Dans le milieu du cyclisme, le milliardaire russe est un personnage. Pas forcément apprécié, mais riche et influent. Après deux expériences, plus ou moins réussies, Tinkov prépare la saison prochaine, avec on l’imagine déjà une très grosse équipe. Car l’homme voit en grand, et ne se satisfait que de la victoire.

La pré-Katusha avant la Saxo

En créant, en 2006, l’équipe Tinkoff Restaurants, l’homme d’affaire devenu riche grâce à sa chaîne de brasseries a mis un pied dans le milieu du cyclisme. La structure évolue rapidement pour atteindre la seconde division du cyclisme mondial, changeant également de nom pour s’appeler Tinkoff Credit Systems. La formation, essentiellement composée de coureurs russes, prônait un concept nouveau dans le monde du vélo : l’argent roi. Pas question de compter, il fallait pour Oleg Tinkov une équipe compétitive et charismatique le plus rapidement possible. Pour cela, le Russe n’a pas hésité à faire signer des coureurs dont on connaît aujourd’hui les habitudes du temps où ils couraient. Parmi ceux-là, Tyler Hamilton et Riccardo Serrano notamment. Mais qu’importe, seuls les résultats comptent pour un homme sans concession pour ses coureurs. Dès 2008, la formation russe parvient même à être invitée sur le Tour d’Italie, et à y gagner deux étapes.

Un bilan surprenant qui permettra à l’équipe de continuer à l’échelon supérieur, sous le nom de Katusha. Enfin une formation russe en Pro Tour – ancêtre du World Tour ! Mais Tinkov n’est plus le seul décisionnaire, et il est rapidement évincé. Il ne connaît alors pas les plus beaux succès d’une équipe dont il avait pourtant mis le pied à l’étrier. Se faisant discret, le natif de Polyssaïevo préparait peut-être déjà son retour, pour montrer que lui et le cyclisme, ce n’est pas terminé. Peu avant le Tour de France 2012, il est donc annoncé nouveau co-sponsor de l’équipe Saxo-Bank. On retrouve ainsi le nom Tinkoff, qui avait disparu en 2008, et cette fois en World Tour. Mais le Russe attend patiemment l’hiver, moment où il se montre en sortant le carnet de chèque. Les recrues sont nombreuses, et qualitatives : Kreuziger, Roche, Rogers, Bennati ou encore Breschel, la Saxo-Tinkoff a déjà comme objectif le Tour de France 2013, qu’elle espère bien remporter avec Alberto Contador.

Déçu des résultats, il s’exile

Malheureusement pour lui, le déroulement de la Grande Boucle lui ôte rapidement ses espoirs. Le leader espagnol de la formation danoise tente, mais ne gagne pas ce centième Tour si symbolique. Une énorme déception pour Tinkov, qui n’hésite pas à fustiger le Madrilène sur Twitter : « La performance de Contador n’était pas bonne. Il doit changer beaucoup de choses dans sa préparation et être plus pro. Est-ce qu’il le fera ? C’est la question. Son salaire ne colle pas avec sa performance. Trop riche, et pas assez affamé, c’est mon avis, et j’ai le droit de le donner. Il doit travailler plus dur. » Quelques jours plus tard, la fin du partenariat entre Bjarne Riis et Oleg Tinkov est annoncée. Le Russe décide de partir seul de son côté, et de monter sa propre équipe, qu’il entend bien faire régner sur le cyclisme mondial.

C’est donc bien le retour d’une formation Tinkoff Credit Systems qui se profile, avec toutefois des coureurs bien différents. Toujours enclin à mettre la main à la poche, Oleg Tinkov souhaite faire mieux que la quatrième place acquise par Contador sur le Tour. En terme de possibles recrues, ça ne lui laisse pas un très grand choix. Il faudra à coup sûr piocher chez les adversaires les plus sérieux pour recruter un homme capable de décrocher un podium sur la plus grande course au monde. Ils ne sont pas nombreux, et surtout, il n’est pas dit qu’ils acceptent de rejoindre la formation du Russe. Sans oublier que rien ne garanti une place en World Tour à la future nouvelle équipe d’Oleg Tinkov. Ambitieux, l’homme de 45 ans l’est beaucoup. Mais il paraît aussi très optimiste, pour ne pas dire un peu trop. Car prétentieux, Tinkov l’est aussi. Et pour gagner le Tour dont il rêve tant, il faudra à n’en pas douter un peu plus que son exubérance.

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