Vers Peña Cabarga, Christopher Horner s’est de nouveau dressé sur les pédales. Et il a encore repris du temps à un Vincenzo Nibali finalement moins fort que prévu en troisième semaine. Au général, les deux hommes ne sont plus séparés que par trois petites secondes ; ce soir encore en faveur du transalpin. Il reste donc trois jours et deux étapes à l’Américain pour faire vaciller la course.

Oviedo, vendredi

L’Alto del Naranco : une pente aussi irrégulière que la veille à Pena Cabarga, avec des passages parfois supérieurs à la barre des 10%, sur seulement cinq kilomètres. En clair, une montée explosive, favorisant les mêmes protagonistes que la veille. Là où Horner a levé son cul de la selle, sans se soucier de qui suivait ou non, appuyant ensuite de plus en plus fort pour finalement faire craquer tout le monde. Alejandro Valverde, d’abord, qui avait déjà consenti quelques efforts. Joaquim Rodriguez, ensuite, pourtant spécialiste de ce genre d’arrivées. Et Vincenzo Nibali, enfin, qui a abdiqué dans les 500 derniers mètres, de quoi perdre 25 des 28 secondes d’avance qu’il possédait au général. Ce vendredi, le leader de la Radioshack ne relâchera évidement pas la pression, et encore une fois, se donnera à fond. Parce qu’il lui suffit même d’une bonification pour prendre le maillot rouge à l’Italien. Avec une victoire d’étape, le quadragénaire s’assura le paletot au moins jusqu’au lendemain.

L’Angliru, samedi

Mais si la différence ne se fait pas sur cette arrivée de l’Alto de Naranco, elle pourrait se faire dès le lendemain. Sur les pentes de l’incroyable Angliru, les deux hommes se livreront peut-être un duel aussi épique que celui de 2011 entre Juan José Cobo et un autre Christopher, Froome. Car à n’en pas douter, que Nibali soit encore en rouge samedi, ou bien qu’il ait perdu le maillot pour quelques secondes la veille, il y aura du mouvement. Car samedi, sur les pentes à couper le souffle du mythe hispanique, il y aura forcément un challenger. Soit Horner, s’il ne reprend pas de temps vendredi. Soit le Squale, qui s’il perd le paletot la veille, voudra ce samedi remettre l’Américain à sa place, qui depuis le début de sa carrière a eu l’habitude d’à peu près tout sauf des très grandes victoires. Mais surtout, grâce à la longueur de l’Angliru, tout sera possible, que les deux larrons soient encore séparés de trois secondes ou de bien plus.

Et si Horner gagnait ?

Depuis le départ, on voit Nibali en rouge à Madrid. Il y a une semaine, tout semblait se confirmer, lorsque le leader d’Astana avait repris quelques précieuses secondes sur son principal rival, plutôt inattendu. Mais au fil des étapes, son avance s’est dilapidée, et aujourd’hui, les deux hommes sont au coude à coude. Trois secondes, ce n’est rien, et ce grand tour espagnol pourrait même se jouer aux bonifications ! Ce jeudi, c’est à cause des échappées que l’Américain n’a pas repris le paletot. Mais depuis quelques jours, il est indéniablement au dessus du Requin de Messine, et sans rébellion du transalpin, il devrait logiquement lui passer devant sur ces derniers jours de course. Une victoire qui serait alors plus que surprenante, et qui dénoterait avec celles de Nibali sur le Giro et Froome sur le Tour, pour leur part très attendues. Pourtant, si l’homme de 41 ans apporterait du changement, il est loin de faire l’unanimité auprès des observateurs. On en reparle ce week-end ?

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.