Après un Tour d’Oman bouclé à une anecdotique septième place, le Transalpin est monté en puissance pour remporter un Tirreno-Adriatico plein de rebondissements. Face à Christopher Froome, Alberto Contador et Joaquim Rodriguez, tous devant lui il y a un mois au Moyen-Orient, Vincenzo Nibali n’a pas tremblé. De bon augure pour ses prochains objectifs italiens, Milan – San Remo et le Giro.
Un coup de force fatal au Sky
Il y est parvenu ! Il a brisé l’hégémonie de la formation britannique, qui dominait simultanément Paris-Nice et Tirreno-Adriatico. Grâce à un coup de force dans la sixième étape, aidé de son ancien coéquipier Peter Sagan et d’un autre leader en quête de gain de temps, Joaquim Rodriguez, le « Requin de Messine » a fait tomber Christopher Froome. Entamant le contre-la-montre final avec 34 secondes d’avance, il n’en a ensuite concédé que 11 pour remporter une seconde fois consécutive la Course des deux Mers. C’est seulement le quatrième coureur à conserver son titre, après la domination de Roger De Vlaeminck (1972-77) ainsi que les doublés de Francesco Moser (1980-81) et Tony Rominger (1988-89).
Le troisième du dernier Tour de France sera donc parvenu à remporter l’épreuve avec deux équipes différentes en deux ans. Une performance non négligeable, qui montre bien le talent de Vincenzo Nibali, et surtout sa forme actuelle avant d’arriver sur ses principaux objectifs. En fin de semaine se déroule Milan – San Remo, une course dont Nibali a terminé sur le podium l’an passé. Désormais, le leader d’Astana se sait donc capable de partir en costaud dans le Poggio, et de résister par la suite avec l’aide de quelques coureurs. En espérant que cette fois-ci, un certain Simon Gerrans ne soit pas présent pour souffler la victoire, à lui et à Fabian Cancellara.
Sans concurrence sur le Tour d’Italie ?
Puis viendra la course dont « Niba » a fait son principal objectif de la saison, le Giro ! Déjà porteur du maillot rose et deux fois sur le podium à Milan, l’Italien souhaite franchir un cap. Après avoir remporté une Vuelta et avant de s’attaquer avec tout le sérieux du monde au mythe qu’est le Tour de France, il souhaite remporter SA course. Celle qui longtemps destinée à Ivan Basso, pourrait désormais lui sourire. Lui qui a changé d’équipe en partie pour ne plus avoir à aider le déjà double vainqueur de l’épreuve sur la course rose ne voudra pas faire dans la dentelle, et il en a les moyens.
La colonie d’Italiens et donc de connaisseurs du Giro est grande chez Astana. De quoi se rendre au départ de Naples en grande confiance. Face à un homme qu’il a connu sur le Tour et qui l’a presque écœuré, Bradley Wiggins, Nibali voudra sa revanche. Et chez le Squale, ça risque d’être au tour du Britannique de se voir distancer lorsque la route s’élèvera. Histoire de montrer au monde du cyclisme que son transfert de la Liquigas vers Astana n’a en rien altéré ses performances. Que même un temps d’adaptation n’a pas été nécessaire, pour un coureur qui a transformé Astana en « son équipe ».
Robin Watt