Seule formation australienne du peloton, les objectifs arrivent vite pour Orica – GreenEdge. Avec 13 coureurs engagés, l’équipe de Shayne Bannan n’aura pas le droit à l’erreur la semaine prochaine, lors des championnats d’Australie.
En 2012, Luke Durbridge avait ramené le titre en contre-la-montre alors que Simon Gerrans s’était imposé en ligne. La réussite était donc totale pour les premières apparitions d’une formation qui venait de naître. Cette saison, l’objectif sera tout simplement de faire aussi bien. L’effectif est certes amputé de Jack Bobridge, élément fort de la colonie australienne, et champion national en 2011. Mais Michael Matthews, champion du monde espoirs en 2010 devrait, dans un tout autre domaine, combler ce manque. A Buninyong pour la course en ligne comme à Ballarat pour le chrono, Orica – GreenEdge sera donc favorite à sa propre succession.
Une équipe, deux scénarios
Après une saison 2012 exceptionnelle où on l’a vu remporter notamment Milan – San Remo et le GP du Québec, Simon Gerrans sera évidemment le grand favori de ce championnat d’Australie. Sur un parcours qui lui convient parfaitement avec le franchissement de la même montée à dix reprises puis l’arrivée jugée sur un faux plat montant, le tenant du titre sera épaulé par une armada. Le natif de Melbourne pourra notamment compter sur la révélation de la dernière Vuelta, Simon Clarke mais aussi sur Stuart O’Grady, Travis Meyer, Michael Hepburn ou encore Wesley Sulzberger. De quoi l’emmener dans un fauteuil jusqu’à quelques kilomètres de la ligne d’arrivée.
Cependant, si Simon Gerrans s’est imposé l’an dernier après avoir lâché à la pédale Matthew Lloyd et Richie Porte, une arrivée au sprint n’est jamais à exclure. Bien que ce ne soit pas dans les habitudes de la maison, les Orica – GreenEdge pourraient faire le choix de cadenasser la course. Avec dans leurs rangs les jeunes Michael Matthews et Leigh Howard, ainsi que l’expérimenté Baden Cooke, le train pourrait être un TGV pour l’un des rois du sprint mondial, Matthew Goss. Le vainqueur d’étape sur le Tour d’Italie n’a pas beaucoup de concurrence dans son pays. Si arrivée au sprint il y a et compte tenu de la capacité de “Gossy” a passer les bosses, la victoire serait alors presque assurée.
Un duel à trois pour le chrono ?
En plus de la course en ligne, il y a aura le contre-la-montre. Si celui-ci attire moins les observateurs, il n’en demeure pas moins intéressant. Effectivement, les derniers coureurs à s’y être illustrés se sont montrés à leur avantage dans les années qui ont suivi. Cameron Meyer, vainqueur en 2010 et 2011, s’est perfectionné dans les courses par étapes, allant jusqu’à remporter le Tour Down Under. Son dauphin en 2011, Jack Bobridge, a terminé 5e des championnats du monde de l’effort chronométré la même année. Enfin, Luke Durbridge, tenant du titre, a remporté le prologue du Dauphiné Libéré en 2012 peu après s’être adjugé le Circuit de la Sarthe.
Des performances loin d’être anodines pour des coureurs de moins de 24 ans. Cette année encore, le titre devrait donc se jouer entre ses trois hommes. Meyer et Durbridge chez Orica – GreenEdge, la formation australienne peut se rendre chez elle assez confiante. Mais en cas de victoire de Jack Bobridge, Shayne Bannan s’en mordrait les doigts, lui qui a laissé filer son prodige chez Blanco à l’intersaison. L’avenir nous dira donc si Orica – GreenEdge, grâce à ses fers de lance ou suite à un coup de poker d’un outsider, parvient à conserver ses titres. Mais une chose est sûre : si ce n’est pas le cas, ce serait une véritable contre-performance pour l’un des plus gros budgets du WorldTour.