où un sprint raté le condamne à une deuxième place derrière l’espoir Sep Vanmarcke. Tant de contre-performances pourraient signifier une malédiction sur l’ancien Het Volk pour Tom Boonen. Un mauvais esprit dont le natif de Mol ne devrait pas se débarrasser cette année. A moins que…

Malgré de nombreux pépins physiques et une malédiction chronique sur l’épreuve , un grand champion reste un grand champion. Et cela s’est confirmé par le passé, mieux vaut ne pas enterrer trop vite ces coureurs hors du commun. Une victoire finale serait évidemment surprenante, mais le Belge devrait tout de même être dans le coup. Cependant, le retard accumulé dans sa préparation par l’Anversois sera plus problématique pour la suite de la saison. Ce samedi, tout le monde sera encore en préparation pour les classiques d’avril, ce qui laisse une petite chance à Boonen. Mais dès les prochaines semaines, les échéances approchant, le pic de forme sera proche pour ses concurrents. C’est donc une quasi-certitude, « Tomeke » peut faire une croix sur son premier objectif de la saison, Milan-San Remo. Puis il faudra travailler dur, très dur, pour rattraper son retard et retrouver la forme nécessaire pour remporter les classiques flandriennes. Et avec la concurrence toujours plus croissante, Boonen aura forte à faire pour encore une fois, marquer l’histoire.

Mehdi Khouch


 

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.