Autrefois totalement orientée vers les classiques, plus particulièrement flandriennes, Omega-Pharma Quick Step a opéré un léger virage en élargissant son champ d’action. Après Tony Martin, dominateur dans l’exercice chronométré, un nouveau maitre de sa spécialité, Mark Cavendish, est venu apporter une nouvelle option à l’arsenal offensif varié des Belges. Une mutation qui se confirmera l’année prochaine avec la signature de Rigoberto Uran, censée combler les légères lacunes de l’équipe sur les terrains à fort dénivelé, que ce soit sur les ardennaises ou les grands tours.

L’absence de Tom Boonen compensée

Figure légendaire de la structure et auteur du quadruplé flandrien en 2012, Boonen a connu une année difficile, marquée par de nombreuses chutes et blessures. Au final, on l’aura peu vu, même en fin de saison lorsque son état lui permettait de recourir, le Flamand privilégiant la préparation de 2014 à un retour précipité. Sans lui, ses habituels lieutenants ont pris la barre avec succès. Peu victorieuse mais malgré tout dominante en nombre, OPQS a pu compter sur un bon Sylvain Chavanel, vainqueur des Trois jours de La Panne, mais malchanceux lors des grandes échéances. Ce sont alors Nicki Terpstra (3e), Stijn Vandenbergh (20e) et l’excellent Zdenek Stybar (6e) qui se sont relayés pour assurer le spectacle lors d’un Paris-Roubaix mouvementé, marqué par les attaques des différents coureurs de l’équipe belge, peu récompensés de leurs efforts généreux. « Révélation » de la campagne printanière, Stybar confirmera son statut un peu plus tard dans la saison en remportant l’Eneco Tour ainsi qu’une étape de la Vuelta. Le tout sur le dos d’un Chavanel encore lésé malgré l’absence de Boonen, qui bénéficiera enfin d’un authentique statut de leader en rejoignant IAM Cycling l’an prochain.

Autre surprise, l’essor du Polonais au nom imprononçable, Michal Kwiatkowski. D’abord à l’aise sur les pavés du Tour des Flandres, le jeunot a surpris son monde en se plaçant sur des courses par étapes difficiles – 2e de l’Algarve, 4e de Tirreno – avant de se classer parmi les meilleurs puncheurs sur les ardennaises, conclues par une quatrième place sur l’Amstel et une cinquième sur la Flèche. Egalement capable de se débrouiller dans l’exercice du sprint, Kwiatkowski n’a plus aucune limite. Pour preuve, il terminera son premier Tour de France en 11e position, améliorant considérablement sa performance du Giro 2012 (136e), et confirmant son ascension fulgurante vers les sommets dans les cinq domaines majeurs du cyclisme. Le Polonais ne possède aucune grosse lacune lacune, c’est tout simplement du jamais vu.

Cavendish et Martin au top

Stars incontournables de l’équipe, les deux anciens d’HTC sont parvenus à cohabiter, malgré les réticences d’un Martin qui avait justement rejoint Omega pour éviter de devoir travailler au service d’un grand sprinteur. Au final, cela fait 19 victoires pour Cavendish – un total supérieur à celui recueilli lors des précédentes saisons – dont quatre sur le Tour d’Italie, cher à ce Toscan d’adoption, et deux sur le Tour de France, où l’Express de Man, légèrement fatigué, a souffert face à la fraîcheur d’un Kittel décomplexé. Autre satisfaction dans le domaine du sprint, mais dans un autre registre : Gianni Meersman, vainqueur sur le Tour de Catalogne et en Romandie, mais aussi placé sur le Dauphiné . Intouchable sur les arrivées en légère montée, le Belge est entré dans une nouvelle dimension alors que rien ne laissait entrevoir un tel potentiel chez l’ancien de la Fdj.

Martin, enfin, a survolé les courses contre-la-montre, ne trouvant aucun adversaire à sa mesure. Le sursaut de Wiggins en fin de saison a lui aussi été insuffisant pour contrer la machine allemande sur le championnat du monde. Troisième maillot arc-en-ciel, troisième maillot de champion d’Allemagne et des victoires à la pelle acquises aux quatre coins du monde sont venues récompenser les efforts de Tony Martin, devenu l’incontestable n°1 devant ses anciens rivaux Cancellara et Wiggins, qui ne peuvent plus rivaliser en puissance avec cet athlète hors du commun. Deux fois dans la saison seulement, Martin a pris part à un chrono sans en être le vainqueur final. A Chorges sur la Grande Boucle, où le parcours ne répondait pas à ses qualités, et à Tarazona, sur la Vuelta, où Cancellara est parvenu à le dominer. Une nouvelle preuve de la domination de l’Allemand sur la discipline, un facteur important dans le développement de l’équipe de Patrick Lefevere.

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