Créé en 2012, la formation australienne avait réussi son entrée en matière grâce à un grand Simon Gerrans. Cette saison, les résultats se sont étendus à l’ensemble de l’équipe, avec un Tour de France incroyable, et des déceptions que l’on aurait presque tendance à oublier. Enfin, sauf une.

Le Tour, mais pas que !

Evidemment, la Orica-GreenEdge doit une grande partie de sa saison réussie à son mois de juillet. Placé dans les premiers jours de course, Simon Gerrans est parvenu à s’octroyer la troisième étape, dont l’arrivée était jugée à Calvi. Et le lendemain, sur le chrono par équipes niçois, les hommes de Shayne Bannan se sont imposés, permettant à leur leader de prendre le maillot jaune. Une belle récompense pour un garçon régulier tout au long de sa carrière, mais très rarement gagnant. Mais malgré ce manque de reconnaissance depuis des années, après deux jours à porter le paletot, Gerrans a voulu partager, et l’a volontairement cédé à son coéquipier Daryl Impey, qui devenait ainsi le premier africain porteur du maillot jaune. Quatre jours à dominer le classement général et deux victoires d’étapes, le Tour des Orica a donc été parfait, et aurait pu l’être encore un peu plus si Michael Albasini, deuxième de l’étape à Lyon, était parvenu à dépasser Matteo Trentin dans les derniers mètres.

Cependant, il ne faut pas faire de raccourci trop rapide : l’équipe australienne a été en vue avant et après juillet ! Avant, grâce à l’inévitable Gerrans, vainqueur au Tour Down Under, en Catalogne puis au Pays basque. Grâce à la pépite Leigh Howard, aussi, qui s’est adjugé deux bouquets du Challenge de Majorque avant de décrocher plusieurs accessits sur Paris-Nice puis sur le Giro. Sans oublier les classiques ; les ardennaises avec Gerrans encore (3e de l’Amstel, 10e de Liège) et les flandriennes sur lesquelles le leader était Sebastian Langeveld (5e du GP E3, 7e du Ronde, 10e de Roubaix). Enfin, il faut rajouter à ce bilan pré-juillet la victoire d’Albasini sur Paris-Nice, celle de Goss sur Tirreno, le succès d’Impey au Tour du Pays-basque ainsi que celui de Cameron Meyer lors du prologue du Tour de Suisse. Concernant l’après-Tour, il y eu la victoire finale de Weening sur le Tour de Pologne, le doublé de Keukeleire sur le Tour de Burgos, et surtout, les deux victoires d’étape de Michael Matthews sur la Vuelta. Un bilan tout à fait honorable qui permet en plus de noter que les vainqueurs sont très différents, de quoi éviter une dépendance à son leader.

La difficulté des sprints

A sa création, Orica-GreenEdge avait pour ambition de devenir une équipe qui compte dans les finals d’étapes. Goss, Davis, Cooke, O’Grady, Howard, Kruopis, Vaitkus, Keukeleire, Matthews, mais aussi les désormais retraités McEwen et Dean, avaient été recruté dans ce but. L’année passée n’a pas été très fructueuse, et 2013 a été encore pire ! Dans le lot, il n’y a qu’une seule satisfaction : le plus jeune de tous, Leigh Howard. Le reste ? Quelques victoires qui cachent une saison mauvaise dans l’ensemble (Matthews, Keukeleire), voire rien du tout pour les autres. Alors on n’en tiendra pas rigueur aux deux vétérans Cooke et O’Grady, dont le second a même pris sa retraite après le Tour. Mais pour les autres, c’est un bilan famélique auquel ils ne peuvent apporter aucune excuse. Et on retiendra particulièrement le cas de Matthew Goss, vainqueur de Milan-Sanremo en 2011 et homme important des sprints il y a encore un an.

Aujourd’hui, il semble plus bas que terre. Dix tops 10 et une seule victoire sur l’ensemble de la saison, on est bien loin du jeune Goss de 25 ans recruté par l’ambitieuse équipe australienne dans le but de pouvoir concurrencer rapidement les Cavendish et autres Greipel. C’est sans aucun doute la grosse déception de l’année chez les Aussie, en compagnie de Simon Clarke, étincelant sur la Vuelta 2012 mais transparent tout au long de la saison 2013, avec un seul top 10, sur les Mondiaux de Florence. Malgré ces quelques échecs, la saison d’Orica demeure des plus satisfaisantes. Plus aboutie que la précédente, qui était déjà excellente pour une arrivée dans le monde du cyclisme, la structure australienne s’impose de plus en plus comme une équipe qui compte. Et pas seulement (voire pas du tout) dans les sprints, l’objectif initial. Ce qui n’est pas si mal : au moins, le danger peut venir de partout, et on l’a bien vu cette année.

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